Chronique de Concert
Daara J Family + Joey le Soldat
Joey le soldat, artiste burkinabé est devancé par son batteur qui prend place devant ses tomes.
Crête sur la tête, gueule sympathique, il tape direct des baguettes sur ses pads et lance les boucles.
Il porte les instrus avec des rythmes bien percutants, apportant un coté tribal.
Joey le Soldat se montre rapidement, et échange avec le public du Fuzz'Yon pour faire les présentations.
L'artiste tourne actuellement afin de promouvoir son nouvel album Barka sorti en Septembre, et avant tout le faire partager en live.
Le décor est planté, on est baladé entre les cases sous le soleil écrasant avec des chants d'enfants pointant au loin. Les prods sont bien réalisées et à deux ils ont l'air d'avoir travaillé le show, calé au cordeau.
Joey déverse son flow ragga / hiphop en mooré et français, coulé sur une terre aride, une musique épurée, qui laisse apprécier au mieux ses gorgées désaltérantes !
Les textes abordent aussi les problématiques liées à un continents à cheval entre tradition et expansion : la vision des migrants, le passé colonial, le quotidien de la jeunesse, le milieu rap aujourd'hui.
Le groupe semble avoir travaillé leurs prods et le set calé au cordeau car même à deux, ils enchaînent les titres sans temps mort.
Mon coup de cur personnel est M'maan, avec une instru sublime.
Joey pose un refrain solaire à la Anthony B, et le final m'a emporté littéralement.
EMCEE et Dem Ha Head sont dans des sonorités plus actuelles, moins mon truc personnellement, mais recherché, et bien efficace sur le dancefloor.
Il pose aussi bien en chant, toast, ou slam sur des riddims boggle, reggae, samples hiphop ou nappes électro. Une palette très large lui offrant la possibilité de toucher toutes les sensibilités.
Une pure découverte qui fait toujours plaisir quand c'est en live dans une salle intimiste comme le Fuzz'Yon !
Après une parenthèse la Daara J Family se retrouve, 20ans après leurs début.
Faada Freddy en est passé par Gospel Journey, de l'acoustique pur sans instruments, uniquement voix et mains, l'occasion de mettre en exergue son groove et et nous faire voyager dans sa sensibilité (je conseille vivement de regarder le live dans le ring sur France Ô en particulier Letter to the lord, magique Lien ici...)
Ndongo D est plus dans la branche hiphop / ragga. On peut y retrouver des bribes de bobos rastafariens, de Dead Prez ou de leurs grands frères Positive Black Soul.
La branche revoltée de la Daara J s'exprime sans entraves, constatant les incohérences, de préjugés envers le peuple africain.
Le groupe n'exerce son rayonnement pas uniquement à travers la musique, en effet, ils agissent aussi par le biais d'actions en faveur de l'éducation, l'environnement, et la prévention routière. Les paroles sont lancées et les actes suivent !
Les titres alternent aussi entre tradition africaine avec Bayi Yoon chanté et faisant éclairer les curs tel Ismael Lo, et de sons hiphop inspirés de Public Enemy à leur sauce piquante toujours métissé.
Ils proposent la philosophie Oye, en réponse au bonheur, à la vie. Le message parait simpliste, mais pourquoi faire compliqué, dans un monde où on se cherche des soucis...
Le sourire est à la fois sur les visages, et dans les notes avec un guitariste en second plan qui joue ses notes colorées, mettant des touches positives sur des textes de révolte, de combat pour une reconnaissance méritée.
Du fond, et de la forme. La forme, d'ailleurs, il faut en avoir... Car avec leur longue expérience, le groupe nous fait une bonne séance cardio, ça jump sec ! Heureusement que des moments posés reposent les curs, voir les réchauffent avec en prime des lumières bien gérées.
Le bassiste et la choriste sont étonnants, d'une énergie particulièrement communicative, ils portent l'ambiance, la pousse à partir en fiesta, avec un moment salsa sur Esperanza où ça danse dans toute la salle !
Le duo vocal enchaîne les tubes et teste ses nouveaux titres, avec la chaleur qui augmente, et ça fini par danser même jusque sur scène.
Une complémentarité mais aussi des goût commun ont l'air de lier Faada Freddy et Ndongo D, et une réelle complicité d'amis d'enfance émane de leurs échanges.
Vers 20h30, ils s'éclipsent, mais le public redemande une dose de rayons, et la Daara J Family n'en est pas avare, et nous remet un bon coup de soleil !!!
Du lourd sur La Roche ce soir...
Ça fait vraiment plaisir de vivre des moments vrais, simple, la vie quoi...
Suivez bien la prog' à venir du Fuzz'Yon, toujours éclectique, mais pas de choix au hasard.
Pour moi, ça sera retour à Jahneration (rencontrés cet été), en première partie de Naâman ce Vendredi au Zénith de Nantes, même ambiance que ce soir, j'espère !
Critique écrite le 20 mars 2018 par Berclic
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