Accueil Chronique de concert Elysian Fields + Thousand and Bramier
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Chronique de Concert

Elysian Fields + Thousand and Bramier

Elysian Fields + Thousand and Bramier en concert

Espace Doun, Rognes (13) 28 février 2009

Critique écrite le par


L'espace Doun affiche ce soir complet pour la seconde date en France de la nouvelle tournée d'Elysian Fields, le groupe de la troublante Jennifer Charles et Oren Bloedow. Le groupe New Yorkais, qui vient juste de sortir son 5e album, The Afterlife, fait un crochet par le petit village de Rognes entre une date à Lyon et une autre à ... Grenoble.

C'est donc, comme d'habitude à l'espace Doun, un petit miracle de voir débarquer sur scène des groupes de cette trempe.


Et comme à Rognes, on aime bien recevoir, pour 14 euros, vous avez aussi droit à une première partie. Ce sera ce soir Thousand and Barmier qui l'assure. Il est composé de Guilhem Granier, l'un des fondateurs du groupe Madrid, l'une des rares expériences post-rock en France dans les années 90 et de Stéphane Bramier. Le groupe, qui existe depuis 5 ans, vient de sortir un nouvel album Go Typhoon. Rognes est la dernière date de leur tournée.


L'un à la folk, l'autre à la gretch, une batterie discrète derrière eux et nous voilà embarqué dans des ballades pop folk de la plus belle facture. Malgré quelques problèmes techniques, les 2 compères parviennent à nous faire décoller doucement. La voix éraillée de Guilhem ressemble de temps en temps à celle de Springsteen quand la réverb permanente sur la voix n'est pas trop poussée. On se croirait en train d'écouter une radio dans une grosse caisse alors que l'on traverses le sud des Etats-Unis.


Mais, force est de constater qu'au bout de 4, 5 morceaux, on ressent une légère envie de changer de station. Certes, la musique est plaisante, certes, la voix est belle, certes, l'ambiance est totalement cohérente... Mais on a l'impression d'entendre quasiment tout le temps le même morceau, avec cette folk qui arpège, qui arpège et cette gretch qui larsen doucement, peut être trop doucement justement. Et puis cette voix qui ne parvient finalement pas à décoller, restant bloquer sur la même tonalité. Et comme le groupe à la mauvaise idée de rallonger le set, passant du 40 minutes prévus à l'heure de jeu, on en vient vraiment à s'emmerder.


A la fin, une rencontre imprévue avec Guilhem viendra confirmer le sentiment vécu pendant le concert. Les larsen sur le retour étaient tellement importants que le groupe a joué comme il a pu, c'est à dire avec frustration. C'est bien de temps en temps d'avoir confirmation qu'il se passe la même chose dans la salle et sur scène.


20 minutes plus tard, les lumières s'éteignent à nouveau. C'est l'heure d'Elysian Fields. Oren arrive le premier, très classe en costard noir et gilet. Il est accompagné d'un batteur à l'allure d'un Yannick Noah et à la basse et au piano par un grand gringalet à lunette tout droit sorti, semble-t-il d'un campus américain. Ce ne sont pas en tout cas les musiciens habituels qui accompagnent le groupe depuis plus de 10 ans.


Les premiers accords partent et Miss Jennifer Charles descend lentement l'escalier qui se trouve derrière la scène. Dans la salle, ni sifflet, ni hurlement, personne n'applaudit celle qui pourtant est considérée comme l'une des icônes underground des plus sensuelles (à écouter d'urgence sa prestation sur l'album Lovage !!!).


Alors, quoi, un peu blasé, un peu déçu, le public de Doun ? Ou alors, hypothèse haute, simplement bien éduqué. Pas la peine d'hurler comme le loup de Tex Avery, la demoiselle est avant là pour chanter. C'est vrai qu'en fréquentant les salles marseillaises, c'est une idée que l'on a trop souvent la possibilité d'explorer.


Bref, l'ambiance est studieuse, elle le sera encore plus quand Jennifer demandera à tout le monde de s'assoir, comme le veut une autre tradition à Doun (avec le verre de côteau d'Aix généreusement servi à 1 euro, les concerts commencés à l'heure, le petit jardin à l'extérieur pour fumer une cigarette, les sourires de l'équipe).


Le nouvel album du groupe n'a pas l'intention de bouleverser l'identité musicale du groupe. On le sait dès le premier morceau qui sera lent et jazzy et qui laissera la part belle à cette voix incroyable de la Miss, capable de chanter dans les graves que seule Chan Marshall, dans ses bons jours, est capable de suivre. Mais contrairement à la chanteuse de Cat Power, Jennifer Charles sait également s'aventurer dans les aiguës et ceux, avec une incroyable maîtrise.


Alors, ensuite, peu importe qu'elle est l'air défoncée sur scène, souriant béatement les yeux fermés durant tout le concert, peu importe qu'elle ait quelques difficultés à bouger avec grâce (le choix de talons de plus de 15 centimètres en cause ?), peu importe qu'elle est mal coiffée, peu importe que son image de femme fatale en prenne un coup, la voix est là et nous emmène bien loin, dans quelques rêves érotiques et pourtant assez inquiétants.


Les musiciens qui entourent la miss sont tous excellents. A commencer par son ex compagnon, Oren Bloedow, qui semble savoir faire avec sa guitare à peu près tout ce qui est possible de faire. Ce qui l'intéresse, c'est même de faire autre chose. Ainsi, il passe avec un évident bonheur d'un arpège à un larsen maîtrisé, puis de la réverb, il met son médiator entre les dents, joue sur le manche, reprend son médiator et envoie la pédale..


En ce sens, il ressemble un peu à Thurston Moore, des Sonic Youth. Mais contrairement à l'autre New Yorkais, Oren semble plus intéressé par la mélodie que par le bruit.


Le bassiste et le batteur sont également très bon, surtout quand le bassiste lâche sa gratte pour s'attaquer au piano. Là, on a l'impression de quitter l'antichambre d'une vieille maison close pour être projeté dans un saloon américain au milieu du XIXe siècle.


L'avant dernier morceau, le très surprenant Black Milk nous donnera même l'impression d'assister à un... concert de rock avec sa rythmique plus martiale et la déstructuration progressive du morceau.


Un moment de liberté pour chacun dans le groupe puisque même Jennifer Charles abandonnera son micro pour un petit clavier aux sonorités bizarres. On aurait finalement bien aimé qu'ils prolongent l'exercice, mais le concert se termine justement la dessus. Deux petits rappels viendront clôturer ce gentil moment passé en plein milieu des Champs Elysées, qui ne restera quand même pas un moment inoubliable.

Plus de photos par Pirlouiiiit en cliquant ici

Bonus vidéo :


et une petite sacrément sympathique de Thousand and Bramier :

> Réponse le 01 mars 2009, par lalala

Je suis en partie d'accord avec la critique faîte ci dessus, essentiellement dans le sens où la première partie était VRAIMENT trop longue, surtout quand on choisit de faire un rock plaintif et bon pour dormir. Je suis peut être un peu dure mais personnellement cette première partie m'a plutôt donner envie de dormir (mourir ?) plutôt que d'écouter de la musique, leur présence scénique proche de zéro et leur charisme tout aussi nul : en gros on aurait dit qu'ils se faisaient purement chier. Bref, venons-en au plus important à savoir Elysian fields, groupe que j'écoute depuis un bon moment et dont je cherchais inlassablement qu'ils passent en france (et plus particulièrement dans le sud!), et bien je ne suis vraiment pas déçu et leur passage a carrément fait oublier la première partie...  La suite | Réagir

> Réponse le 02 mars 2009, par flo

Je suis assez d'accord avec tout ce qui a été écrit, que ce soit dans la review (on s'en fout qu'ils soient perchés, on vient écouter leur musique et pénétrer leur univers) ou dans ta critique. Le groupe nous a offert une prestation juste magistrale, d'une grande classe et d'une propreté irréprochable. Le chant toujours en place, la basse et la batterie précis (et joviaux, en plus les bougres !) comme un un métronome et un Oren Bloedow virtuose, on n'en attendait pas moins du bonhomme, avec en bonus une bonne humeur très communicative, sauf pour une certaine partie du public, qui - à mon avis - ne maîtrisait pas suffisamment bien l'anglais pour saisir les répliques à la volée ; ça c'est la thèse optimiste ... dans le cas contraire, cela signifie-t-il qu'ils étaient trop snobs pour adhérer...  La suite | Réagir

> Réponse le 02 mars 2009, par Sami

L'Espace Doun n'en est pas à sa première affiche prestigieuse mais jusqu'à présent je n'avais jamais été assez motivé pour faire le déplacement. Chose faite ce soir dans les joies du co-voiturage et confirmation de l'idée que je m'en faisais, salle intimiste et accueillante, à l'acoustique en adéquation avec les groupes programmés. Contrairement à ce que le nom pourrait supposer,Thousand & Bramier le groupe en première partie est Français, mais joue une musique résolument Americana. Pas trop mon style de prédilection, mais assez agréable à l'écoute, entre Amor Belhom Duo pour la section rythmique et Syd Matters pour les voix graves des chanteurs. Mais une fois n'est pas coutume, l'ouverture m'a paru excessivement longue, une demi heure aurait suffit à se faire une idée sans trop...  La suite | Réagir

> Réponse le 02 mars 2009, par Francis

j'ai quand même envie de réagir par rapport à la première partie et de la défendre... Malheureusement, le public des premiers rangs à refuser de s'assoir, malgré quelques injonctions... seuls ces tous premiers rangs ont pu apprécier ce concert très intimiste. Personnellement, j'étais pas très éloigné de la scène et j'entendais plus les discussions de la salle que la musique elle même. vous rajoutez des problèmes de son évident (qui ont d'ailleurs miraculeusement disparu pour EF), et là, je ne parle pas que des retours,c'est impossible de savourer un concert dans ces conditions et très difficile de jouer également pour les musiciens quand ils ne peuvent capter l'attention du public. mini vidéo par Pirlouiiiit Et pourtant, ce groupe m'a montré un potentiel énorme, une...  La suite | Réagir

> Réponse le 02 mars 2009, par MCyavell

Soirée feutrée au Doun, comme d'habitude. Pas grand chose à ajouter à ce qu'a (très joliment) écrit Stéphane. J'étais au premier rang et j'ai pris peur en voyant la setlist de Thousand & Bramier (13 titres !). D'autant que j'avais déjà vu Thousand en solo et que, comment dire... avec Bramier, c'est mieux. Les problèmes de retour les ont en effet perturbé pendant tout leur set, mais tout le monde aurait été content s'ils avaient choisi de jouer seulement leurs six meilleurs titres. Ca aurait peut-être permis à l'ange Jennifer et au démon Oren de jouer un peu plus. Ils y étaient prêts, d'ailleurs, cinq rappels étaient prévus sur leur setlist à eux suivis de "etc etc" et ils n'en ont joué que deux. Jennifer semblait agréablement surprise de jouer ici (sur le site officiel d'Elysian...  La suite | Réagir

> Réponse le 02 mars 2009, par Pirlouiiiit

Désolé pour ceux qui n'ont pas pu voir / entendre la première partie. J'étais devant et assis (même quand tout le monde était debout) par contre (de là où j'étais) je n'ai entendu personne demander à ce que les premiers rangs le fasse. Depuis Herman Dune c'est pourtant devenu presque une tradition de s'asseoir quand il y a trop de monde ... Quelques mots sur la musique de ce soir quand même ... Thousand and Bramier ... j'avais raté Thousand en première partie de Phoebe Killdeer il y a quelques mois ... je n'ai pas raté le duo (qui est en fait un trio). Moi aussi j'ai eu un peu peur en voyant la longue setlist et puis finalement c'est passé assez vite (ce qui montre que ça ne m'a pas ennuyé). Difficile de se démarquer des autres groupes quand on fait ce genre de musique, mais il y avait...  La suite | Réagir

> Réponse le 02 mars 2009, par P'tit Louis

Bonjour ! J'étais moi aussi à Rognes ! Le concert était vraiment excellent... Je ne me retrouve pas dans cette critique. Jennifer Charles est plus proche de Hope Sandoval (Mazzy Star) que de Chan Marshall (Cat Power !) Oren est aussi proche des Sonic Youth que Téléphone des Stones ou Sarkozy de Napoléon, et il (le journaliste ?) semble n'avoir reconnu qu'un seul titre joué en tout et pour tout et c'est décrit comme une journée pique-nique, sans aucune passion... contrairement au concert. Je recommanderais également à l'auteur de ces quelques lignes de soigner son orthographe, à défaut d'autre chose... Sans rancune !  Réagir


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