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Chronique de concert Duo Impressionniste
Mardi 19 novembre 2024 : 6647 concerts, 27228 chroniques de concert, 5420 critiques d'album.
Chronique de Concert
Duo Impressionniste
Une semaine à peine après le superbe concert de Fred Pichot ici même, me voici de retour au Roll'Studio pour découvrir ce fameux Duo Impressionniste. J'avoue que le nom ne m'attirait guère mais appréciant bien les différents groupes dans lesquels j'ai pu voir Mathieu Tomi à la basse (de Watcha Clan à Hatman Session en passant par le trio Isnard, Tomi, Hirons) et ayant croisé Katell au Roll'Studio la semaine passé je me suis laissé tenté. Et puis comme au Roll'Studio ça commence tôt ça me permettait ensuite d'aller à la Meson pour la Carte Blanche à Sam Karpienia ...
En pédalant vers le Panier je pense à l'intro de ma chronique ... cette partie où je parle de tout sauf de musique ; en général de ce qui vient de m'arriver juste avant et qui aura sans aucun doute un impact sur ma perception de la musique. En effet le fait d'arriver en avance (comme ça m'arrive rarement) ou un peu en retard (plus souvent) conditionne non seulement l'endroit où on va se retrouver assis mais aussi et surtout les dispositions dans lesquelles on se trouve pour rentrer dans un concert ... Passons rapidement sur le fait que juste avant je suis passé chercher des photos à la Meson pour les amener au Lollipop et qu'en rentrant j'ai du attendre que le croquemort qui avait garé son corbillard en vrac vienne le déplacer pour que je puisse me garer et entrons directement au Roll's.
Le concert a commencé. Un peu moins de monde que la fois dernière (il y a quelques sièges vides) et pas mal d'enfants. En bas Mathieu est en train de faire la Corse avec sa main et pour y montrer une zone géographique particulière. Ayant un peu couru je mets un moment à être complètement attentif. Je pense technique : impossible d'aller jusqu'au tabouret dans le coin ou même de descendre sans déranger et puis de toute façon je serai trop bruyant avec mes clic-clac si je m'approche car ça joue vraiment tout doucement. Je crois que la harpe n'est pas amplifié ... la basse forcement un peu.
Le morceau que je viens d'entendre été composé par lui apparemment alors que celui ci Thé à la menthe l'est pas elle. Lui je l'ai présenté plus haut et elle c'est Katell Boisneau et elle joue de la harpe. Et presque tous les morceaux joués ce soir sont des compos. J'avais beau n'avoir aucune idée de ce à quoi m'attendre je suis quand même surpris. Les morceaux sont très différents et malgré la contrainte technique (seulement deux instruments) et l'absence de chant (sauf sur un morceau) les morceaux ne se ressemble pas. Celui là est un peu bossa.
Je suis là à penser que je me retiens de faire des photos alors que des enfants vont et viennent, que certains font des faux clic-clac d'appareil photo qui peuvent être désactivés jusqu'à ce que la chasse d'eau de quelqu'un qui ne pouvait pas attendre la pause viennent rompre le quasi silence du morceau. J'apprécie le jeu de harpe celtique que je découvre en fait et dont je ne trouve pas le son spécifiquement celtique justement. Rien à voir avec celui de Alan Stivell ou encore moins de Deborah Henson-Conant. Je découvre que la harpe peu sonner comme une guitare ou un piano.
De son côté Mathieu malgré le côté imposant du manche de sa basse lui aussi joue tout en finesse. Le morceau suivant s'appelle Suspendu, il l'a écrit pour un cirque, en Corse. Il nous en raconte un peu plus sur celle ci. L'une des premières fois qu'il l'a joué elle était accompagné de la voix de son grand père lisant une traduction en corse de Paul Eluard. Et d'ajouter que depuis peu son grand père est mort, "mais tout va bien" ajoute t il pour ne pas jeter un froid . Plus tard alors qu'il sera encore question de mort il dira aussi que ce n'est pas terrible que "la mort fait partie de la vie" avec un grand sourire sincère. Pas d'enregistrement du grand père (François crois je me souvenir) mais Mathieu qui chante en anglais et ça sonne très bien.
Après une pause où j'apprendrai qu'un album est en préparation et qu'ils ont l'air assez bien encadrés / accompagnés pour qu'il ait toutes ses chances de toucher un large public ils reprendront place devant un peu moins d'enfants et attaqueront par un solo de Mathieu (à la demande de Katell qui en avait visiblement fait un toute seule au début). Il s'agira de Portrait of Tracy de Jaco Pastorius a qui il rendra hommage en disant que c'est notamment grâce à lui qu'il a compris que qu'importe l'instrument dont on joue on peu composer (en harmoniques).
Suivra Éclat de Katell. Par rapport à tout à l'heure où j'étais resté debout en haut, je me suis assis et approché de 2 mètres je pense. Ce n'est pas beaucoup mais ça change tout (chose que j'aurais une nouvelle fois la possibilité de vérifier à la Meson juste après. Je peux regarder son expression à l'ombre de sa harpe, les mouvement de celle ci en phase avec sa respiration. Je suis bien, mes pensées commencent à filer (je n'ai pas bu, je précise).
Je repense au corbillard sous la pluie, aux photos que j'ai déposé à Lollipop (et à celles que j'ai récupérées de l'année dernière), je repense aux mines réjouies voire rigolardes de Sam, Nicolas, Manu, Thomas et Paquito lorsque je suis passé à la Meson et qu'ils faisaient les balances ... La fin du morceau me faire revenir dans la salles voutée du Roll's. Le morceau suivant s'appelle L'homme qui file (qui tisse pour lui, qui court pour elle), morceau qu'il a composé spécifiquement pour la harpe mais qui est visiblement complexe au niveau technique. Elle s'en sort parfaitement. C'est même lui semble être obligé de s'énerver sur sa basse à un moment alors qu'elle le regarde avec douceur, cachée sous son harpe en souriant.
C'est alors qu'il s'apprête à nous expliquer quelque chose sur Love Song que Claire vient l'interrompre pour lui dire qu'elle va faire payer demi-tarif ceux qui sont partis se garer. Mathieu lui répond avec humour (d'autant plus que c'est la deuxième fois ;-) Au passage il nous apprend que la basse sur laquelle il joue a été fabriquée par Alain luthier au Panier justement. Le morceau peut enfin commencer. Katell pince, effleure, caresse, gratte ses cordes et moi je pense à la fois à Led Zep et à Michelle des Beatles. A la fin ils nous apprennent que la dernière fois qu'ils ont joué ce morceau c'était devant des gens qui dinaient (à 300 euros le menu vin non compris) ...
Mathieu parle beaucoup entre les morceau et c'est très sympa d'autant qu'il a ce côté bonhomme fort sympathique. Lorsqu'une de ses connaissance arrive il le salut, c'est Otto qui lui saute par dessus pendant un de ses spectacles de cirque. L'un des derniers morceaux doit s'appeler Orso. Elle en a amené la mélodie (inspiré par les peintures d'un ami de ses parents décédé) et il a continuer le morceau en pensant à la naissance de son neveu Arthur (Arthur qui signifie Ours qui est le pré prénom qu'on donne à un enfant lorsque son ainé est mort-né en corse - Orso). Moi qui aime la mise en contexte des chroniques je suis comblé avec celle des morceaux de ce soir !
Pour le dernier morceau ils feront appel à Robert Rossignol au piano (avec qui Katell a au moins un autre projet) pour une très jolie reprise de Suspendu. Je filerai dès la dernière note pour ne pas être en retard à la Meson où la suite de la soirée fut aussi très belle ! En passant sur la place en haut du Panier je ne pourrai pas retenir un "bon appétit" au monsieur qui faisait cuire des poissons en papillote au barbecue sous la pluie ...
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Critique écrite le 21 janvier 2018 par pirlouiiiit
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