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Chronique de Concert

Dead Can Dance

Dead Can Dance en concert

Arènes - Nîmes 29 Juin 2013

Critique écrite le par

Première soirée de la saison aux Arènes de Nîmes et une originale première partie, assurée par un homme seul (qui va s'avérer n'être autre que le percussionniste de Dead Can Dance himself).



Il se présente donc en anglais et commence sa petite musique douce, planante même et ethnique à la fois, en frappant sur de drôles de percus au son rond et chaud, mais qui ressemblent tout de même à s'y tromper à des wok à l'envers ! Il en a trois devant lui, dont il joue tour à tour. Au départ, comme une musique presque proche de la comptine, puis viennent s'ajouter des dissonances... Et on se laisse emporter sous un ciel de jour couchant pas encore étoilé.



Après cette belle introduction, il va tout de même prendre le temps de nous présenter ses machines étranges, inventées par des Suisses (qui l'eut cru !) et qui ressemblent à des "Flying Saucers" comme il dit (soucoupes volantes en français). Et je valide : y'a de ça !

Mais pour en sortir tous ces sons si différents, il en joue tantôt du bout des doigts, tantôt de la paume et même parfois du poing, les levant de leur socle pour les poser directement sur ses genoux. Et, étonnamment, le côté musique "caraïbes", que l'on pourrait craindre, ne ressort absolument pas de ses compositions.



Pour le troisième morceau (dont je serais bien incapable de vous donner le titre !), changement radical d'instrument pour passer à un simple tambourin, mais dont je n'avais jamais entendu jouer comme ça. Parce que nous sommes clairement avec un virtuose du tambourin (même si cela peut sembler sarcastique, ce n'est pas du tout le cas). Il opère un doux mélange entre le son tiré de la peau ou du bois de l'instrument et les jeux de distance avec le micro, tout en usant des petites cymbales qui y sont accrochées avec les petits doigts. Incroyable de dextérité et avec une rapidité d'exécution assez phénoménale.



Puis, pour les deux derniers morceaux, il retrouve ses soupières diaboliques, tout en nous souhaitant une belle soirée et surtout, si possible, sans pluie (on croise les doigts et c'est pas gagné !) avec Dead Can Dance. Et il part comme ça, avec une de ses marmites sous le bras, laissant les autres aux bons soins de l'équipe du Staff.



David Kuckhermann : Percussions

Setlist
1 - Han Solo
2 - Khubananukh
3 - Magic Tambourine Man
4 - Paper Marble
5 - The Sound Of Viborg
6 - Mishra - Gismo

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Après beaucoup de trépignements d'impatience et de piaillements dans le public (assis pour l'occasion, même dans la fosse), Dead Can Dance va faire son entrée sur la scène des Arènes. Tout le monde hyper classe... Evidemment pour ces dames (même un chouilla trop si vous voulez mon avis pour Lisa Gerrard), mais aussi pour ces messieurs, qui ne sont pas en reste. Tout se présente comme déjà très scénographié, avec un jeu de lumières encore timide (mais il fait encore jour) et un ensemble qui donne une sensation d'intemporalité.



Ils commencent par Children Of The Sun et le premier constat est que, avec cette volonté de présenter un show imposant et impressionnant, on se retrouve tout de même avec un rendu très statique. Ceci étant, le charisme de Brendan Perry n'a pas bougé d'un pouce et il captive littéralement le public, avec ses faux airs de Sean Connery.

Il va ensuite nous sortir son bouzouki, pour un début arabisant-électro de Agape. Lisa Gerrard commence à chanter de même, en frappant son yangqin de ses fines baguettes. Quelques gouttes de pluie viennent toucher nos visages... Pourvu que cela ne dure pas !



A présent, il joue de la cymbale, dos à nous, et dès les premiers accords reconnus, le public se met à crier de plaisir. Quelques clochettes pour le clavier de gauche. Une batterie et des percus qui se mêlent, pour marquer le rythme de ces morceaux aux sonorités souvent orientales et chantés dans les langues les plus improbables.



Les gradins en fond de scène s'habillent de bleu. Les musiciens de rouge. Et le voyage continue avec ces dames toujours aussi intemporellement belles et quasi irréelles. Solo de bouzouki... C'est beau, mais manque la petite touche de magie. Des lumières trop sobres peut-être. Un jeu de scène trop statique aussi. Je ne sais pas ce que c'est, mais il manque le petit ingrédient qui permettrait de passer du beau au sublime.



Nonobstant, le public étant incontestablement constitué en grande partie de fans, chaque début de morceau est salué par le même enthousiasme. Lisa Gerrard nous offrant par moment une véritable voix de cantatrice, ad hoc avec sa tenue franchement too much tout de même, à mon goût, avec cette cape de reine de la planète Zelda ou Vulcain (je ne sais que choisir). La musique en devient même d'église et la diva nous sort le grand jeu, comme si elle s'éteignait sur la dernière note (au propre comme au figuré).

Lorsque c'est lui qui chante, c'est souvent sur des rythmes plus enlevés, avec plus de percussions aussi. Des morceaux tout en sons de terre et très vibrants, comme Black Sun. Dommage que les cordes soient synthétiques, je trouve que l'on y perd en puissance. Mais j'aime quand il y a beaucoup de "peaux" jouées comme ça, limite son d'un tam-tam africain, comme une invitation au voyage.



Par moment ils sont quasi dans le noir, sous une pluie d'étoiles qui balaye les gradins en arrière, avec juste les drums éclairées. Ils savent définitivement ménager des ambiances quasi religieuses, notamment avec ces intros très portées sur leur différence de tessiture, avec ce contraste de celle très lyrique de Lisa Gerrard, qui s'oppose à celle très grave de Brendan Perry. Jeux de voix et de contre-voix. Comme un écheveau qui s'entremêle. Et nous tous petits convives privilégiés de cette grand messe.

Il se plaint gentiment de son mauvais français et nous explique que Ime Prezakias est une chanson d'inspiration grecque, eut égard à ses origines, et que l'on pourrait traduire par "I'm a junky". Embarquement donc pour une croisière en Mer Egée, à grand renfort du son du bouzouki, accompagné par les toutes petites cymbales qui ornent de bout des doigts de sa compagne de scène et d'une nouvelle de ses fameuses envolées de voix. Ils terminent même dans une lumière magique de mosaïque ou de vitrail... Enfin le monde onirique que j'attendais !



Pour la fin du set, les clochettes hindoues vont être rattrapées par un véritable bouzouki-rock (si l'on peut dire). Avec cette claviériste blonde sur la droite, qui est juste fabuleuse de beauté depuis le début de ce concert, dans le geste et l'attitude (et la tenue ... je sais j'insiste, mais j'ai vraiment du mal à ne pas focaliser sur cette cape à pierreries qui me fait rire). La voix de crooner de Brendan Perry ressort encore plus lorsqu'il chante ainsi en anglais, avec derrière lui le souffle du vent et du synthé pour la dernière... "Look for a sign ..."



Ils nous quittent tout simplement, sur un "Merci beaucoup. You're fantastic ! Bonne nuit". Mais c'est une sacrée ambiance, digne de ce lieu unique qu'est cette magnifique arène nîmoise, qui réclame les rappels. Et la reprise va d'ailleurs être plutôt tonitruante, avec une flûte à charmer les serpents. Brendan Perry se met même à dansouiller un peu (plus qu'il ne l'avait fait jusque là en tous cas !)

Il passe ensuite au yangqin lorsque Lisa Gerrard revient. Ils sont en comité restreint, avec juste le clavier et la batterie (jouée au marteau) et nous offre une performance vocale encore une fois sans limite. Mais celle qui restera dans mon cœur et mes oreilles (et qui est la plus proche en fait de ce que j'espérais ce soir) sera sans hésiter Return Of The She-King. Avec ses sonorités celtiques jouées sous une pluie d'or. Là, je dois dire que c'est magique, avec ces deux voix féminines qui se répondent une dernière fois avant que les hommes ne s'en mêlent. C'est beau. C'est grand. Et surtout c'est incroyablement envoûtant.



Lisa Gerrard : Chant & Yangqin
Brendan Perry : Chant, Bouzouki & Percussions
Astrid Williamson : Clavier
David Kuckhermann : Percussions
Jules Maxwell : Claviers
Richard Yale : Basse
Dan Gresson : Batterie

Setlist
1 - Children Of The Sun
2 - Agape
3 - Rakim
4 - Kiko
5 - Amnesia
6 - Sanvean
7 - Black Sun
8 - Nierika
9 - Opium
10 - The Host Of Seraphim
11 - Ime Prezakias
12 - Cantara
13 - All In Good Time
---------------------------------------
14 - The Ubiquitous Mr. Lovegrove
15 - Dreams Made Flesh (This Mortal Coil)
16 - Song To The Siren (Tim Buckley)
17 - Return Of The She-King

Chronique réalisée par l'équipe de Concerts en Boîte

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