Accueil Chronique de concert dEUS + Placebo
Samedi 23 novembre 2024 : 6572 concerts, 27231 chroniques de concert, 5420 critiques d'album.

Chronique de Concert

dEUS + Placebo

Voix du Gaou - Six Fours 26 Juillet 2006

Critique écrite le par

arrivé en retard.

Juste pour le dernier morceau de ce que je croyais être la 1ère partie.

Groupe inconnu à mes oreilles et à ma vue. Jeune groupe. Pas possible que ce soit dEUS me dis-je in petto !

donc je suis navré de d'avouer ma grande incompétence en tant que pseudo journaliste de bas étage mais je ne saurais vous révéler le nom de ce groupe dont je n'ai pas même pas me faire une idée de la qualité.

Ce que je peux dire en revanche c'est que je suis super bien situé : juste derrière la sono, plein axe et éloigné de l'agglutinât de gens devant la scène.

Les gradins restent encore clairsemés mais le moment venu l'agglutinât aura pris en haut aussi.

A l'arrivée des belges de dEUS, j'ai cru que ma position stratégique se révélait être un leurre. on va encore m'accuser d'être un vrai vieux mais, ma parole, qu'est-ce qu'ils jouent fort ( je sais je sais pour ceux qui ont lu la chronique de Jamiroquai au Gaou, ma réputation de vieux est finie ). Mais sérieux ça arrachait sa race !

dEUS, je connais mal. Si ce n'est un de leur tout 1er album Ideal Crash très très bien foutu car avait réussi le pari audacieux de brouiller les cartes entre lyrico-punko-pop !

Je sais aussi que c'est un des rares groupes belges - Belgique dont on peut saluer au passage la vivacité de sa scène musicale - qui ait percé. Mais pour moi en tout cas, ça le fera pas ce soir là. Tom Barman et sa bande anversoise ne m'ont pas touché. Je les ai trouvé + bruyant qu'explosif, + cacophoniques que puissants et même les morceaux plus calmes sonnaient - je sens que je vais me faire des amis - artificiels. Je n'ai été sensible ni aux mélodies ni à la puissance de leurs chansons.

Ce soir là, sur la scène, j'ai bien cru voir un dIEU avec un "d" minuscule.



Cette fois-ci c'est sûr la 1ère partie de soirée est terminée avec le départ de dEUS. Va bientôt venir l'heure tant attendu du public, l'arrivée de Placebo. Les roadies s'affairent et c'est une immense tenture qui va se déplier au fond de la scène tel d'un rideau de théâtre. Sauf qu'à la place du rouge traditionnel, c'est un rideau avec deux crânes...deux crânes ? A la vérité, en y regardant avec un peu plus d'attention, ce sont deux photos de visages - saisis en plein mouvement à la façon des pochettes de leurs deux dernières d'album .

Bon maintenant que le décor est planté, et que le public du groupe - de plus en plus nombreux et de plus en plus jeune - bouillonne d'impatience, nos 3 placéboistes se ramènent enfin, dans une mise en scène classique : c'est le batteur qui ouvre la marche. Il sera suivant du géant Stefen Osdal et enfin l'androgyne Molko - la star -fermera la marche. Et c'est parti.

Je dois vous concéder en toute franchise ne plus me souvenir s'ils ont ouvert le bal par pure morning ou un de leurs tout nouveaux titres. Anecdotique me direz-vous ? Oui bien sûr, mais en attendant une chose est sûre, à l'écoute des qqles derniers titres de leur album Meds joués sur scène, je ne me sens carrément pas emballé. Déjà lorsque j'avais écouté à la radio les 2 derniers singles a song to say goodbye< et infrared j'avais été très déçu par ces titres..."standards", assez fades. Sur scène c'est la même chose. Je me disais bien pourtant- optimiste comme je suis - que traversé par la performance scénique, ces morceaux auraient une autre gueule, une autre allure. Mais non ni ces deux singles ni les autres morceaux de leur dernier opus n' a tellement trouvé créance à mes oreilles. A mon sens trop quelconque pour marquer - et ce même si une de leur chanson a des faux airs de Cypherchild de Marilyn Manson

En revanche, les autres morceaux tiennent toujours autant la route et la prestation du groupe, sans être à tomber, les met suffisamment bien en valeur.

C'est caricatural pensez-vous ? Les nouveaux morceaux nuls et les anciens au firmament ! ma foi, peut-être mais c'est surtout un ressenti perso ! je ne les accuse pas pour autant de s'être fait tourner la tête par les succès rencontré et de vouloir le préserver par des ficelles, des recettes reconnues pour leur efficacité : on prend les mêmes titres et on recommence, on essaie de toucher le plus grand nombre quitte à perdre son âme, son essence. Ce serait un procès d'intention facile même s'ils ont tout cela prétant merveilleusement le flanc aux attaques en sortant 3 éditions d'un même album à savoir sleeping with ghosts ( pour rappel une 1er sortie internationale de l'album, puis à peine 1 poignée de mois + tard , sortie du même album mais adjoint cette fois-ci d'un - très bon - album de reprises et enfin qqles mois encore + tard, dernière sortie - seule modif' la chanson protect me revue par la meilleure romancière que réalisatrice Virginie Despentes. Avouez que ça fait gros quand même ! on pourra les dédouaner en arguant que c'est une histoire d'agents, de producteurs et de maisons de disques. Pitêtre pitêtre comme dirait Homère ). Et qu'on ne me rétorque pas non plus le procès d'intention parce qu'à partir du moment où ils ont du succès, ils ne trouvent plus grâce à mes yeux. Je trouve ça plaisant qu'un groupe que j'apprécie hautement trouve un large spectre de public. Peu m'importe le chiffres de vente, seuls comptent l'authenticité, l'originalité, la créativité.

Pour en revenir à la scène, aucune communication avec le public à part 2-3 "merci beaucoup" sans accent. Pourtant nos lascars qui parlent un excellent français ( pour avoir fait leurs études au Luxembourg...tiens le Luxembourg, c'est pas un pays de blanchiment de flouze et autre paradis fiscal pour capitalistes à gros cigares, ça ? décidément y a des signes avant coureurs qui ne trompent que les candides....Oh la la ça va je rigole quoi!!! ) avaient de quoi tailler la bavette. Mais bon ça ne me dérange pas outre mesure. Aaaah ça c'est sûr que c'est pas M sur scène mais bon en concert je viens surtout chercher de l'énergie et de la musique plutôt qu'un groupe à la faconde aussi sympathique puisse-t-elle être. Sur scène, j'attends d'un groupe qu'il me rejoue leurs titres les + affirmés et aussi les + timides, j'attends d'un groupe qu'il revisite tous ses morceaux pour m'en offrir une nouvelle mouture, en un mot comme en cent je cherche de la créativité et pas de l'exécution. Sans avoir été à la pointe de mes attentes, ils n'ont quand même pas été jusqu'à l'inverse. Et je dois même dire que j'étais bien emballé par l'agressivité des grosses guitares et le rythme de leur meilleurs titres, par leur rock torturé et mélancolique - qui reste leur marque de fabrique.

Sur scène, ils se sont enjoints les services de deux gus qui font tour à tour guitare et clavier. Osdal ne touchera d'ailleurs que très peu de fois à sa basse.



Mais s'il n'avait été du 1er rappel, s'ils en étaient resté là, j'aurai conclu ma chronique en qualifiant le concert de "bon concert sans plus. Honnête avec la chaleur et la pointe de génie en moins". Mais la pointe de génie, ils sont pas beaucoup les "artistes" qui peuvent se vanter de l'avoir....même épisodiquement. Certains c'est vrai ont du talent. Mais du génie....

sauf qu'il s'est passé un truc hors du commun ce soir là, juste un truc, mais c'est pour ça qu'on va aux concerts, c'est pour ça qu'on écoute de la musique ou qu'on lit des livres, qu'on s'intéresse à l'art sous toutes ses formes, c'est pour ça qu'on vit, qu'on vibre, on veut entendre on veut lire ce qui n ‘a pas encore été écrit ou entendu. CE qui nous intéresse dans la vie c'est la création, nous cherchons ce qui n'a jamais été lu, entendu et que nous ne verrons jamais, nous vivons dans cet écrat là. Ce soir là, lors du 1er morceau du 1er rappel, le génie a pointé le bout de son nez. Et ça ne laisse pas indifférent, ça transforme l'air ambiant, ça transforme la lumière, l'atmosphère, les sons perçus etc. ça transforme la perception du monde.

Running up that hill la reprise du morceau de Kate Bush sera joué avec une maestria dont j'ai rarement été le témoin en tant que spectateur. Jamais Molko n'a chanté si bien, si juste, avec tant d'émotion dans sa voix : étranglée, chétive, puis avec plus de coffre, hurlant des mots acides comme porteurs d'espoir et douloureux.

. Le morceau débute par une rythmique scandée, presque mécanique, anxieuse, s'invitent alors les guitares clinquantes, acérées en finesse lui conférant plus de majesté, plus de fièvre. C'est du Baudelaire, du Lautréamont, du Rimbaud...

la voix de Molko se transforme en un cri déchirant derrière une puissance de feu musical, la fureur blanche des guitares nous plongeant presque en transe avant que des sons aiguës, planant puis se traînant, presque rampant, mais poignant, comme des sons de baleine mais en moins standards finissent la complainte redevenant de plus en sage, comme si la musique mourait doucement, le morceau s'éteint alors comme il avait commencé tout en douceur. Cette chanson qui parle des efforts d'un couple pour sauver leur histoire passe entre les mains de Placebo de la rage à la douceur, du sombre au tragique, elle se fait langoureuse, étrange, nous traverse, nous transperce, nous enveloppe d'une chaleur suave et sensuelle et nous transporte hors du temps.

En un seul morceau, Placebo a touché à l'art. Ce n'est pas pour la beauté des mots que j'écris tout cela mais parce qu'ils décrivent le plus justement ce qu'il s'est passé. La fin du concert sera plus anecdotique, le groupe découvert par Bowie et Iggy Pop ne retrouvant pas cette grâce par la suite.

dEUS : les dernières chroniques concerts

(mon) Rock en Seine 2012, 2/2 : Maximo Park, Caravan Palace, dEUS, Bass Drum of Death, The Bewitched Hands, Eagles of Death Metal, The Black Keys, Mark Lanegan  en concert

(mon) Rock en Seine 2012, 2/2 : Maximo Park, Caravan Palace, dEUS, Bass Drum of Death, The Bewitched Hands, Eagles of Death Metal, The Black Keys, Mark Lanegan par Philippe
Parc de Saint-Cloud, Saint-CLoud, le 25/08/2012
Le premier jour, c'était par ici ! Deuxième et pour nous, dernier jour de ce Rock en Seine 2012 : le dimanche n'a pas retenu notre attention au point qu'on pose une RTT pour... La suite

The Black Keys, Noel Gallagher, Eagles Of Death Metal, Toy, Mark Lanegan, Deus, Bass Drum Of Death, Ume, Of Monsters And Men, The Bots, Maximo Park, Granville (Festival Rock en Seine 2012) en concert

The Black Keys, Noel Gallagher, Eagles Of Death Metal, Toy, Mark Lanegan, Deus, Bass Drum Of Death, Ume, Of Monsters And Men, The Bots, Maximo Park, Granville (Festival Rock en Seine 2012) par Pierre Andrieu
Domaine National de Saint-Cloud, le 25/08/2012
Grâce à un enchainement ininterrompu de concerts tous plus classieux et enthousiasmants les uns que les autres, la journée du Samedi 25 août 2012 est appelée à rentrer dans les... La suite

dEUS en concert

dEUS par Ylxao
Transbordeur, Lyon, le 21/10/2011
dEUS, voilà un groupe qui m'interpelle depuis peu. Inconnu au bataillon pour nos oreilles, ma sœur et moi avons pu découvrir ce groupe vendredi dernier au... La suite

nieuwZwart (music by Mauro Pawlowski) - Festival de Marseille  en concert

nieuwZwart (music by Mauro Pawlowski) - Festival de Marseille par Pirlouiiiit
Theatre du Merlan, Marseille, le 18/06/2009
nieuwZwart ?!? Qu'est ce que c'est que ce nom de groupe dans je n'ai jamais entendu parler ? Un nouveau obscur groupe marseillais de plus ? Et si je vous dis Mauro Pawlowski ça... La suite

Placebo : les dernières chroniques concerts

Paléo Festival de Nyon 2023 : Shaka Ponk, Jain, Placebo,  Kungs, Ladaniva, Nova Twins,  Alt-J en concert

Paléo Festival de Nyon 2023 : Shaka Ponk, Jain, Placebo, Kungs, Ladaniva, Nova Twins, Alt-J par Lionel Degiovanni
Paléo Festival, Nyon, le 20/07/2023
Pour ce troisième jour de Paléo, on démarre en douceur sur la scène Vega avec le groupe Ladaniva. Ils font de la pop balkanique éblouissante !! Ils nous viennent de France et sont... La suite

Placebo + Talisco (Festival de Nîmes 2017) en concert

Placebo + Talisco (Festival de Nîmes 2017) par Yann B
Festival de Nîmes, le 18/07/2017
18 juillet 2017... 20 ans déjà que Placebo existe. Ce soir, le groupe se produit dans les arènes de Nîmes. Cela faisait plus de 10 ans qu'il n'y était pas venu. Il est 19h00 quand... La suite

Jake Bugg - Girls in Hawai - Imagine Dragons - Placebo (Sziget Festival 2014) en concert

Jake Bugg - Girls in Hawai - Imagine Dragons - Placebo (Sziget Festival 2014) par Peribrux
Sziget Festival, Budapest, Hongrie, le 13/08/2014
SZIGET - troisième jour La sieste a duré plus de trois heures et je suis arrivé un peu plus tard au festival. J'avais pris la précaution de passer un spray de crème... La suite

Placebo + Dandy Warhols + LRM (Les Voix du Gaou 2014) en concert

Placebo + Dandy Warhols + LRM (Les Voix du Gaou 2014) par coco
Six Fours les Plages, le 17/07/2014
Encore une année ou le festival Les Voix du Gaou est à tomber. La programmation est géniale, les organisateurs sont supers et le lieu ... sans nom tellement c'est magnifique !... La suite

Voix du Gaou - Six Fours : les dernières chroniques concerts

Interview des Viagra Boys (lors du Pointu Festival) en concert

Interview des Viagra Boys (lors du Pointu Festival) par Margaux Mullet
Presqu'ile du Gaou, Six-Fours les Plages, le 08/07/2023
Viagra Boys au Pointu Festival : Du free jazz, du speed et... Donald Trump ! Margaux Mullet Chroniqueuse pour Le Petit Fanzine du Rock Marseillais"ANTICHAMBRE" & le photographe de... La suite

Viagra Boys, Kevin Morby, Meatbodies, Billy Nomates, Jul Gacio, Benefits (Pointu Festival - jour 2) en concert

Viagra Boys, Kevin Morby, Meatbodies, Billy Nomates, Jul Gacio, Benefits (Pointu Festival - jour 2) par Pirlouiiiit
Presqu'ile du Gaou, Six Fours les Plages , le 08/07/2023
Déjà 8 ans que ce festival, qui a pris la suite des Voix Du Gaou, existe et je n'y avais encore jamais mis les pieds. Ce n'est pas faute d'avoir voulu ; je me souviens m'être... La suite

Pointu Festival 2022 - Jour 1 - Beak> - Jungle - The Avalanches - Unschooling en concert

Pointu Festival 2022 - Jour 1 - Beak> - Jungle - The Avalanches - Unschooling par phil2guy
Six-Fours, le 01/07/2022
C'est avec grand plaisir que l'on retourne au Festival Pointu à Six-Fours, trois ans après la précédente édition. On aime particulièrement ce festival pour plusieurs raisons :... La suite

Benjamin Biolay (Grand Gaou Festival 2021) en concert

Benjamin Biolay (Grand Gaou Festival 2021) par Calie-cotto
Ile du Gaou, Six-Fours les Plages, le 29/07/2021
Le temps passe si vite : déjà 20 ans que Benjamin Biolay a débuté avec Keren Ann sa carrière musicale en composant pour Henri Salvador... L'auteur compositeur interprète nous... La suite