Chronique de Concert
Destroyer
Qui ça interesse à Marseille d'aller voir ce groupe, inconnu en France hors des lecteurs de Pitchfork et Magic ?
Qui plus est au mois de juin, au lendemain de la fête de la musique ?
Rendons grâce à SAS d'avoir eu l'audace de tenter le pari, et de ne pas avoir annulé.
Les quelques âmes présentes, pas forcément marseillais à priori (entendu parler anglais et espagnol) ce soir là auront eu la chance d'assister à un des moments de grâce de l'année.
Autre surprise, vu que c'était au Café Julien, celle d'y voir le groupe de Dan Bejar au complet.
D'aucuns taquins diront qu'il y a presque autant de monde sur scène que dans le public.
Drôle de contraste du coup entre l'ambiance intimiste de la salle et la musique spacieuse jouée, plus proche de la new wave et de la pop baléarique que du simple folk.
A l'exception de "3000 Flowers" et "Painter in Your Pocket", les titres de ce soir sont issus du récent "Kaputt".
Dès "Chinatown" on est scotché par le son et la complémentarité des musiciens et des voix.
Ils sont huit au total, guitare, basse, flute, batterie, trompette, saxo, claviers...une vraie petite fanfare.
Petit bémol, avec toute cette profusion la voix du chanteur est parfois en retrait.
Un sacré interprète néanmoins, crooner tout en nonchalence au timbre particulier, s'adressant parfois verre à la main au public dans un français maladroit et touchant.
Beaucoup aimé la classe et le groove du bassiste (sur "Downtown" notament), la voix douce de la fille au clavier, et l'impressionant saxophoniste.
Le trompetiste a de son coté pas mal d'idées d'arrangements en plaquant son instrument contre l'enceinte ou en triturant une pédale d'effets.
Au final, un set de qualité qui a conquis l'assistance du début à la fin, particulièrement soignée (l'enchaînement impérable "Suicide Demo For Kara Walker" / "Song For America").
Et cerise sur le gateau, au rappel, le long, beau et rêveur "Bay Of Pigs" pour parachever le tout.
Critique écrite le 25 juin 2011 par Sami
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