Chronique de Concert
Erik Truffaz Quartet
6 ans après son dernier passage dans ce célèbre club, le New Morning, Erik Truffaz et son quartet historique sont revenus dans ce lieu intime et magique après un Olympia en Mars dernier. Je vous invite par ailleurs à découvrir ou à redécouvrir l'interview et la session photo que nous avons réalisées en Septembre dernier dans le cadre de la sortie de leur dernier album en date, le réussi "El Tiempo de la Revolucion". Le club mythique accueille chaque année durant l'été ces "All Stars" via son festival et c'est avec un réel plaisir que je m'en vais à cette soirée afin d'assister à un concert de l'homme à la trompette entouré de ces fantastiques musiciens.
Je suis arrivé super tôt pour une fois et c'est avec joie que je croise devant la salle Erik Truffaz et Marcello, son merveilleux bassiste qui me reconnaissent. Le temps pour moi de discuter deux minutes avec eux, de leur souhaiter un excellent show, je file manger un morceau avec un ami en attendant l'heure H.
Les oreilles ouvertes au son du monde, du plus lointain Orient aux dernières évolutions électroniques, Erik Truffaz n'a cessé d'explorer et fusionner les genres entre groove du funk et de la soul, ambiances planantes venues de Pink Floyd, de la pop au parfum de l'Inde, de l'Afrique, du Mexique, du jazz acoustique.
On est donc prêt à passer à nouveau un excellent voyage en leur compagnie quand nous franchissons le seuil de l'entrée du New Morning. Il est pratiquement 21h30, la salle est copieusement garnie, 400 personnes environ où l'on trouve presque tous les âges (entre 25 et 75 ans). La formation arrive sur scène peu après 21h30 et c'est parti pour deux heures de bonheur. On démarre en douceur et on se prépare tranquillement aux premières montées d'intensités.
Benoit Corboz, à ma gauche, qui jouera du clavier et du piano, est parti d'entrée dans un tourbillon de folie douce. Il est très actif, investi et talentueux. Benoit amène de la folie, du rythme, de l'épaisseur, de la dynamique au quartet. Erik, par contre est toujours aussi impassible. Pieds nus, il dégage beaucoup de tranquillité, de calme et ses yeux sont souvent fermés ou mi-clos écoutant la musique lorsqu'il ne joue pas lui-même.
Erik joue de la trompette comme s'il chantait. Sa trompette est une voix qui nous transporte loin , très loin. Tantôt assis sur son tabouret, tantôt debout, il parle peu, sereinement, tranquillement non sans humour. C'est lui qui amène la profondeur pendant que les autres sont là pour amener la force, l'énergie, le groove.
Marc Erbetta, le batteur, a un grain de folie et il a l'air un peu cosmonaute dans son attitude qui se ressent dans son jeu fou, efficace et percutant. C'est un bon mec, drôle également. Sur la fin, j'étais collé derrière lui et je prenais un immense plaisir à le voir jouer. Il nous offrira un solo totalement barré tout en jouant avec un petit clavier et un micro qui lui fera sortir de drôles de sons avec sa voix. Voilà donc un putain de solo original car Marc s'est aussi tapé fort, très fort tel un batteur de rock acharné.
J'adore son jeu et que dire de Marcello Giuliani, le monsieur groove. J'en ai tellement dit sur lui dans le passé que je n'en rajouterai pas. C'est un grand musicien, un très grand bassiste et ce soir, il est tout en discrétion, gentiment calé sur son tabouret en retrait derrière Erik. Dommage d'ailleurs de ne pas le voir plus mis en avant, le set gagnerait encore davantage en intensité.
Après une heure de concert suivi de 30 minutes d'entracte, ils sont repartis pour une dernière heure d'enfer. Ce soir, on aura pu entendre et voir les deux aspects de la musique d'Erik et du merveilleux quartet sur ce concert, d'un côté le calme et la profondeur, d'un autre côté la folie et la tempête. Il est un peu plus de minuit et nous quittons la salle, heureux et totalement habités par ces deux heures magiques...
Remerciements au festival All Stars, au new morning et à Muriel VANDENBOSSCHE
credits photos: lebonair
Critique écrite le 07 août 2013 par Lebonair
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