Chronique de Concert
Eut, Crocodiles
accompagner les musiciens locaux dans leurs pratiques musicales, par exemple, en mettant à disposition des lieux de repèt',
- rendre la découverte musicale et culturelle accessible en organisant des concerts, ciné-concerts à des prix très raisonnables. D'ailleurs la salle de concert accueille un maximum de 300 personnes. Ceci favorise la proximité et l'intimité entre les artistes et le public. Située en plein centre-ville de la Roche sur Yon, près de la place du théâtre, j'apprécie le côté pratique quant à la proximité du parking. Plus de 15 ans que je fréquente ce lieu.
Des concerts au Fuzz'Yon, j'en ai vu, beaucoup, je ne saurai dire combien.
Dans le désordre ; LilyWood and the prick, Birdy Nam Nam, Feist, Ezekiel, Dj Zebra, Asian Dub Foundation, Broken Back, Tété, HeyMoonShaker, Orange Blossom, Last Train...
Chaque année une prog' de qualité. Des vrais beaux moments musicaux, je le répète, sûrement dû à cette proximité "artiste-public" que génère cette salle. C'est donc avec une confiance entièrement aveugle que je retrouve ce lieu où l'ambiance est différente au gré des styles musicaux, mais toujours très agréable et festive.
La soirée débutera avec Eut, jeune groupe néerlandais, catégorisé par les blogs musicaux comme IndieRock, composé de 5 membres avec une parité presque parfaite, 2 femmes 3 hommes, Megan De Klerk en Lead Singer.
Puis nous apprécierons le NoisyRock californien du groupe Crocodiles, 4 américains de San Diego, dont Brandon et Charles sont à l'origine depuis 2008.
Nous y voilà, après un après-midi "très jaune" qui a coloré la ville de La Roche-sur-Yon, nous rentrons au calme, dans la salle, où une trentaine de personnes attendent le groupe EUT en première partie.
Le temps de se désaltérer tranquillement au bar, toujours tenu par les bénévoles charmantes et charmants de l'association, j'observe que le public entre doucement. 20h30 : attention, ça va jouer. Je m'avance devant la scène, tourne la tête sur la droite et observe un papa et son fils d'environ 8 ans portant un casque de protection sonore pour ces jeunes oreilles. OUI à la découverte culturelle et musicale pour les plus jeunes ; bravo à ce papa !
La chanteuse et les musiciens attrapent leurs instrus et entament la soirée avec Supplies. Je reconnais une jolie touche à la Blur notamment leur titre Stereotypes de 1995.
Puis sur un fond de lights rouges, ils enchaînent leur deuxième titre Crack the Password . Le public, majoritairement trentenaire et quadra, rentre timidement dans le tempo en rythmant la mesure avec leur tête.
3eme titre ; Tessa, guitariste angélique, blonde aux yeux bleus ré-accorde sa gratte et redynamise l'ambiance. Ensuite, sur le titre Don't you love me, influence de The Cardigans les gens se lâchent un peu plus, fredonnent même. Si bien que sur la fin du morceau, lorsqu'ils arrêtent subitement de jouer et chanter, un homme vivant intensément ce titre continue à chanter bien fort la dernière phrase de la chanson. Un "I don't care" grave s'échappe du public silencieux ce qui fait sourire Megan et rire le public qui applaudit.
La chanteuse, débordante de sensualité et de punch, joue avec sa chevelure dont elle fait virevolter les boucles brunes dans les airs au fil des titres.
Arrivé sur la fin de leur concert, le guitariste-pianiste passe en avant-scène. C'est son moment, et pour notre plus grand plaisir. Le mec, il maîtrise et c'est bon pour nos oreilles.
Les trentenaires et les quadra se lâchent ; ça bouge, ça siffle, ça tape dans les mains. Après son "show" bien sympathique il rejoint son clavier près de la batterie, la guitare dans le dos. La main gauche joue les touches du piano et le bras droit en l'air. Avec ses longs cheveux et sa barbe ; j'ai une révélation. Je suis en face du fils caché de Jésus et The Big Lebowski.
Dernier morceau Tygo Dex, la touche légèrement électro me transporte totalement et le public également, la musique, la voix, les lumières... Un final magnifique. Certaines personnes font un rapprochement avec le groupe Morcheeba, que je trouve très juste.
Voilà, fin de la première partie. Megan nous invite à rencontrer le groupe dans le hall où ils pourront échanger et dédicacer leur CD, pendant l'installation de Crocodiles, tête d'affiche de la soirée.
21h45 Les Crocodiles entrent en scène. Quatre garçons de noir vêtus, lunettes de soleil, instrus à la main et la lumière en fond. Ça joue, ça rock, ça chante : impeccable ! Tout est très bien millimétré, rien ne dépasse. Brandon chante dans son micro saturé, je discerne difficilement sa voix. Petite frustration je l'avoue.
Je distingue leurs minces silhouettes dans leur jeans skinny, il n'y a toujours pas de lumière directe. Ont-ils une ascendance vampirique pour ne pas vouloir d'éclairage direct, porter des lunettes de soleil la nuit, être habillés de noir ? Suis-je dans un épisode de True Blood ?
En tout cas, ça plaît beaucoup aux deux premiers rangs majoritairement féminin qui se déhanchent et se trémoussent. Lors de la 4eme chanson, un riff à la Nirvana permet au public de balancer un peu leur tête au gré de la cadence donnée par Crocodiles. Les morceaux s'enchaînent.
De par leur style, j'ose faire un parallèle avec le groupe des Nasty Bits de la série Vynil, créée par Martin Scorsese et Mick Jagger. Enfin à la 7eme chanson, nous apercevons le visage du chanteur ; ressemblance frappante avec l'acteur-chanteur des Nasty Bits qui n'est autre que James Jagger, le fils de Mick Jagger.
Le guitariste se déchaîne sur sa guitare, le bassiste secoue sa basse de gauche à droite, le batteur envoie des roulements à 1000 tours minutes (j'exagère... quoi que). Applaudissement du public et ça repart avec un titre aux influences de Sublime.
Après le final escarpé mais très bien maîtrisé, la guitare reste en mode saturation, le temps pour nous de demander un rappel. Fera ? Fera pas ? Si si, ils reviennent en disant : "Hey ! You are beautiful, thank you !" Un moment pour bidouiller les instrus, se désaltérer avec un liquide transparent dans une bouteille de verre blanc et 1, 2, 3, 4 Let's Rock ; Crocodiles assure le rappel, avec un batteur toujours aussi performant à gros coups de cymbales.
La soirée touche à sa fin. En sortant, je me tombe nez à nez avec un ami de longue date. Il a acheté le CD de EUT. Le groupe est là, dehors, avec lui. Les 5 protagonistes se plient volontiers au jeu des autographes, des photos, tout en montant dans leur bus.
Direction Paris ce soir pour les néerlandais. Deux jours pour découvrir la capitale avant de jouer à Strasbourg, toujours avec Crocodiles. La bruine vendéenne vient gentiment casser ce moment d'échange en plein air. Les spectateurs de la soirée se réfugient à l'abri dans un bar : le Balthazar. Pour certains, se retrouver au Balthazar après un concert au FuzzYon est un rituel. Je l'admets, un rituel très sympathique pour finaliser la soirée et débriefer sur les prestations des artistes.
Clichés : Bertrand Mariette Photo
Critique écrite le 16 février 2019 par penandpaper
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