Accueil Chronique de concert Les Doigts de l'Homme + César Swing + Clair de Lune (Festival jazz manouche in Marseille)
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Chronique de Concert

Les Doigts de l'Homme + César Swing + Clair de Lune (Festival jazz manouche in Marseille)

Les Doigts de l'Homme + César Swing + Clair de Lune (Festival jazz manouche in Marseille) en concert

Espace Julien - Marseille 23 mai 2009

Critique écrite le par

Me retrouver au festival de jazz Manouche à l'Espace Julien en cette chaude soirée de mai n'était pas gagné d'avance tant je peux parfois être réticent à ce style de musique. Pas la musique Manouche ou Tzigane, ou peu importe le nom sous lequel on la reconnaît, qui, elle, me fait réellement vibrer mais plutôt les adaptations que je trouve bien souvent pâlichonnes, interprétées par des techniciens certes irréprochables mais sans réel relief. Et Dieu sait qu'on en est friand de cette musique de salon sans saveur dans nos contrées. Mais bon, sur les conseils avisés d'une sympathique personne de mon entourage qui me dît le plus grand bien du groupe phare de la soirée, à savoir les Doigts de l'Homme, et pour varier un peu les plaisirs entre concert Hard Rock et Punk, je décidais d'ouvrir mes oreilles.
Allez, une fois mes préjugés posés sur la table, hop !, direction l'Espace.

Petite surprise, la salle est, ce soir, en configuration réduite. Rideau à l'arrière et fosse occupée par des rangées de sièges. Et moi qui pensais naïvement que le style Jazz Manouche ramenait du monde...et des sièges, quelle idée ??! c'est pas une musique pour danser, ça ?? Bon, bon...

C'est donc sous le choc de cette incroyable surprise (vous trouvez pas ça incroyable, vous ?) que le festival va se lancer tranquillement, pour ne pas dire très tranquillement, avec Cesar Swing, combo de quatre musiciens qui va nous offrir la première prestation de la soirée et nous proposer un set d'un peu plus d'une heure, basé sur des interprétations que je qualifierais de classiques et pour moi, malheureusement, d'ennuyeuses. Je suppose que si on est fan de Django, on doit pouvoir trouver son bonheur en Cesar Swing. Une partie du public a semblé d'ailleurs apprécier, mais le manque de présence des musiciens, le peu d'impact visuel du groupe sur scène et le coté un peu plat des pièces musicales présentées s'est avéré assez rapidement rédhibitoire pour ma personne. M'enfin comme dirait Gaston, il en faut pour tout les goûts. Et après tout, ça n'engage que moi, mais des chansons toutes propres sur elles, ce n'est simplement pas ce que je recherche lorsque je vais à un concert.
Fin du set.

Le temps de siroter une bière au son de Rage Against The Machine (ce qui me permet, au passage, de décerner un bon point pour la programmation musicale présente entre les groupes et à la fin du concert...) et nous voilà repartis pour l'interlude Clair de Lune.

Dommage que ça ne soit qu'un interlude d'ailleurs, car le Trio va faire monter l'ambiance d'un cran en proposant une musique un peu plus débridée et avec un petit grain de vie supplémentaire qui faisait défaut, à mon sens, à Cesar Swing. La petite demi heure allouée au contrebassiste, violoniste et guitariste qui compose Clair de Lune va passer bien vite et c'est sous des applaudissements et un public bien plus réactif que le groupe va quitter la scène.

Ce fort agréable moment aura eu le mérite de réveiller l'assemblé, prête désormais pour le plat de résistance de ce festival, à savoir les Doigts de l'Homme.
Et là, dès l'entrée du groupe sur la scène, je me suis rendu compte que le public allait maintenant avoir droit à un vrai show.
On change de catégorie, mon gars, là, c'est sur.

L'entrée sur les planches va s'accompagner inévitablement de quelques mots pour chambrer le Sud, qui vont gentiment servir de fil rouge tout au long du set, autant pour les musiciens que pour un jeune énergumène qui n'aura de cesse de les interpeller, un peu lourdement il faut l'avouer, tout au long du concert. Olivier Kikteff, le leader du groupe, se fendant même, au bout d'un certain temps, d'un "oh, mais il va la fermer sa gueule, lui !" sur un ton plein d'humour mais sans appel.
Nos quatre Doigts de l'Homme vont, une heure trente durant, dérouler un set plein de vie, d'humour et de musique, enchaînant les titres et les introduisant avec de petites tirades où autre effets de lumières sympathiquement satiriques pour la majorité élue actuellement au pouvoir. Tel les morceaux La doublure et Identité nationale, ce dernier débuté sous des spots bleu-blanc-rouge et les deux chansons rebaptisées pour l'occasion "Casse toi pauv'con".

Ce qui est vraiment appréciable avec ce groupe, c'est l'ouverture dont fait preuve leur musique, qui ne s'engonce pas dans des schémas cloisonnés mais au contraire intègre l'Oud, le Banjo ou le Charango pour proposer une musique toujours en évolution, sans pour autant oublier la base Manouche qui la caractérise. Car que dire de morceaux tel qu' Identité nationale, Ardèche-Bagdad ou encore de celui présenté par Benoît Convert sous le titre "Tout seul et pas fort" qui voit Olivier Kikteff, en solo, sortir de sa guitare des sons directement puisés dans la musique traditionnelle Chinoise pour peu à peu dériver sur un son Manouche plus conventionnel ?
Après un Pshiit qui verra Tanguy Blum, le contrebassiste, détruire son archet, le groupe va s'amuser avec le public, et lui proposer de faire sortir le cri qui est en lui, le cri intérieur de chacun d'entre nous. Vous en conviendrez, c'est quand même plus original que les sempiternels "yeah" ou "oh oh oh oooooh oh". Tanguy sera d'ailleurs sous les projecteurs dès le titre suivant, interprétant un solo de basse (électrique) et sollicitant la gente féminine pour qu'elle manifeste sa joie par l'envoi de ses dessous intimes. J'aurais bien jeté mon string sur scène mais ma pudeur m'étouffe, et je ne porte jamais de soutien gorge, alors...et il faut croire que c'était le cas de l'ensemble de la salle car pas la moindre petite culotte n'a fait son apparition...vaut mieux aller aux concerts de Motley Crüe pour ça...

Le set va se dérouler au son de titres tels que Camping sauvage à Auschwitz en hommage aux Tziganes déportés dans les camps de la mort où encore La place du mort, pour finir sur une présentation, encore une fois pleine d'humour, des musiciens les uns par les autres, n'oubliant pas au passage leurs techniciens lumières et son.
Le court laps de temps avant le rappel verra une partie du public quitter les lieux, à ma grande surprise, tant le concert des Doigts de l'Homme me paru une réussite. Les suppositions restent nombreuses quand à ce départ précipité : climatisation de la salle trop forte ? oubli de l'eau des pâtes sur le feu ? manque d'humour ? appartenance à l'UMP ? le cumul des quatre ?? (c'est de l'humour, hein, j'ai moi même voté pour la majorité et collé ses affiches dans l'espoir d'une promotion interne...voyez bien que je suis irréprochable...). Nous n'en saurons rien.
Mais peu importe, ils auront raté la reprise de Gainsbourg Le poinçonneur des Lilas en point d'orgue de cette soirée, qui aurait d'ailleurs dû s'achever par un bœuf improvisé au café Julien, mais faute de temps, qui fut délocalisé et dont je n'entendis pas la moindre note.

En tout cas, je suis ressorti de l'Espace Julien tout à fait charmé par ce groupe qui, tout au long de son set, sait installer des ambiances nuancées dépassant largement le cadre de mes représentations du Jazz Manouche évoquées en préambules et passablement ébranlées à l'occasion.
Et leur humour et leur sens du show méritent assurément le détour...

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