Accueil Chronique de concert Depeche Mode + Chvrches (Festival de Nimes 2013)
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Chronique de Concert

Depeche Mode + Chvrches (Festival de Nimes 2013)

Depeche Mode + Chvrches (Festival de Nimes 2013) en concert

Arènes - Nîmes 16 Juillet 2013

Critique écrite le par

Depeche Mode, round 2 !! Après les avoir vus à Nice, un peu en avant première de leur tournée, c'est dans le cadre unique des Arènes de Nîmes que nous allons avoir la chance de les retrouver ce soir. Alors on est prêt et dans la fosse cette fois...




Pour ce qui est de la première partie, je me demande ce qu'ils nous ont préparé, étant donné que j'étais restée un peu perplexe la dernière fois ... Pas sûre que ce soit différent ce soir ;)



Encore en plein jour (comme toujours ici), arrive sur scène un trio très jeune, du nom de Chvrches (Churches orthographié avec un V) et en mode vestimentaire : Week-end au camping des Flots Bleus. Bon. Pourquoi pas. Les deux garçons aux machines et la jeune fille devant son micro. Joli brin de voix, mais sincèrement pas du tout sûre que la demoiselle soit majeure. Ceci étant, ce n'est pas si mal au premier abord. Un style méga jeun's tout de même (eut égard à l'âge de nos protagonistes sans doute) et une attitude 100% Beat !



Elle s'excuse de manière charmante sur son français approximatif (et pourtant pas si mal) et nous présente son groupe en provenance direct d'Ecosse, dont c'est le second concert en France ce soir.



Fraîcheur et simplicité, voilà le maître mot de ce mini set. Avec une voix que l'on pourrait rapprocher d'une Anneke Van Giersbergen et côté Electro Bontempi années 80 assez rigolo. Et au troisième morceau, je trouve enfin ce à quoi cela me fait penser depuis le début : Together In Electric Dreans de The Human League ! (Toute ma jeunesse en fait ! C'est peut-être pour ça que je trouve ça charmant ;) !) Après, cela a beau être mimi comme tout, il faut bien reconnaitre que c'est un peu répétitif.

Elle parcours la scène avec son petit short en jeans, en faisant tourner le fil de son micro comme si elle allait jouer à la corde à sauter et en chantant de sa petite voix haute perchée, façon minette américaine. Puis plaisante sur le fait qu'un certain groupe du nom de Depeche Mode va suivre et qu'on aime peut-être ?!?



Encore trois chansons ... Et quasi trois fois la même en fait, mis à part qu'ils inversent pour l'avant dernière et que c'est le rouquin de droite qui va prendre le relai au chant. Joli voix d'ailleurs pour ce jeune homme et sur cette même musique, le rendu est un peu différent, mais toujours très Electro 80's. Par contre, physiquement il y va le garçon et il s'agite comme un diable sur scène, à même en devenir tout rouge !

C'est la mistinguette qui va, par contre, assurer la dernière. Elle nous souhaite "A lovely night" et nous donne rendez-vous à bientôt, avant de la commencer. Toujours gentillet, mais définitivement trop teenager pour moi. Et quand elle nous quitte sur un "Merci beaucoup et enjoy Depeche Mode !!", je reste tout de même étonnée de ces choix de première partie pour un groupe aussi mythique.

Lauren Mayberry : Chant & Clavier
Martin Doherty : Chant & Clavier
Iain Cook : Clavier & Basse

Setlist
1 - Lies
2 - We Sink
3 - Now Is Not The Time
4 - Gun
5 - Lungs
6 - Science And Vision
7 - Recover
8 - Tide
9 - The Mother We Share

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Bon, après la petite récréation offerte par Chvrches, passons aux choses sérieuses ! Je profite du changement de scène pour jeter un coup d'œil autour de moi et je tombe sur... Un mec en kilt et tee-shirt blanc, Pataugas aux pieds. Tout va bien. Rien n'est anormal. On est à un concert de Depeche Mode !!

Les Arènes finissent de se remplir tranquillement et on voit bien que ce soir le festival va faire carton plein. Les caméras se mettent également en place et les habituels loupés de la traditionnelle Ola se font huer ;) Mais au final, ça s'organise et le résultat de cette belle tradition sudiste ne va pas être mal du tout.



Amorce de Dance-Floor au centre. On sent que la tension monte au niveau du Staff. La musique s'arrête. Les cris montent. Une ligne de basse vibre... Et ils arrivent sur scène en habits de lumière, avec Dave au centre, jouant le dandy danseur (comme à son habitude).

Les jeux de lumières sont encore timides (jour oblige), mais les Arènes donnent une dimension encore plus forte à sa voix et le plein air, la sensation qu'il est encore plus proche de nous. Ce qui déclenche bien sûr l'euphorie dans le public lorsqu'il nous regarde avec satisfaction pendant que les mots "Welcome To My World" s'écrivent sur le mur d'écran, en fond. Il se glisse, alangui, le long de son pied de micro. La lumière est un peu faiblarde, mais qu'à cela ne tienne : son charisme fait le boulot sans l'ombre d'un souci !



Bien sûr, cris à la tombée de sa veste. On commence à se prendre quelques éclairs dans les yeux. Dave tourbillonne sur lui-même comme une toupie, pendant que des images décomposées façon Warhol passent derrière lui (tout est filmé, transformé et retransmis en Live) et je le trouve tout aussi habité qu'à Nice.

Maintenant, il virevolte avec le pied de son micro, pour finir par le brandir comme un champion d'haltérophilie. Le jour qui tombe. Les lumières. La fumée qui monte. Le public qui chante à l'unisson. L'écran derrière eux... Ça y est, on plonge dans l'univers Depeche Mode ! Il nous tend la perche pour nous faire chanter et harangue même la foule avec un "I can't ear you !!", puis tient la note jusqu'à ce que mort s'ensuive devant un public hyper réactif. Putain que c'est beau de voir les Arènes comme ça !



Clappe les mains en l'air. Les premières notes de Precious sont reconnues sans l'ombre d'un doute et on a même droit à un remuage de popotin dans les formes ! Il se colle dos à dos avec Martin, jouant autant qu'il ne chante, de cette voix toujours aussi chaude et envoûtante. L'ambiance monte encore d'un cran.

On enchaîne avec Black Celebration, sous une pluie d'étoiles (et on y est carrément dans la Célébration !) Toute la vague des traditionnels portables en l'air pour filmer ces moments uniques et le public tout entier qui reprend en chœur. Lui use de son pied de micro comme d'un partenaire... Juste un peu dommage qu'il fasse encore si jour, ce qui empêche un peu de juste entrer dans la magie du moment. Mais pas grave. On profite. Et Andrew Fletcher est juste improbable à regarder droit devant lui, immobile comme ça (à croire que c'est sa statue du Musée Tussaud qui est avec nous ce soir !)



N'oubliant personne, notre Dave vient danser sur le côté, se dandinant juste devant nous. Il semble être partout à la fois, séduisant à l'extrême. Jeu de feu et de rouge. Il se démène, déjà en nage. Se penche vers nous au plus près, en exécutant les plus sexy et les plus improbables mouvements possibles, tout en faisant monter le son qui vient du parterre en levant doucement ses bras, tel un prédicateur. Et puis, l'instant d'après, il semble se mouvoir comme un étrange papillon de nuit, perdu dans la fumée. Berrel Of A Gun est plus sombre. Plus poignant aussi. Nous faisant passer par tous les sentiments humains de sa palette.

Petite pause tendresse et émotion avec les deux morceaux chantés par Martin L. Gore (toujours de lamé vêtu), pendant que Dave reprend des forces. On reste même accrochés à ses lèvres quand il nous murmure les dernières paroles de Judas, pour nous faire chanter tout doucement. Tant est si bien que lorsque Dave revient, le public chante encore, tout seul et debout. Il en est même touché et se met à jouer les maîtres de chant pour que cela continue, en nous disant qu'il en pleurerait, tant c'est beau.



On les voit sur le film en noir et blanc qui défile, dans une mise en scène assez hermétique mais visuellement très belle. Lui semble chanter Heaven au ciel et à la lune, tête levée vers les étoiles. Andrew nous fait signe de tous nous lever (oui, oui, il a bougé !) et Dave nous offre encore une fois d'incroyables déhanchés (mes aieux !). Maintenant que la nuit est complètement tombée, on peut enfin profiter à 100% de la pluie de lumière qui les surplombe et en prendre plein les mirettes.

Les gradins sont debout. Martin se promène à son tour et Dave joue des hanches. C'est un véritable sons et lumières auquel nous avons droit. Deux notes de A Question Of Time et tout le monde crie. Elle est rythmée de façon très saccadée. Hyper Rock et forte comme ça. Tous les bras sont levés à présent et son gilet s'ouvre (dernière étape avant qu'il ne finisse torse nu, nous le savons bien !). Il tourne sur lui-même à tomber et ne chante même plus le refrain, nous laissant le soin de le faire.

Lumières bleu nuit. Les mains se lèvent. Des filles comme collées à une vitre dans des positions improbables nous regardent sur l'écran. Et je réalise que Enjoy The Silence est le morceau de Depeche Mode qui m'a toujours le plus fait penser à The Cure. Dave tournoie. Le public est en osmose. Il n'est plus qu'une mer de bras levés et une seule et même voix.

Danse du ventre, des fesses et attitude ambiguë avec son micro. Battements sourds de la batterie, très lente. Personal Jesus commence avec drum et guitare. Et puis ça explose littéralement et tout le monde se met à sauter sur place ! Avec vraiment une incroyable et divine fin. Avant qu'un nouveau film en noir et blanc ne commence, dans lequel ils s'échangent un chapeau de cowboy, tous assis sur un banc. Très calme et très Far-West comme fin de Set, avec un "Good bye" lancé avant qu'ils ne quittent la scène, en même temps que leur personnage filmé n'en fasse de même, un par un.



Des photos du groupe, encore une fois façon Warhol, défilent pendant que nous attendons leur retour avec ferveur. Martin (le surfeur d'argent) revient en nous saluant bien bas, juste accompagné de Peter Gordeno. Et il y a décidément toujours infiniment de sentiments dans sa manière de chanter. Une drôle de chanson d'ailleurs que ce Home, dans lequel il joue beaucoup de ses cordes vocales, toute en contre voix avec la mélodie. Et il passe d'un côté à l'autre de la scène, pour faire chanter tout le monde. C'est tout calme et très beau. Et, comme tout à l'heure, sensible à tout cela, le public continue seul pour le plus grand plaisir de Dave qui revient avec un gilet tout neuf et qui commence, lui aussi, un chœur avec les Arènes. Jouant de sa résonance si particulière. Une réponse juste superbe.

Et puis, comme à Nice, on retrouve le film d'une femme qui passe de monde en monde, à travers un triangle rouge. Aérien comme morceau ce Halo. Mais c'est juste une pause avant de repartir sur du lourd, avec la danse des (très jolies, il faut le reconnaitre) fesses de Monsieur Gahan et un public en folie. De toutes façons, qui peut résister à un truc comme Just Can't Get Enough, hein ?!? Ils arrêtent même la musique pour nous laisser la reprendre tout à loisir.



Ronds de lumières qui se promènent sur les gradins et une Miss DJ pleine de couleurs sur l'écran. Mouvements lascifs et déhanchés à la Elvis de Dave. Les cris saluent tout autant son torse nu que le début de Never Let Me Down Again. Et quand il se met à hurler, veines du cou sorties, il est clair qu'il est incroyablement impressionnant. Tous ces bras qui s'agitent dans le même mouvement : c'est juste trop beau et je peux même vous dire qu'il a l'air sincèrement ému par tout cela.

Ils nous remercient et nous souhaitent bonne nuit avant leur salut final. Ils s'ambrassent même ! Et lorsque les lumières s'éteignent, le public crie encore... mais en vain hélas.

Dave Gahan : Chant
Martin L. Gore : Guitare, Calvier & Chant
Andrew Fletcher : Clavier
Peter Gordeno : Clavier & Guitare
Christian Eigner : Batterie

Setlist
1 - Welcom To My World
2 - Angel
3 - Walking In My Shoes
4 - Precious
5 - Black Celebration
6 - Policy Of Truth
7 - Should Be Higher
8 - Berrel Of A Gun
9 - Shake The Disease
10 - Judas
11 - Heaven
12 - Soothe My Soul
13 - A Pain That I'm Used To
14 - A Question Of Time
15 - Secret To The End
16 - Enjoy The Silence
17 - Personal Jesus
18 - Goodbye
----------------------------------
19 - Home
20 - Halo
21 - Just Can't Get Enough
22 - I Feel You
23 - Never Let Me Down Again


Chronique réalisée par l'équipe de Concerts en Boîte

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