Chronique de Concert
Elysian Fields
2 jours après l'excellent concert de the National au Radio Music City Hall, retour à la réalité du quotidien de la plupart des bons groupes de musique avec une salle à taille humaine : le Joe's Pub. Cette salle où j'ai eu la chance de voir Clogs, Susheela Raman ou encore Bjo..., pardon Brisa Roché se prêtait particulièrement à la musique de Elysian Fields (qui m'a complètement charmé lors de son récent passage à l'Espace Doun). Nous arrivons à 21h pour être sûr d'avoir une table pas trop loin et surtout essayer d'avoir fini de manger avant le début du concert (car en plus du prix du billet il y a un minimum de 12$ de conso).
A 21h30 le concert commence (pas intérêt à être en retard car non seulement il y avait un autre concert avant mais il y en a un autre de prévu après - et les billets ne sont valables que pour l'un des trois concerts) et on m'amène mon panini poulet parmesan (que je ne toucherai quasiment pas avant la fin). Ce soir ils sont 5. En plus du duo Jennifer Charles (chant) - Oren Bloedow (guitare / chant), il y a une pianiste / choriste (qu'il me semble avoir déjà vu - avec Lasha ?), un batteur et un bassiste (différent de ceux qui étaient avec eux à Doun), ainsi qu'un saxophoniste sur un des morceaux.
Dans une salle plongée dans le noir ce qui renforce le côté dramatique de leur set, Oren et Jennifer vers qui tous les regards sont braqués n'ont aucun mal à nous embarquer dans leur monde ... Lui sous son chapeau un peu en retrait et penché sur les cordes de sa guitare et elle flottant au milieu, s'appuyant un peu sur le piano (à queue bien sûr !) ... Elle a toujours l'air dans un monde parallèle, complètement perchée. Entre les morceaux il faudra plutôt compter sur Oren pour nous parler (elle sourit pendant ce temps là avec ce mélange de gêne ... comme une petite fille qui aurait fait un bêtise).
Il nous parlera de la philosophie de Elysian Fields qui puise ses racines et son inspiration dans la nature, de son dégout pour la façon dont l'homme traite la terre (très énervé par la fuite dans le golf du Mexique), essayant lui même de réduire au maximum son " impact carbone " ... (se posant même la question du bien fondé de leur venue en Europe en octobre - gasp !). Il fera aussi allusion a la re-sortie de Queen of the meadow par un label français crazy (ie Vicious Circle qui en effet après avoir accompli sa mission de ressortir tous les Shannon Wright s'attaque donc à Elysian Fields)
Le fait que j'ai bien conscience que je faisais des photos ratées (... les limites du mode tout auto ...) ne me gênera pas du tout pour apprécier la magie du moment. Et pour une fois je n'étais pas inquiet sur le fait que les 4 potes que j'avais convaincu de venir étaient en train d'apprécier le spectacle. Sur scène Jennifer Charles bouge peu et parle peu donc mais ce qu'elle dégage est impressionnant (on pourrait dire troublant aussi). Elle viendra à quelques reprises se " frotter " à Oren pour des duos où on se sent presque de trop.
Elysian Fields fait partie de ces quelques groupes pourtant très calmes que j'aime beaucoup depuis que je les ai vu sur scène. Un de ces groupes qui poursuit sa vie artistique loin des projecteurs collaborant pourtant avec tout le gratin de la scène new-yorkaise " experimentalo-indépendante ", et qui une fois n'est pas coutume semble même un peu plus connu en Europe.
Le concert de ce soir ne sera pas très long mais quand même très agréable. On remarquera la présence de la pianiste aux chœurs, une reprise assez explicite de Prince (je ne l'ai pas reconnu tout seul) juste avant le rappel, et ce dernier morceau noté Oh baby ! (un des 2 morceaux dont je n'ai pas trouvé la trace sur leurs albums avec celui noté Villian) tout à fait dans la lignée " provocatrice " du précédent.
Enfin pour info, même si ils revenaient tout juste d'un mini tour en France il semblerait qu'en octobre ils soient de nouveau de passage (et dans le sud !!!!). Avis aux programmateurs qui voudraient les aider à amortir leur impact carbone ...
Set list :
(Sharpening) Skills / How we die / Villian / Queen (of the meadow) / Bayonne / Bum Raps (And Love Taps) / (Set the) Grass (on fire) / (Lady in the) Lake / Friends / Beautiful ones (Prince cover Rappel : Oh baby (?) .
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Critique écrite le 27 juin 2010 par pirlouiiiit
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