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Chronique de concert Damien Saez
Jeudi 28 novembre 2024 : 6546 concerts, 27235 chroniques de concert, 5420 critiques d'album.
Chronique de Concert
Damien Saez entame sa tournée 2019
"Ni Dieu, ni Maître".
Petit tour du côté du Liberté à Rennes où un électron libre est passé. Vision sur le concert d'automne 2019. Damien Saez n'a pas tout dit, ne vous en déplaise ! La nouvelle tournée s'annonce plus propice à l'avènement d'un rock puissant sous fond de textes qui le sont tout autant. On aime ou on n'aime pas mais l'artiste démontre que la poésie poursuit toujours sa route, quoiqu'il en coûte !
C'est long mais généreux...
Le truc avec Damien Saez en concert, c'est qu'on assiste toujours à des spectacles longs mais qui semblent trop courts. Ce genre de concert où l'artiste se lâche totalement pour s'offrir au public. On est loin des "Live" aseptisés et millimétrés à 1h30 point barre ! Le poète maudit du 21ème siècle sait donner de lui et céder des claques verbales à notre monde et notre humanité. Vous n'êtes plus sur les réseaux, sur le portable, vos tablettes ou ordis, mais bel et bien dans l'univers SAEZ ! Lieu où la sensibilité voyage entre un monde surréaliste (celui où nous vivons), des histoires de tranches de vie exacerbées, et des convictions (ou pertes de convictions). Un endroit perturbant où s'enchainent, les unes après les autres, des poésies libres ou belles chansons qui font du bien à entendre. Le tout sur fond parfois de guitare sèche - voix, parfois sous les riffs de musiciens aguerris, capables de vous transporter vers un rock écorché salvateur. Comptez un minimum de 3h de live !
Vide juridique médiatique...
Un cheminement d'ermite pour en arriver là ? Possible : "Je viens tout juste de sortir de ma grotte et entre ma dernière tournée, il y a 3 ans, et aujourd'hui, j'ai dû croiser 30 personnes" dixit Damien Saez. En une petite phrase lancée au concert de Rennes, le 13 novembre 2019, il résume ses 3 dernières années. Pas étonnant du coup, que l'on retrouve sur scène et dans les bacs, des titres tout aussi arrachés que dans le précédent Manifeste. Plus rock quoiqu'il en soit et ça fait du bien. Saez a écrit et il nous le fait savoir. Certains regretteront l'absence médiatique de l'artiste (pas vu en télé depuis une vingtaine d'années) mais après tout, Il n'a pas forcément la gueule de l'emploi. D'un autre côté, la presse lui rend bien en ne produisant que trop peu d'articles élogieux sur quelqu'un qui le mérite vraiment. On est au cur d'un vide juridique, entre l'artiste et les médias, qui perdure. C'est lamentable ! On préfère s'acharner à nous faire manger du commercial à toutes les sauces.
Mais que fait la presse ?
Pour cette tournée 2019, on note donc déjà l'absence de véritables papiers structurés sur le phénomène Saez, le fond et l'uvre. De petites tentatives chez quelques hebdos locaux mais le sommet est vraisemblablement trop haut pour attirer l'attention d'une presse qui tend vers le bas. Personne ne s'attaque au sujet, il semble comme inexistant. C'est comme si les medias "Inrock inclus" omettaient que la scène Rock Française détient une perle rare ! Si l'on considère la vie menée par les poètes maudits en d'autres époques, on comprend pourquoi. Ou peut-être est-ce cette poésie que certains jugent "démago" alors que Damien Saez va bien au-delà de ça, pour qui sait l'entendre. Ou peut-être, est-ce encore la peur de recevoir en pleine face des vérités que l'on n'a pas envie d'écouter ! On préfère de nos jours, vivre dans nos micro-cosmos où le roi, c'est nous !
Copié-collé...
In fine, on ne s'extasiera donc pas devant les quelques lignes ridicules lues sur "Marieclaire.fr", pondues par Juliette Hochberg, qui s'attarde à décrypter "P'tite Pute", un des morceaux du dernier opus, en extrayant quelques phrases qui la choquent certainement plus, que ceux qui aiment le rock. La Juliette parle "d'internautes consternés", d'un Saez "Misogyne et vieux" en se basant sur quelques messages triés sur le volet : non mais vraiment, n'est-elle pas tout simplement déconnectée, elle, de la réalité où elle s'endort ? On comprendra que la journaliste, spécialiste du "Tweet" et "Retweet" défend son monde (il est d'ailleurs possible qu'elle tombe sur mon article en cherchant son propre nom sur la toile). Le seul hic, c'est qu'on parle de musique et d'une uvre globale, pas de quelques mots isolés dans un texte. Saez en a écrit des centaines. Même critique sur "Huffpost" par Marie Jaso, sur la même chanson : un copié collé du billet de son confrère : jolie démonstration du travail de nos journalistes en quête de clics et qui préfèrent un "copié-collé" agrémenté vite fait, mal fait. Parce que c'est vraiment mal fait et mal écrit ! Vide de tout.
Où est la critique artistique ?
Au regard de ce manque d'intérêt de la presse, qui a délaissé depuis longtemps l'engagement et la vraie critique artistique, on constatera l'avènement d'un monde où les mots de l'instantané doivent séduire et vite. Et si ces journalistes vont encore aux concerts (on a du mal à le croire) c'est sans doute cachés derrière les verres d'un bar VIP, à visionner sur leurs portables leurs propres "Tweet", suspendus à de faux scandales qu'ils fabriquent, et à la "com" qu'ils tentent de générer. Non, Damien Saez ce n'est pas "un retour controversé" avec une seule chanson mais une controverse engagée depuis plus de 30 ans, à la force des tripes et d'une écriture enviée par beaucoup de gratte-papiers désengagés ! Ceux là même ou leurs mentors, qui avaient mené, jadis, Léo Ferré à l'échafaud. Puis, qui ont réduit son uvre à un titre "Avec le temps va tout s'en va" : une ineptie flagrante. Il faut lire et écouter avant de parler. Certes, il est bien difficile, de nos jours, de causer d'un artiste qui critique trop de partenaires financiers et les politiques contemporaines ? Est-ce cela qu'il faut protéger en le boycottant ? Ce n'est certainement pas comme ça, que l'on redorera cette presse qui s'écroule. Cette presse qui a remplacé le "Porter la plume dans la plaie" d'Albert Londres par un "Ecrire la fausse polémique, qui fait causer à tout prix".
Sur scène, ça claque...
Bref... retour du côté scène après l'aparté : L'entame pourrait sembler un peu longue avec un discours chanté-parlé à sa sauce, un peu redondant parfois. Pas d'inquiétude, la mise en scène est parfaite. On arrive lentement mais surement sur des lumières, qui font tout de suite penser à l'ambiance des concerts de Noir Désir dans les années 2000 (Noir désir en Images - 2 DVD) : rouge pourpre bien tamisé au parfum visuel subtil. Ça plombe les mots et chaque phrase prend de l'ampleur. On ne pourra enlever à l'artiste cette forme de sincérité et cette voix unique, jugée souvent "criarde" mais qui ne l'est pas. Un timbre particulier empli d'une désinvolture bienfaisante. Désinvolture formant une base de discussion et non "une dictature" diffuse. Il clarifie d'ailleurs les choses part : "N'écoutez pas ces messages que répandent mes fans sur leurs "Facebook" en mon nom, n'écoutez pas les réseaux sociaux et ce qu'ils essayent de vous faire croire à mon sujet. Le véritable dialogue, il est là, ce soir, devant vous, de moi à vous". Il clair qu'au regard des sites de fans, on comprend le message. Souvent, on y retrouve une pelté de gens aux abois, qui soit se prennent pour Damien Saez en s'appropriant chaque mot ou soit, s'imaginent tels des disciples dévoués à un guru ! N'oublions pas que derrière l'étymologie du mot "fan" se cache "fanatique" : et l'on sait où cela peut mener.
Une ambiance particulière.
Les lumières de la salle s'allument et le contraste est étonnant. On est toujours au concert, on est toujours sous fond d'un rock endiablé composé de nouvelles chansons comme "Germaine", "Amour Criminel", "La belle au bois Dormant". Plus loin, il nous ramène à la genèse de son uvre avec des standards comme "J'veux qu'on baise sur ma tombe". La puissance musicale est au rendez-vous, le public en redemande : l'alchimie fonctionne ! La lumière s'estompe de nouveau pour replonger le public au cur d'une ambiance plus lourde : une alternance originale qui transcende le tout. La tonalité de la voix monte et descend, comme à son habitude, au fil de prouesses lyriques assez déconcertantes. Au premier départ du groupe après 2h30 de live, certains pensent que c'est fini et s'en vont. Mais ça repart de plus belle. Une heure plus tard, idem. Trente minutes plus tard idem. Il ne reste plus que quelques centaines de personnes, les gradins sont vides, la fosse ¼ pleine, la lumière du Liberté blanchit la salle. Damien revient, seul avec sa guitare, pour offrir aux puristes quelques jolis accords de morceaux, que vous découvrirez si vous restez jusqu'au bout ! Le feeling est fort, l'énergie continue sa route. Le silence prédomine, l'écoute est à son paroxysme.
Derrière le fond, la forme.
Outre le fond, la forme est excellente avec un concert bien harmonisé comme il en existe peu de nos jours. On sait que Damien Saez, malgré les apparences, ne laisse rien au hasard dans sa chorégraphie minimaliste (minimaliste sur cette tournée). On oublie vite le démarrage un peu lent. Dans la longue liste des concerts vus, cela me ramène à la tournée précédente de l'artiste en 2016, à des concerts de Détroit ou plus loin encore d'Alain Bashung. Ce genre de rencontres, assez rares, avec un artiste qui se donne sans compter. Place où le temps ne dure qu'une fraction de seconde parce que c'est tout simplement bon. Quelque chose à des années lumière "des piques régulés" lancés par quelques journalistes rétrogrades. Si on aime le rock, on aimera le concert. C'est indiscutable et ceux qui voudraient expliquer le contraire devront bien s'armer pour prouver l'inverse ! "On peut toujours cracher d'en bas" disait Léo Ferré, Damien Saez, lui, crache d'en haut ! Forcément, ça éclabousse.
Et l'album de novembre 2019 ?
Ne vous y trompez pas, Damien Saez n'a pas dormi pendant 3 ans dans sa "grotte". L'album attendu fin novembre 2019 "Ni Dieu, ni maître", hommage sans aucun doute au titre de Léo Ferré et à la devise anarchiste, contiendra plus de 30 morceaux. Certains sont déjà en ligne à l'écoute et c'est assez prometteur. On ne pourrait, ici, décrypter l'ensemble du plaidoyer et chacun fera son propre bilan. Cependant, l'artiste reste un poète écorché, ce qui le met en marge de la tendance actuelle. Jamais les poètes n'ont été lus, jamais les poètes n'ont été entendus ou trop peu. Par sa musique, il réussi, par un tour de passe-passe, à tirer sur les cordes sensibles de nos âmes. Nos sentiments, pourvus que nous en ayons encore un peu, sont titillés par des mots qui s'échinent à nous porter vers un peu plus d'humanité, de liberté. Une humanité qui nous ramènerait sur terre.
Il est parfois dur de s'entendre dire qu'on est des cons enfermés derrière nos vies virtuelles. Le problème c'est qu'il faudrait être bien con pour ne pas le constater à chaque instant qui passe. Doit-on continuer à foutre en l'air notre monde ? C'est finalement l'une des questions résiduelles, portée par l'artiste ! Le poète, d'une manière générale, n'est de toute façon pas là pour défendre des sujets mais pour porter, au-delà du quotidien, nos esprits vers plus de réflexions. Après, on est d'accord ou pas mais quoiqu'il en soit, Damien Saez sait réactiver le moteur de nos neurones éteints.
"Ni Dieu, ni Maître".
Petit tour du côté du Liberté à Rennes où un électron libre est passé. Vision sur le concert d'automne 2019. Damien Saez n'a pas tout dit, ne vous en déplaise ! La nouvelle tournée s'annonce plus propice à l'avènement d'un rock puissant sous fond de textes qui le sont tout autant. On aime ou on n'aime pas mais l'artiste démontre que la poésie poursuit toujours sa route, quoiqu'il en coûte !
C'est long mais généreux...
Le truc avec Damien Saez en concert, c'est qu'on assiste toujours à des spectacles longs mais qui semblent trop courts. Ce genre de concert où l'artiste se lâche totalement pour s'offrir au public. On est loin des "Live" aseptisés et millimétrés à 1h30 point barre ! Le poète maudit du 21ème siècle sait donner de lui et céder des claques verbales à notre monde et notre humanité. Vous n'êtes plus sur les réseaux, sur le portable, vos tablettes ou ordis, mais bel et bien dans l'univers SAEZ ! Lieu où la sensibilité voyage entre un monde surréaliste (celui où nous vivons), des histoires de tranches de vie exacerbées, et des convictions (ou pertes de convictions). Un endroit perturbant où s'enchainent, les unes après les autres, des poésies libres ou belles chansons qui font du bien à entendre. Le tout sur fond parfois de guitare sèche - voix, parfois sous les riffs de musiciens aguerris, capables de vous transporter vers un rock écorché salvateur. Comptez un minimum de 3h de live !
Vide juridique médiatique...
Un cheminement d'ermite pour en arriver là ? Possible : "Je viens tout juste de sortir de ma grotte et entre ma dernière tournée, il y a 3 ans, et aujourd'hui, j'ai dû croiser 30 personnes" dixit Damien Saez. En une petite phrase lancée au concert de Rennes, le 13 novembre 2019, il résume ses 3 dernières années. Pas étonnant du coup, que l'on retrouve sur scène et dans les bacs, des titres tout aussi arrachés que dans le précédent Manifeste. Plus rock quoiqu'il en soit et ça fait du bien. Saez a écrit et il nous le fait savoir. Certains regretteront l'absence médiatique de l'artiste (pas vu en télé depuis une vingtaine d'années) mais après tout, Il n'a pas forcément la gueule de l'emploi. D'un autre côté, la presse lui rend bien en ne produisant que trop peu d'articles élogieux sur quelqu'un qui le mérite vraiment. On est au cur d'un vide juridique, entre l'artiste et les médias, qui perdure. C'est lamentable ! On préfère s'acharner à nous faire manger du commercial à toutes les sauces.
Mais que fait la presse ?
Pour cette tournée 2019, on note donc déjà l'absence de véritables papiers structurés sur le phénomène Saez, le fond et l'uvre. De petites tentatives chez quelques hebdos locaux mais le sommet est vraisemblablement trop haut pour attirer l'attention d'une presse qui tend vers le bas. Personne ne s'attaque au sujet, il semble comme inexistant. C'est comme si les medias "Inrock inclus" omettaient que la scène Rock Française détient une perle rare ! Si l'on considère la vie menée par les poètes maudits en d'autres époques, on comprend pourquoi. Ou peut-être est-ce cette poésie que certains jugent "démago" alors que Damien Saez va bien au-delà de ça, pour qui sait l'entendre. Ou peut-être, est-ce encore la peur de recevoir en pleine face des vérités que l'on n'a pas envie d'écouter ! On préfère de nos jours, vivre dans nos micro-cosmos où le roi, c'est nous !
Copié-collé...
In fine, on ne s'extasiera donc pas devant les quelques lignes ridicules lues sur "Marieclaire.fr", pondues par Juliette Hochberg, qui s'attarde à décrypter "P'tite Pute", un des morceaux du dernier opus, en extrayant quelques phrases qui la choquent certainement plus, que ceux qui aiment le rock. La Juliette parle "d'internautes consternés", d'un Saez "Misogyne et vieux" en se basant sur quelques messages triés sur le volet : non mais vraiment, n'est-elle pas tout simplement déconnectée, elle, de la réalité où elle s'endort ? On comprendra que la journaliste, spécialiste du "Tweet" et "Retweet" défend son monde (il est d'ailleurs possible qu'elle tombe sur mon article en cherchant son propre nom sur la toile). Le seul hic, c'est qu'on parle de musique et d'une uvre globale, pas de quelques mots isolés dans un texte. Saez en a écrit des centaines. Même critique sur "Huffpost" par Marie Jaso, sur la même chanson : un copié collé du billet de son confrère : jolie démonstration du travail de nos journalistes en quête de clics et qui préfèrent un "copié-collé" agrémenté vite fait, mal fait. Parce que c'est vraiment mal fait et mal écrit ! Vide de tout.
Où est la critique artistique ?
Au regard de ce manque d'intérêt de la presse, qui a délaissé depuis longtemps l'engagement et la vraie critique artistique, on constatera l'avènement d'un monde où les mots de l'instantané doivent séduire et vite. Et si ces journalistes vont encore aux concerts (on a du mal à le croire) c'est sans doute cachés derrière les verres d'un bar VIP, à visionner sur leurs portables leurs propres "Tweet", suspendus à de faux scandales qu'ils fabriquent, et à la "com" qu'ils tentent de générer. Non, Damien Saez ce n'est pas "un retour controversé" avec une seule chanson mais une controverse engagée depuis plus de 30 ans, à la force des tripes et d'une écriture enviée par beaucoup de gratte-papiers désengagés ! Ceux là même ou leurs mentors, qui avaient mené, jadis, Léo Ferré à l'échafaud. Puis, qui ont réduit son uvre à un titre "Avec le temps va tout s'en va" : une ineptie flagrante. Il faut lire et écouter avant de parler. Certes, il est bien difficile, de nos jours, de causer d'un artiste qui critique trop de partenaires financiers et les politiques contemporaines ? Est-ce cela qu'il faut protéger en le boycottant ? Ce n'est certainement pas comme ça, que l'on redorera cette presse qui s'écroule. Cette presse qui a remplacé le "Porter la plume dans la plaie" d'Albert Londres par un "Ecrire la fausse polémique, qui fait causer à tout prix".
Sur scène, ça claque...
Bref... retour du côté scène après l'aparté : L'entame pourrait sembler un peu longue avec un discours chanté-parlé à sa sauce, un peu redondant parfois. Pas d'inquiétude, la mise en scène est parfaite. On arrive lentement mais surement sur des lumières, qui font tout de suite penser à l'ambiance des concerts de Noir Désir dans les années 2000 (Noir désir en Images - 2 DVD) : rouge pourpre bien tamisé au parfum visuel subtil. Ça plombe les mots et chaque phrase prend de l'ampleur. On ne pourra enlever à l'artiste cette forme de sincérité et cette voix unique, jugée souvent "criarde" mais qui ne l'est pas. Un timbre particulier empli d'une désinvolture bienfaisante. Désinvolture formant une base de discussion et non "une dictature" diffuse. Il clarifie d'ailleurs les choses part : "N'écoutez pas ces messages que répandent mes fans sur leurs "Facebook" en mon nom, n'écoutez pas les réseaux sociaux et ce qu'ils essayent de vous faire croire à mon sujet. Le véritable dialogue, il est là, ce soir, devant vous, de moi à vous". Il clair qu'au regard des sites de fans, on comprend le message. Souvent, on y retrouve une pelté de gens aux abois, qui soit se prennent pour Damien Saez en s'appropriant chaque mot ou soit, s'imaginent tels des disciples dévoués à un guru ! N'oublions pas que derrière l'étymologie du mot "fan" se cache "fanatique" : et l'on sait où cela peut mener.
Une ambiance particulière.
Les lumières de la salle s'allument et le contraste est étonnant. On est toujours au concert, on est toujours sous fond d'un rock endiablé composé de nouvelles chansons comme "Germaine", "Amour Criminel", "La belle au bois Dormant". Plus loin, il nous ramène à la genèse de son uvre avec des standards comme "J'veux qu'on baise sur ma tombe". La puissance musicale est au rendez-vous, le public en redemande : l'alchimie fonctionne ! La lumière s'estompe de nouveau pour replonger le public au cur d'une ambiance plus lourde : une alternance originale qui transcende le tout. La tonalité de la voix monte et descend, comme à son habitude, au fil de prouesses lyriques assez déconcertantes. Au premier départ du groupe après 2h30 de live, certains pensent que c'est fini et s'en vont. Mais ça repart de plus belle. Une heure plus tard, idem. Trente minutes plus tard idem. Il ne reste plus que quelques centaines de personnes, les gradins sont vides, la fosse ¼ pleine, la lumière du Liberté blanchit la salle. Damien revient, seul avec sa guitare, pour offrir aux puristes quelques jolis accords de morceaux, que vous découvrirez si vous restez jusqu'au bout ! Le feeling est fort, l'énergie continue sa route. Le silence prédomine, l'écoute est à son paroxysme.
Derrière le fond, la forme.
Outre le fond, la forme est excellente avec un concert bien harmonisé comme il en existe peu de nos jours. On sait que Damien Saez, malgré les apparences, ne laisse rien au hasard dans sa chorégraphie minimaliste (minimaliste sur cette tournée). On oublie vite le démarrage un peu lent. Dans la longue liste des concerts vus, cela me ramène à la tournée précédente de l'artiste en 2016, à des concerts de Détroit ou plus loin encore d'Alain Bashung. Ce genre de rencontres, assez rares, avec un artiste qui se donne sans compter. Place où le temps ne dure qu'une fraction de seconde parce que c'est tout simplement bon. Quelque chose à des années lumière "des piques régulés" lancés par quelques journalistes rétrogrades. Si on aime le rock, on aimera le concert. C'est indiscutable et ceux qui voudraient expliquer le contraire devront bien s'armer pour prouver l'inverse ! "On peut toujours cracher d'en bas" disait Léo Ferré, Damien Saez, lui, crache d'en haut ! Forcément, ça éclabousse.
Et l'album de novembre 2019 ?
Ne vous y trompez pas, Damien Saez n'a pas dormi pendant 3 ans dans sa "grotte". L'album attendu fin novembre 2019 "Ni Dieu, ni maître", hommage sans aucun doute au titre de Léo Ferré et à la devise anarchiste, contiendra plus de 30 morceaux. Certains sont déjà en ligne à l'écoute et c'est assez prometteur. On ne pourrait, ici, décrypter l'ensemble du plaidoyer et chacun fera son propre bilan. Cependant, l'artiste reste un poète écorché, ce qui le met en marge de la tendance actuelle. Jamais les poètes n'ont été lus, jamais les poètes n'ont été entendus ou trop peu. Par sa musique, il réussi, par un tour de passe-passe, à tirer sur les cordes sensibles de nos âmes. Nos sentiments, pourvus que nous en ayons encore un peu, sont titillés par des mots qui s'échinent à nous porter vers un peu plus d'humanité, de liberté. Une humanité qui nous ramènerait sur terre.
Il est parfois dur de s'entendre dire qu'on est des cons enfermés derrière nos vies virtuelles. Le problème c'est qu'il faudrait être bien con pour ne pas le constater à chaque instant qui passe. Doit-on continuer à foutre en l'air notre monde ? C'est finalement l'une des questions résiduelles, portée par l'artiste ! Le poète, d'une manière générale, n'est de toute façon pas là pour défendre des sujets mais pour porter, au-delà du quotidien, nos esprits vers plus de réflexions. Après, on est d'accord ou pas mais quoiqu'il en soit, Damien Saez sait réactiver le moteur de nos neurones éteints.
Critique écrite le 24 novembre 2019 par Yann Chollet©2019
> Réponse le 12 décembre 2019, par Frédéric 13
[Lyon - 9 décembre 2019] Superbe concert, enfin un artiste avec de vrais textes. J'y suis allé avec ma fille de 10 ans et suis prêt à le refaire dès que l'occasion se représentera. Bravo Damien et bon rétablissement ! Réagir