Chronique de Concert
The Darkness - Miossec - Dionysos - Emilie Simon - Jacques Higelin - TTC - Muse - Thomas Fersen
On arrive sur l'Asse quelques minutes avant 19h00, juste à temps pour le début du show de The Darkness. Et moins d'une demi-heure plus tard, on s'éloigne déjà. Le mauvais goût à la sauce british, c'est drôle un moment mais ça fatigue vite. Bien sûr, il faudrait prendre ça au 117ème degré mais même avec toute la bonne humeur du monde, difficile de ne pas bailler devant cette soupe kitsho-metal que même Kiss et Motley Crue réunis n'oseraient plus. Et dire que c'est un des groupes les plus populaires de la perfide Albion...
Juste le temps de siroter une pinacolada et c'est l'heure de Miossec. Il a beau assurer mieux qu'il y a quelques années, le regard ne trompe pas. Il est clairement cassé. Mais, le métier aidant, il arrive à tenir sur la durée et son concert, toujours sur le fil, offre de grands moments, même si le côté ravagé du bonhomme commence à ressembler à un gimmick.
On court presque pour arriver à nouveau devant la grande scène où retentit l'intro morriconienne qui annonce l'arrivée de Dionysos. Ils ont joué sur la même scène il y a deux ans et même si Matthias, le chanteur, est toujours aussi sautillant (merci Iggy, merci Didier...) et Babouchka de plus en plus charmante, je me lasse assez vite. Pas ou peu de différence avec les précédents concerts que j'ai pu voir de ce groupe et bon, ça fait quoi, 3 ans qu'ils tournent pour promouvoir Western sous la neigne ? Il serait temps de retourner au boulot. Il me semble bien avoir décelé un morceau inédit mais tout fini par trop se ressembler et personnellement, je commence à penser que le côté bêtes de scène ne suffit plus à masquer la faiblesse d'une bonne partie des compos. Je quitte la fosse bien avant la fin (et rate par la même occasion un slam de Matthias paraît-il impressionnant. Mouais, comme y'a deux ans, quoi...).
J'ai juste le temps d'attraper la fin du set d'Emilie Simon sous le Club Tent (où la température doit avoisiner les 50°). Je dois dire que le peu que j'en ai vu m'a plus que convaincu de retourner écouter cette toute jeune fille dès que l'occasion m'en sera donnée. De la grâce, du charme et du talent. Pour moi, la vraie révélation de la soirée.
Puis vient un moment que j'attendais depuis plusieurs semaines. Le nouveau spectacle d'Higelin, consacré entièrement (enfin, il jouera quand même Tête en l'air en rappel) au répertoire de Charles Trenet. Je n'ai jamais trop accroché aux ritournelles du fou chantant mais de les entendre interprétées par un gars qui m'a donné tant de bonheurs scéniques depuis 15 ans que je traîne mes baskets dans concerts, ça m'a foutu des frissons partout. Je me suis même surpris à fredonner à plusieurs reprises. Et du coup, je prie le ciel pour un enregistrement live de cette tournée qui n'en est qu'à ses balbutiements. Une fois de plus, le grand Jacques s'est mis tout le monde dans la poche avec juste son piano, un percussioniste et surtout, un coeur gros comme ça. Un vrai bonheur.
Changement radical de style avec TTC. Je ne suis pas trop branché hip-hop mais j'avais bien aimé le premier album de ce... je sais même pas comment on dit pour le rap... groupe ? collectif ? Bref, des textes drôles, un son pas trop lourd, je me devais d'y jeter une oreille. Et bien c'est plutôt sympa. Je ne ferai pas 200 bornes pour retourner les voir mais s'ils passent près de Genève, j'y retournerai volontiers.
Le gros morceau de la soirée, c'était bien sûr Muse. Bob, bof, bof. J'ai trouvé ça plat, fade, très très pro (= sans aucune émotion). Le son était plutôt pourri, ce qui n'a pas aidé. Il en faut pour tous, c'est sûr. Les kids avaient l'air ravis, je suis peut-être trop vieux, je sais pas. J'en attendais pas grand chose mais l'enthousiasme général avant le début de leur prestation avait piqué ma curiosité. Ma déception n'en a été que plus grande. Le gros point faible de la soirée.
Heureusement, celle-ci s'est terminée en beauté avec Thomas Fersen. Qui d'ailleurs a bien vanné le trio anglais qui jouait encore lorsque qu'il a entamé son concert. Je cite (imaginez sa voix traînante) : "Vous pouvez pas dire à Muse de jouer un peu moins fort... poum poum poum poum... casse-couilles ces rosbifs" ou encore "Ils jouent bien de la grosse caisse, Muse" déclanchant les acclamations du public du chapiteau. Le concert, très axé sur le dernier album, était parfait. Ce grand jeune homme dégage un charisme incroyable et ses musiciens sont plus que doués. D'ailleurs, il a largement dépassé l'heure et demie qui lui était allouée, pour le plus grand plaisir des milliers de personnes encore présentes bien après 2 heures du matin.
Je ne ferai pas de commentaires sur l'organisation des navettes de bus censées nous ramener aux parkings, je préfère ne garder que les bons souvenirs.
Critique écrite le 25 juillet 2004 par Eric
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