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Chronique de Concert

DeWolff + I Me Mine

DeWolff + I Me Mine en concert

La Maroquinerie - Paris 23 octobre 2018

Critique écrite le par

L'excitant trio de revival rock survitaminé, bluesy et bien psyché DeWolff était de passage à Paris à la Maroquinerie le mardi 23 octobre. Dans le cadre de leur tournée européenne pour défendre leur brillant 6ème album studio "Thrust", les Hollandais nous ont gratifié de quelques dates françaises dont celle de ce soir. C'est I Me Mine groupe originaire de Toulouse qui aura assuré la première partie. D'ailleurs, on a raté à regret la prestation des Toulousains qui ont sorti cette année leur second album "Ellipsis" qui donne dans la pop soignée et riche avec une belle couleur rock, psyché et atmosphérique.



L'ambiance est montée d'un cran et on est ravi de voir que la salle a fini par bien se remplir. Ce n'est pas plein mais quasiment car on doit être près de 400 personnes à accueillir comme il se doit à 21 15 les frères Pablo (chanteur/guitariste) et Luka van de Poel (batterie) ainsi que Robin Piso (l'organiste Hammond). Cela faisait deux ans qu'on ne les avait pas vus sur scène et on est encore une fois très heureux et motivé comme jamais. One, two, three, four, c'est parti avec le génial morceau "Big Talk" qui ouvre également leur dernier disque "Thrust". Cela fait du bien de les retrouver tant on les adore ces mecs. On chavire de suite dans le plaisir par contre la voix de Pablo est un peu en retrait mais l'ingénieur du son va vite rectifier le tir. Ce premier titre est parfait et il permet de nous montrer d'entrée de jeu tout le talent et le charisme du groupe. Ils enchainent sur deux morceaux extraits du précédent album "Roux-Ga-Roux" : "Love Dimension" et "Sugar Moon".



On est content d'entendre ces titres tant "Roux-Ga-Roux" nous a scotché en 2016 et lors de leur précédente tournée. Après ses trois chansons bien rythmées et qui ont mis le feu à la Maro, on va entendre la première douceur du concert avec le sublime "Medicine", vieux morceaux qui date presque de dix ans. Cette ballade tout simplement magnifique nous colle nos premiers frissons. C'est juste beau à en pleurer. Comment font-ils pour nous offrir autant alors qu'ils sont encore si jeunes? Leur brelan gagnant guitare-batterie-orgue et donc sans basse nous touche encore une fois en plein coeur et on vit tout simplement un moment exquis et magique. Pablo Van de Poel nous illumine de sa classe et on trouve qu'il a encore sacrément progressé à la guitare. Il nous parle de temps en temps en anglais avec un magnifique sourire et nous explique qu'il a toujours été nul en français mais qu'il sait tout de même dire Bonjour, Au Revoir, Merci, à votre santé, Je t'aime, J'ai envie de baiser et cela fait rire toute la salle.



Avec "Tombstone Child", on écoute le second extrait de "Thrust" et on poursuit avec "Easy Money" toujours de "Roux-Ga-Roux". "Sometimes", une douceur provenant de "Thrust" va maintenant nous reposer un peu. "Restless Man" et "Satilla No.3", qui suivront, sont des classiques du groupe et ils font partie de l'album "Grand Southern Electric" de 2014. C'est ce dernier qui a fait passer un gros cap au groupe et on peut d'ailleurs écouter de nombreux extraits de cet album sur le fameux live sorti l'année suivante "Live & Outta Sight". Même si clairement Pablo est celui qui nous captive le plus, Dewolff joue en équipe et forme un bloc compact et dense où personne ne veut prendre la vedette.Pablo qui chante et qui joue de la guitare comme un dieu attire un peu plus la lumière mais les deux autres sont fantastiques également. Luka Van de Poel qui joue sur un kit de batterie minimaliste est d'une redoutable efficacité et chante par moments pour soutenir son frère.



Il sait jouer tout en finesse et subtilité comme un batteur de jazz et il sait également accélérer à la vitesse de la lumière en donnant des frappes sèches et hypers rapides. Robin Pison n'est pas en reste non plus... C'est un sacré musicien qui nous soulève de bonheur dès qu'il appuie sur les touches de son vieil orgue Hammond. Il nous régale et il amène ce côté "vieux Deep Purple" version train d'enfer. Comme sur disque,Dewolff propose un son authentique et sans ordinateur. C'est notamment pour cela qu'on les aime tant. Ils sont purs, honnêtes, vrais et leur musique suffit à elle-même pour nous transcender. On aime leurs chansons sur disque mais sur scène, c'est dix fois plus fort encore ! L'improvisation tient une grande place et c'est pour cela que les chansons s'étirent et durent parfois 10 minutes, soit deux fois plus que sur album. On s'incline et on se met à genoux devant tant de talents et ce rock organique, exubérant et si jouissif. "Roux-Ga-Roux" fait son retour pour la 4ème fois avec ce long voyage rock et psyché qui porte le nom de "Tire of Loving You".



Ce sont 10 minutes absolument dantesques que l'on va vivre et qui rendront la salle totalement dingue. On part loin, très loin dans le voyage vers l'autre galaxie. On n'a peut-être plus Led Zeppelin, Jimi Hendrix, the Black Crowes aujourd'hui mais on a Dewolff ! On espère que ce succès grandissant va perdurer dans le temps et que le trio nous régalera encore longtemps. On termine par "Deceit and Woo", extrait de "Thrust", et on constate une nouvelle fois que le trio est devenu un peu plus heavy et puissant que lors de la tournée précédente. Ce n'est évidemment pas pour nous déplaire car il a gardé en plus toute sa saveur. Le rappel va être génial avec ce "Don't You Go Up the Sky", extrait du premier album en version rallonge (12 minutes) et totalement euphorisant. Le set s'achève à 22 heures 45 et on n'a pas vu le temps passer. Par la réussite de ce concert, par l'ambiance générale, on peut penser que Dewolff repassera nous voir dans une plus grande salle parisienne prochainement.

Remerciements à Camille, Roger et Base Productions

Photos : Jérôme Agier


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