Chronique de Concert
DIIV & Storefront Church
La Coopérative de Mai, Clermont-Ferrand 21 mai 2022
Critique écrite le 30 mai 2022 par Pierre Andrieu
Grosse soirée indie rock/shoegaze le 21 mai dans le club de La Coopé avec les nouveaux héros du genre, les Américains de DIIV, en très grande forme. Les conditions sont réunies pour que tout se passe bien en ce samedi estival : il fait beau et chaud, ce qui donne envie de boire de la bière (qui est excellente ce soir, yeah !), il y a pas mal de fans motivés dans la salle et on est donc entre connaisseurs pour apprécier à sa juste valeur la démonstration du groupe emmené par Zachary Cole Smith et Andrew Bailey.
Storefront Church
En première partie sur toute la tournée européenne de DIIV, Storefront Church, le projet du songwriter et chanteur basé à Los Angeles Lukas Frank, est chargé de faire l'ouverture du show. La formule piano/voix avec cordes enregistrées est un peu surprenante de prime abord, surtout quand on s'attend à se faire défoncer par du rock bien puissant juste après. Cela dit, les très bons morceaux cabaret pop du Monsieur et sa voix, lyrique et très assurée, font peu à peu leur effet : tout le monde commence à tomber sous le charme de cette sorte d'ovni venu d'ailleurs. Car Lukas Frank met ses tripes sur la table quand il est sur scène pour jouer ses compositions, qui méritent vraiment d'être découvertes. A suivre !
DIIV
Dès le début du show avec l'instru très My Bloody Valentine "(Druun)", DIIV donne le ton : ce sera ultra trippant et totalement prenant. Première impression parfaitement confirmée par la suite : le très discret leader, chanteur et guitariste Zachary Cole Smith (un peu caché à droite de la scène), l'expansif et barré guitariste Andrew Bailey (qui grimace comme un dingue et cabotine en plein milieu), l'énorme bassiste Colin Caulfield (qui donne tout) et le très bon batteur Ben Newman (qui assure comme une bête) créent de bluffantes cathédrales sonores où se côtoient indie rock, shoegaze, pop enfumée et post rock. C'est classe, très enveloppant et il est difficile de ne pas fermer les yeux et de ne pas laisser divaguer son esprit quand les premiers hits retentissent : l'enchaînement "Under the Sun" / "Skin Game" est un must.
Petit bémol, on aimerait que la voix de Zachary Cole Smith soit mixée un peu plus en avant, même si c'est tout à fait dans l'esprit shoegaze de l'utiliser comme un instrument, noyée dans les guitares et la rythmique. Quoi qu'il en soit, tout le monde semble prendre un incroyable pied dans la salle, les fins de morceaux sont saluées par des applaudissements et autres cris hyper enthousiastes, voire des déclarations d'amour : " We love you ! ". C'est le moment d'avoir une petite pensée pour les gros losers qui ne se sont pas déplacés pour voir ça, un concert de feu comme celui-ci méritait vraiment d'être complet. Bref.
On s'en fout, nous on est là, et on profite à plein - en se désaltérant abondamment - des titres aussi atmosphériques que vrillants et psyché du combo signé sur le label Captured Tracks. Outre le tube "Doused", joué en milieu de set, le nombre de titres forts est remarquable, particulièrement dans le final du concert qui voit défiler les imparables "Bent (Roi's Song)", "Like Before You Were Born", "Horsehead" (ce titre rend fou, putain !) ou encore le déjà culte "Blankenship", en unique rappel de feu. Terminer sur cette infernale bombe indie shoegaze à la fois sensible et agressive est une très, très bonne idée, ça met un superbe point final à un show qui fera date !
Photos : Yann Cabello www.yanncabello.com, www.facebook.com/yann.cabello.7, twitter.com/YannCabello, instagram.com/yanncabello...
Vidéos : Lionel Bec
Critique écrite le 30 mai 2022 par Pierre Andrieu
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