Accueil
Chronique de concert Dajla + Fillet of soul
Mardi 5 novembre 2024 : 7119 concerts, 27217 chroniques de concert, 5420 critiques d'album.
Chronique de Concert
Dajla + Fillet of soul
Humm un concert de plus me dit-on, un unique concert de plus devrais je préciser... Jeudi soir au Trioletto, je me hâte... la salle est petite, intime, mais l'attente éprouvée et partagée avec mes amies est agréable... On s'engouffre dans la brèche, essoufflées, panique j'ai égaré mon billet...puis retrouvé ! Tout sourire je m'installe au premier rang, j'aime tant être proche !
Mon addiction pour la soul et le live n'attend que d'être satisfaite, juchée sur des talons hauts Dajla s'apprête à me combler... s'introduit au public, prend position, ouvre les hostilités... Mon regard se focalise sur elle, puis s'en détourne, c'est une belle brune au corps gracile mais ses musiciens semble porter la chose... D'ordinaire j'aime dans la nu-soul l'artifice du dépouillement or l'artillerie est peu encline à s'alléger... la batterie est forte... voire pire, les deux guitares de part et d'autre de la chanteuse aussi, la basse, elle, trop discrète et le clavier juste à l'orée de l'harmonieux. Ceci dit les parties sont sues... Ce qu'il y a de pertinent c'est notre intronisation au monde envolé de Dajla, elle s'explique, pour les auditeurs non anglicistes... mais l'amour est récurrent, la critique du monde aussi, enfin de compte on s'y attend... Et puis pour ceux qui comprennent c'est agréable, sa voix est presque rauque, effet ou usuel ?, le phrasé reste incisif, le flow équilibré et presque subtil, la voix à un placement particulier, très personnel bien qu'on perçoive les influences Badu et Stone il me semble... Son grain lui est suave, chaud et lorsqu'elle s'approche du Slam on entend comme un écho Saul Williams... la transe en moins car elle reste posée... l'énergie générée est bien moindre, et la chaleur au sens figuré du terme lui manque cruellement. L'effet scène provoque probablement chez Dajla le maintient d'une certaine hauteur, proche parfois de la condescendance... je me sens inhabituellement loin du groupe avec lequel la scission est nette... parfois une tentative de complicité, un regard suspendu entre les deux guitaristes. Parfois le deuxième guitariste et choriste intervient, l'harmonie est intéressante mais sous-exploitée... il se meut doucement, semble se chercher, c'est tendre...mais l'anxiété transparaît chez chacun des protagonistes... Dajla à travers la tenue de son micro contre qui elle bataille et sa gestuelle dispersée parfois cacophonique, la puissance s'en répand: dommage ! Ces compositions sont simples au niveau du texte mais assez efficaces, je me surprends à fredonner aujourd'hui, go(o)d et routine. Enfin, c'est sûr il y a en eux un talent naissant...et l'explosion ???
L'entracte est brève...je ne ressent pas vraiment d'émotion, pourtant je suis accoutumée à l'hyper sensibilité...à son flux torrentiel...vide mais...
Fillet of soul intervient... assise toujours mon visage se tend... le groupe s'installe, se regarde, s'en dégage une certaine poésie. Et presque naturellement se crée en mon fors intérieur une certaine tension, l'attente... la trompette se fait ouïr... mon cur tressaute !!! ENFIN du feeling ! Tassel et Naturel occupent le devant de la scène et pourtant sont d'une discrétion surprenante...chaque membre du Band a largement sa place, personne ne sur-brille...mon sourire se transforme en rire, le génie émane de chacun d'eux...d'un coup d'il j'espionne mes amies, extatiques et rivées, l'oeil sur la scène...Alors oui, c'est donc bien cela, je ne me trompe pas, ils sont brillants !! L'ambiance est douce mais l'énergie électrique ! Ils ont de l'expérience scénique c'est indiscutable, à l'aise, et nous aussi...Leurs regards n'errent pas... au contraire la mobilité est surprenante. Ce qui me frappe c'est leur cohérence, ils sont ensemble dans tous les sens du termes, aussi bien au niveau rythmique, harmonique qu'affectivement parlant ...allusivement, le miracle amical des Funk Brothers me revient en tête...et puis le délire se rompt à l'arrivée sur scène de MC Easy trigger, le fil est perdu, je ne sais ce qu'il se produit réellement mais la colère chez les musiciens est patente, pas d'anxiété ou de peur, exclusivement de la colère...le jeux devient plus nerveux, plus obscur...le public est distrait bien entendu...par le Rap violenté, violentant de l'intervenant...et puis une fois parti tout s'apaise, le charme opère à nouveau... Tout explose, je chavire...Le saxophone de Guillaume Naturel noie largement l'incident, les qualificatifs sont communs mais ça swingue, on s'envole, nos pieds s'activent sur le sol, le sourire revient, quoi que, l'avais-je perdu ? Christian Brun à la guitare émeut...il nous aime dit-il !! C'est loin d'être convenu, on le sent amplement, il veut donner...à tout va sans vraiment calculer, estimer, soupeser...ça emporte tout, le Fender Rhodes avec...tout s'accélère, la passion s'immisce, la virtuosité triomphalement patine, le glissement est réussit...le respect est partout, chacun détient un instant, qui résonne avec le suivant, c'est jazzy, le meilleur compliment à faire je crois...le public s'échauffe, se chauffe, chauffe, transpire...le saxophone habite les enceintes, mais on ne sait même plus qui fait quoi...Remi Vignolo, habituellement à la contrebasse, s'occupe des drums...c'est jubilatoire, il va vite, et trouve encore le temps de sourire, ça envoie, le rythme est endiablé, c'est cela oui, endiablé...il martèle la caisse claire...la pauvre, c'est sexy !!! Et les vibes, diffuses, s'accrochent à Daniel Roméo...alors là...je perd mon objectivité parce que cet homme là est pour moi, ce soir là, le meilleur bassiste que je n'ai jamais vu on stage !! Il est Le pur groove, slapping, tapping...(cf Jaco Pastorius) ses lignes sont tellement mélodiques et en place rythmiquement que je ne comprend rien, tout se brouille, c'est la musique qui l'emporte...il a une dégaine de Ticky Holgado, bouge peu mais la masse d'énergie amassée est plus que surprenante...Inexplicable il faut le voir pour l'entendre...le comprendre je veux dire ! I've got the choice to be funky now ! Il s'illustre par sa souplesse...effectue une figure d'un rare humour en fricotant avec la guitare de Brun tandis que celui-ci s'amuse avec la basse de Mister Groove ! On a droit à un magnifique solo de guitare, On rit, on s'exclame, Dj Reg, aux machines derrière, une présence discrète qui prend corps tardivement mais on perçoit son travail...il exalte le son, de brèves interventions électro funky...étonnant, là encore...pfiii que de choses à dire !!! Le rappel, la transe dansante, c'était...soul !!!
Mon addiction pour la soul et le live n'attend que d'être satisfaite, juchée sur des talons hauts Dajla s'apprête à me combler... s'introduit au public, prend position, ouvre les hostilités... Mon regard se focalise sur elle, puis s'en détourne, c'est une belle brune au corps gracile mais ses musiciens semble porter la chose... D'ordinaire j'aime dans la nu-soul l'artifice du dépouillement or l'artillerie est peu encline à s'alléger... la batterie est forte... voire pire, les deux guitares de part et d'autre de la chanteuse aussi, la basse, elle, trop discrète et le clavier juste à l'orée de l'harmonieux. Ceci dit les parties sont sues... Ce qu'il y a de pertinent c'est notre intronisation au monde envolé de Dajla, elle s'explique, pour les auditeurs non anglicistes... mais l'amour est récurrent, la critique du monde aussi, enfin de compte on s'y attend... Et puis pour ceux qui comprennent c'est agréable, sa voix est presque rauque, effet ou usuel ?, le phrasé reste incisif, le flow équilibré et presque subtil, la voix à un placement particulier, très personnel bien qu'on perçoive les influences Badu et Stone il me semble... Son grain lui est suave, chaud et lorsqu'elle s'approche du Slam on entend comme un écho Saul Williams... la transe en moins car elle reste posée... l'énergie générée est bien moindre, et la chaleur au sens figuré du terme lui manque cruellement. L'effet scène provoque probablement chez Dajla le maintient d'une certaine hauteur, proche parfois de la condescendance... je me sens inhabituellement loin du groupe avec lequel la scission est nette... parfois une tentative de complicité, un regard suspendu entre les deux guitaristes. Parfois le deuxième guitariste et choriste intervient, l'harmonie est intéressante mais sous-exploitée... il se meut doucement, semble se chercher, c'est tendre...mais l'anxiété transparaît chez chacun des protagonistes... Dajla à travers la tenue de son micro contre qui elle bataille et sa gestuelle dispersée parfois cacophonique, la puissance s'en répand: dommage ! Ces compositions sont simples au niveau du texte mais assez efficaces, je me surprends à fredonner aujourd'hui, go(o)d et routine. Enfin, c'est sûr il y a en eux un talent naissant...et l'explosion ???
L'entracte est brève...je ne ressent pas vraiment d'émotion, pourtant je suis accoutumée à l'hyper sensibilité...à son flux torrentiel...vide mais...
Fillet of soul intervient... assise toujours mon visage se tend... le groupe s'installe, se regarde, s'en dégage une certaine poésie. Et presque naturellement se crée en mon fors intérieur une certaine tension, l'attente... la trompette se fait ouïr... mon cur tressaute !!! ENFIN du feeling ! Tassel et Naturel occupent le devant de la scène et pourtant sont d'une discrétion surprenante...chaque membre du Band a largement sa place, personne ne sur-brille...mon sourire se transforme en rire, le génie émane de chacun d'eux...d'un coup d'il j'espionne mes amies, extatiques et rivées, l'oeil sur la scène...Alors oui, c'est donc bien cela, je ne me trompe pas, ils sont brillants !! L'ambiance est douce mais l'énergie électrique ! Ils ont de l'expérience scénique c'est indiscutable, à l'aise, et nous aussi...Leurs regards n'errent pas... au contraire la mobilité est surprenante. Ce qui me frappe c'est leur cohérence, ils sont ensemble dans tous les sens du termes, aussi bien au niveau rythmique, harmonique qu'affectivement parlant ...allusivement, le miracle amical des Funk Brothers me revient en tête...et puis le délire se rompt à l'arrivée sur scène de MC Easy trigger, le fil est perdu, je ne sais ce qu'il se produit réellement mais la colère chez les musiciens est patente, pas d'anxiété ou de peur, exclusivement de la colère...le jeux devient plus nerveux, plus obscur...le public est distrait bien entendu...par le Rap violenté, violentant de l'intervenant...et puis une fois parti tout s'apaise, le charme opère à nouveau... Tout explose, je chavire...Le saxophone de Guillaume Naturel noie largement l'incident, les qualificatifs sont communs mais ça swingue, on s'envole, nos pieds s'activent sur le sol, le sourire revient, quoi que, l'avais-je perdu ? Christian Brun à la guitare émeut...il nous aime dit-il !! C'est loin d'être convenu, on le sent amplement, il veut donner...à tout va sans vraiment calculer, estimer, soupeser...ça emporte tout, le Fender Rhodes avec...tout s'accélère, la passion s'immisce, la virtuosité triomphalement patine, le glissement est réussit...le respect est partout, chacun détient un instant, qui résonne avec le suivant, c'est jazzy, le meilleur compliment à faire je crois...le public s'échauffe, se chauffe, chauffe, transpire...le saxophone habite les enceintes, mais on ne sait même plus qui fait quoi...Remi Vignolo, habituellement à la contrebasse, s'occupe des drums...c'est jubilatoire, il va vite, et trouve encore le temps de sourire, ça envoie, le rythme est endiablé, c'est cela oui, endiablé...il martèle la caisse claire...la pauvre, c'est sexy !!! Et les vibes, diffuses, s'accrochent à Daniel Roméo...alors là...je perd mon objectivité parce que cet homme là est pour moi, ce soir là, le meilleur bassiste que je n'ai jamais vu on stage !! Il est Le pur groove, slapping, tapping...(cf Jaco Pastorius) ses lignes sont tellement mélodiques et en place rythmiquement que je ne comprend rien, tout se brouille, c'est la musique qui l'emporte...il a une dégaine de Ticky Holgado, bouge peu mais la masse d'énergie amassée est plus que surprenante...Inexplicable il faut le voir pour l'entendre...le comprendre je veux dire ! I've got the choice to be funky now ! Il s'illustre par sa souplesse...effectue une figure d'un rare humour en fricotant avec la guitare de Brun tandis que celui-ci s'amuse avec la basse de Mister Groove ! On a droit à un magnifique solo de guitare, On rit, on s'exclame, Dj Reg, aux machines derrière, une présence discrète qui prend corps tardivement mais on perçoit son travail...il exalte le son, de brèves interventions électro funky...étonnant, là encore...pfiii que de choses à dire !!! Le rappel, la transe dansante, c'était...soul !!!
Critique écrite le 12 mars 2006 par Oriana