Chronique de Concert
Dropkick Murphy's + Slapshot + Skinny Lister + Lion's Law
Si nos amis de Boston sont des habitués de Paris et du zénith, il semblerait que leurs prestations en 2012 et 2016 au festival Hellfest ait décuplé et converti un public plus large qu'il y a quelques années. En effet, déjà c'est la première fois que l'affiche proposée est complète et l'on peut constater ce soir un public très éclectique, allant du véritable skinhead anglican, en passant par le punk parisien, le fan de métal ou encore des jeunes fans de musiques traditionnelle. Kilt et blousons Harrington sont donc de mise pour l'occasion. En effet, le concert tombe un samedi soir et de nombreux anglais ont fait le déplacement pour l'évènement, et quoi de plus puriste qu'un Anglais pour une ambiance très aromatisée d'alcool et aux accents festifs made in Great Britain.
Lion's Law
Pour ouvrir le bal de la soirée à 19h30 pétante, Lion's Law, groupe local qui à déjà officié en première partie de Dropkick Murphys. 30 minutes de "Street Punk Oï" classique et efficace. Le groupe est bien en place et, même s'il a été formé assez récemment, ses membres ont déjà plusieurs années de bouteille derrière eux, ayant fait partie de formations comme Maraboots ou Street Kids. Le public est déjà bien présent et réserve un bon accueil aux locaux de l'étape qui avaient déjà ouvert le bal il y a 2 ans.
Set List :
Our Generation
Lafayette
Liar
I Don't Give a Damn
in Your Veins
Watch'em Die
Trapped
Knock'em Out
Way Of Life
For My Clan
Skinny Lister
Changement complet de registre avec les Londoniens de Skinny Lister qui officient dans un registre folk rock énergétique. Contrebasse et mandoline sont donc au rendez-vous en plus des instruments classiques. Le tout mené par Lorna Thomas, chanteuse déjantée, habillée comme dans les années 50, d'une robe aux coloris roses, d'une paire d'escarpins rouges vifs et d'une coupe carrée frange comme on n'en fait plus. C'est leur première date en France et c'était clairement l'endroit idéal pour eux, le public est totalement réceptif à leur musique et répondra au quart de tour en suivant le rythme en tapant des mains ou en dansant pour certains. Formé en 2009, le groupe a déjà dans sa besace 3 albums et jouera ce soir 10 titres. Lorna Thomas, déhanchée dans une danse à la limite du twist est complètement déchainée pendant tout le set. Parcourant la scène de droite à gauche, elle offrira aux premiers rangs du public une jarre de bière, pour laquelle elle n'hésitera pas à slammer dans la foule afin de récupérer son bien, parti bien loin dans la fosse. 30 minutes sans temps mort et qui auront aisément convaincu le public présent pour ce qui sera le groupe le plus folklorique de la soirée.
Set List :
Wanted
George's Glass
Tragedy in A Minor
Devil in Me
Bold as Brass
John Kanaka
Trouble on Oxford Street
Seventeen Summers
This Is War
Hamburg Drunk
Slapshot
Retour à des propos plus extrêmes avec les Bostoniens - eux aussi - de Slapshot. Le backdrop avec un bouledogue et la longue intro avec une musique de péplum pendant que le chanteur Jack Kelly vient haranguer la foule annonce la couleur : ils ne vont pas faire dans la dentelle. Effectivement, ils nous délivrent un hardcore assez violent pendant 30 minutes et 11 titres faisant la part belle à leurs débuts avec pas moins de 7 titres issus de leur premières années (86-88 Step On It/Back on the Map). Seul un titre de leur album le plus récent est joué, "I Told you So", issu de leur album éponyme sorti en 2014. Issus de la même ville que les Dropkick Murphys, ces derniers avaient enregistré une reprise d'un de leur titre "I've Had Enough" pour un tribute et ils auraient pu en profiter pour venir faire un petit featuring sur ce titre, cela aurait été sympa. Néanmoins, ce soir pas de fioritures, fidèles à leurs habitudes, c'est un set 100% brut qui est proposé, les fans apprécieront, mais c'est assurément le show le moins festif de la soirée, tranchant brutalement avec les précédents Skinny Lister.
Set List :
No Friend of Mine
I've Had Enough
Watch Me Bleed
Back on the Map
What's at Stake
I Told You So
No Time Left
Hang Up Your Boots
Old Tyme Hardcore
Chip on My Shoulder
Step on It
Dropkick Murphys
Après cette mise en bouche variée, place maintenant au groupe pour lequel tout le public est présent ce soir : les Dropkick Murphys, qui en sont déjà à leur 3ème Zénith Parisien, preuve que le succès est toujours au rendez vous avec leur public français. La preuve aussi avec leur succès passés au Hellfest ou aux Eurockéennes et presque toutes leurs dates françaises qui affichent régulièrement complet. En tout cas, ce soir le Zénith est plein à craquer et c'est au son de la très belle voix du titre "The Foggy Dew" de Sinéad O'Connor que le groupe arrivera sur scène.
Le public, chauffé par les 3 premiers groupes, est dans les starting-blocks et répondra présent dès les premières notes du titre "The Lonesome Boatman", ce qui annonce un concert d'anthologie. L'arrivée est superbe avec le groupe en ombres chinoises derrière un drap avant de dévoiler une scène assez dépouillée mais sur 2 niveaux avec des jeux de lights et de fumigènes superbes et très étudiés.
Al Barr attaque directement la communication avec le public en balançant son enthousiasme et sa joie à être de nouveau devant le public Français, ici au Zénith. Il citera même une femme enceinte présente, fan, qu'ils connaissent depuis longtemps, et qui appellera son fils Murphy si jamais elle accouche pendant le concert. Bref, Al met l'accent sur la complicité du groupe avec notre pays. Le dernier album du groupe est mis en avant avec pas moins de 7 extraits qui seront joués ce soir. Le reste de leur discographie n'est néanmoins pas en reste puisque pas moins de 25 titres seront joués ce soir avec quand même une préférence pour leur discographie depuis 2005, seuls 3 titres joués ce soir sont extraits de leurs 10 premières années. Le Streets punk des débuts disparaît petit à petit des setlist proposées pour se concentrer sur leur orientation des 10 dernières années : un punk folk festif.
La salle a dû prévoir un stock de bière assez conséquent ce soir vu qu'elle ne sera pas en rupture de bières comme lors de leur dernier passage dans ce lieu. Le son est excellent - comme pour tous les autres groupes de la soirée - et on entendra bien chaque instrument, même la cornemuse, élément essentiel de leur son, superbement mise en avant ce soir. Le public chantera et dansera toute la soirée sur les hymnes que sont devenus "I'm Shipping Up to Boston" ou "The Warriors Code". Egalement interprétés, "Going Out In Style", "Rose Tattoo" ou "The Boys are Back", quoique plus récents, remportent eux aussi un énorme succès, et les titres du nouvel album passent très bien sur scène, preuve que la machine Dropkick Murphys tourne à plein régime. Bien que le groupe enchaîne les titres sans temps morts, le moindre espace laisse place à des "Let's Go Murphys" scandés et hurlés par la foule durant tout le set.
Lors des rappels, le public est invité à monter sur scène. Sur l'excellent "The Boys are Back", seule la gent féminine monte sur scène mais dès "Kiss Me, I'm Shitfaced", la scène est également envahie par des spectateurs masculins - imbibés pour certains - et ne cessera de se remplir jusqu'à la fin du concert, au point de noyer et faire disparaître les membres du groupe !
Une ambiance magique et festive qui vous transporte dans les lointaines contrées Irlandaises, tel que le groupe sait le faire, mais ce soir, un petit quelque chose en plus classera sans hésitation ce concert comme l'un de leurs meilleurs jamais vu ! Une soirée et une ambiance mémorables pour un final sur la bande son de "My Way" de Frank Sinatra...
Set List :
The Foggy Dew (Sinéad O'Connor)
The Lonesome Boatman
Rebels with a Cause
The State of Massachusetts
The Warrior's Code
Sunday Hardcore Matinee
I Had a Hat ([traditional] cover)
Sandlot
Going Out in Style
Blood
(F)lannigan's Ball
First Class Loser
God Willing
The Wild Rover (traditional cover)
Your Spirit's Alive
Paying My Way
Hang 'Em High
Barroom Hero
Rose Tattoo
Out of Our Heads
You'll Never Walk Alone (reprise de Rodgers & Hammerstein)
I'm Shipping Up to Boston
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The Boys Are Back
Kiss Me, I'm Shitfaced
Skinhead on the MBTA
Until the Next Time
My Way (Frank Sinatra)
Remerciements : Olivier Garnier
Rédaction : Abigail et Osogaru
Critique écrite le 05 février 2017 par Abigail Darktrisha
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