Chronique de Concert
Deep Purple (et oui, encore...)
Le chapitre "nuisance sonore" étant passé, rendant à César ce qui lui appartient : derrière les masses de basses informes qui tanguent au-dessus de nos têtes, on arrive à percevoir un son énorme mais pur, tenu mais féroce, ventru mais alerte, bref, un mix assis dans le béton comme un bouddha sur son trône.
Faut dire, au-delà des trois rescapés de l'épopée Purpelienne que sont le triste Gillan, l'intraitable Paice et le "rollingstonien" Glover, les deux "petits nouveaux" comptent aussi au rang de légendaires faiseurs de décibels... Petits nouveaux ? Don Airey, qui a assuré les claviers de Cozy Powell, Gary Moore, Black Sabbath, Ozzy Osbourne et Whitesnake ??? Son respect pour les parties originales de Jon Lord n'a d'égal que la folie de ses solos psychédéliques : RESPECT.
Et Steve Morse alors ? Ben, entre nombre de démos stériles et pas toujours convaincantes, ce "dieu de la 6 cordes" tire magnifiquement son épingle du jeu par une maîtrise évidente du sujet. Et puis, comment en vouloir à ce type qui succède à l'un des plus grands guitaristes de l'Histoire avec un sourire permanent collé aux lèvres, sans la moindre gêne, avec une bonhomie, une gentillesse et un plaisir évident ?
Et Purple me direz-vous, les vrais, les purs ? Houlà.... Pas brillant.
Gillan fait peur. Squelettique, pas très franc du collier niveau clarté de l'esprit, sa chemise blanche de "jeune-vieux" portée lâche sur un jean ne fait qu'appuyer méchamment sur la fatigue générale qui se dégage du sexagénaire... "Il a encore de la voix, t'as vu ?" s'étonne une de mes voisines de concert : oui, c'est exactement ça, quand on le regarde on finit par s'étonner qu'il arrive encore à chanter le gars. Ha, quand un mythe prend du plomb : bien sûr, on retrouve derrière de laides vocalises avortées loin du micro le spectre d'une VOIX... Mais ce n'est plus qu'un spectre, hélas...
Ian Gillan, l'incroyable bête de scène d'un des plus grands groupes du Rock, une des voix les plus extraordinaire de la rock music, est bel et bien comme l'étoile en passe de s'éteindre : une flamme subsiste, hésitante, fragile, moribonde, tandis que l'homme agite de ridicules bras fatigués pour donner le change sans vraiment nous tromper.
Glover s'en tire mieux, même si son look, lui aussi, fait peur : a-t-il été fringué par le costumier de "Cocoon", avec son bandana ridicule qui doit certainement cacher une calvitie probablement pas très rock'n roll et sa chemise sans manches ? Et oui, dans le genre "papy s'éclate", le ridicule n'est vraiment pas loin... Heureusement qu'il la tient encore bien sa basse, le Monsieur. Du coup, Gillan fait presque affaire de grabataire à côté de lui, parce que M. Glover, tout sourire, se balade d'un côté à l'autre de la scène en prenant des poses de teenager, et si il en est parfois tout simplement caricatural, il reste profondément sympathique.
Enfin, LE batteur. MÔSSIEUR Paice. Oui, Ian Paice a les cheveux gris. Oui, il joue de temps en temps à l'économie. Mais MERDE, si ses deux compagnons de route sentent pas mal la naphtaline, ce batteur gaucher irrésistible développe toujours une puissance, une aisance, une maîtrise et un groove époustouflants. Les producteurs ne s'y sont pas trompés : le jeu de lumière se focalise à répétition sur ses tournes imparables, et derrière ses incontournables lunettes bleues, Ian Paice, lui, fait oublier instantanément son âge, qui n'a plus aucune importance : Ian Paice est un batteur, pour l'éternité.
Ian Paice, ce soir, EST Deep Purple... Ouf ! Merci !...
Que garder comme souvenir de ce concert de 2 heures ? Ma foi, un sifflement persistant dans mon oreille droite, un géant blond body-buildé qui tient sa guitare étroite entre deux bras de bûcheron comme un jouet qu'il triture un peu trop à merveille, un claviériste échevelé qui domine la scène comme s'il ne faisait pas vraiment partie du tout, un bassiste frippé, un chanteur grippé, un batteur sorti tout droit de la mémoire du rock, et un goût de sucré-salé qui hésite encore entre "incroyable, Deep Purple, finalement..." et "ouais, bon, je crois que Deep, c'est la fin...".
M'en fous, dans mon discman, y'a "speed king". Un sacré putain de nom de dieu de morceau de bravoure du rock. Pour l'éternité.
Photos Pirlouiiiit parti environ au 6ème morceau - pendant le solo de Steve Morse trier ces photos et celles de la veille
Critique écrite le 15 novembre 2006 par Cul Rose
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> Réponse le 21 mars 2007, par un fan depuis 30 ans
[Nantes - 19 mars 2007] Je suis triste de voir des critiques aussi acerbes de la part de personnes qui sont allées voir un concert de Deep Purple. Je pense pouvoir dire humblement que suis musicien, amateur certes, mais musicien et j'ai fait déjà pas mal de concerts. J'ai appris ce que bosser un instrument veut dire... j'en joue depuis 30 ans environ... Franchement, les musiciens de Deep sont hors pair. L'âge, on s'en fout... l'excellence est là, le bonheur et la joie de jouer est palpable. Qu'importe qu'ils soient peut être un peu moins look que les jeunes (c'est vrai pas d'épingles dans le nez ou autres). Qu'ont ils à prouver ? Rien, les maîtres de n'importe quelle discipline ne sont pas à critiquer mais à vénérer. Oui, Deep, vous faîtes partie de l'histoire du rock et lorsque plusieurs excellents muciens... La suite | Réagir
> Réponse le 03 avril 2007, par Kévin
[le dôme à Marseille - 14 novembre 2006] J'étais moi même au dôme pour DEEP PURPLE et contrairement à ce qui fut dit le concert était grandiose ! Gillan à conservé sa voix puissante et charismatique, Roger Glover reste trés sympatique, modeste et présent ! Steve Morse, un vrai régal pour les oreilles de par sa précision et son jeux éblouissant! Don Arey, peut être sous mixé ce soir mais sa technique est là et bien là! En bref, DEEP PURPLE n'a vraiment rien perdu, comme certains peuvent le prétendre ! Réagir
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