Accueil Chronique de concert Exop + SenbeïXAl'tarba
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Chronique de Concert

Exop + SenbeïXAl'tarba

Exop + SenbeïXAl'tarba en concert

Fuzz'yon, La Roche-sur-Yon 7 Décembre 2019

Critique écrite le par

Des fois, il peut être bon de se confronter à des sujets, des situations, des styles de musiques que nous n'avons pas l'habitude d'accueillir dans notre zone de confort. Le style hip-hop / electro / trap music de ce soir annoncé aiguise ma curiosité, attendant simplement d'être séduite par ce que j'allais voir, mais honnêtement, sans grande conviction de mon côté. Dans l'après-midi, j'apprends via les réseaux sociaux que le groupe dDamage prévu en première partie ne peut pas arriver jusqu'en Vendée. Réactivité efficace de l'équipe du Fuzz'Yon qui a dans ses petits papiers le groupe Exop, qui prendra le mic pour cette première partie. C'est donc bien en avance que nous arrivons dans la salle de concert, juste après avoir été déguster une petite lager au Balthazar, un petit bar bien sympathique, situé à peine 300 mètres de là. Il y a une petite cinquantaine de personnes lorsque les 2 protagonistes, originaire de la région, arrivent sur scène avec leur DJ.


Exop

Ambiance un peu dark, les jeunes hommes entament un titre dont les paroles fils du cosmos me percutent le cerveau pour une intro. Les 2 chanteurs, capuche sur la tête sont debout, accrochés à leur micro. Je distingue à peine leur visage, et pour cause, ils ont des masques noirs qui camouflent une partie de leurs visages. Le dj porte quant à lui un bonnet. Lors du deuxième titre, les lumières dirigées sur les hommes laissent entrevoir des masques noirs, des gants noirs, des habits noirs : qui sont -ils ? Des black blocks, l'équipe d'un cortège funéraire, des ninjas sauveurs de notre planète ?



Le ton est grave et sérieux selon les paroles et les mélodies, cependant cette cinquantaine de personnes devant la scène semblent apprécier, certains connaissent d'ailleurs les paroles. Toujours avec un phrasé rythmé et dramaturge avec la chanson suivante qui survole le thème de l'amitié et du temps qui passe, de la musique qui rassemblent les foules. Ils lâchent les pieds de micro et viennent sur l'avant-scène... Ça balance un peu plus. L'un envoie une phrase, l'autre la termine. Voici l'efficacité d'un duo qui se complète, j'ose, peut-être à tort, faire un rapprochement avec Orelsan et Gringe. Je vous rappelle que je ne suis pas dans ma zone de confort, mais là, j'apprécie le moment. Les lights sont sombres mais efficaces, jeux d'ombres et de contre jours. Au milieu du set, mes oreilles commencent à s'habituer au flow et au débit de leurs paroles. Le titre est plus aérien voir psyché avec le son d'un orgue qui vient accentuer ce côté léger, planant, mais aussi très solennel. Les filets de lumière blanche s'emparant de la scène et du public qui se gonflent gentiment.



Le DJ du label Laboreal, vient incorporer le son d'une voix anglophone féminine sur le titre Mille et Une, le rythme va de plus en plus vite, les accroches sont plus percutantes. "Merci beaucoup pour l'accueil" s'exclament Exop. Le tableau suivant sur fond light rouge évoque le côté urgent du message, maman revient clame-t-il. Il faut gratter, car sous cette couche froide et grave, il y a aussi de l'amour, de l'espoir, des sentiments. Pour clôturer ce set, j'entends qui ? j'entends quoi ? The Beach Boys. Ouah, subtil. Je pense aussi, parce que là ils viennent de me frapper direct en plein cœur au vu ma sensibilité musicale. Un mix génial, un son bien plus gras et lourd, les spectateurs, dont le nombre s'est étoffé, se lâchent un peu plus. Les Beach Boys, c'est vraiment malin de leur part à ces 3 gars. Chapeaux les artistes d'avoir osé cela. Cela ne va pas sans me faire tinter ma clochette du souvenir avec le groupe Gym Class Heroes, qui avait également repris un titre des Beach Boys, Good Vibrations, titre que j'ai écouté un nombre de fois incessant.



J'ai vécu cet instant, comme une expérience. Nous avons des sensibilités différentes. Cette musique expérimentale, entre hip-hop et trap music, vient côtoyer les frontières de la trip-hop et parfois même de la techno, et toujours crescendo. J'ai aimé être incluse dans cette aventure musicale, je trouve le projet audacieux et je suis sûre que nous retrouvons Exop, probablement dans des festivals de la région.



Le temps d'un p'tit salut au bar tenu par les bénévoles pour se désaltérer, un p'tit tour dehors pour respirer ma dose de nicotine qui va de pair avec la bière du samedi soir et me voilà projetée juste devant la scène. Le changement de plateau a été très rapide. La salle n'est pas comble, cependant il y a beaucoup de monde.
Al'tarba et Senbeï sont deux beat-makers du label Banzaï Lab, mais j'avoue, je ne connais pas. Au vu de l'affiche de leur album sortie en février 2019, Rogue Monsters, j'imagine que je vais avoir affaire à deux super-héros, méga costauds, qui vont sortir d'un univers post apocalyptique. Le design de ce dessin, laisse mon imagination divaguer vers un style plus métal et hardcore, pourtant ce n'est pas du tout le style annoncé.


Senbeï & Al'tarba

RRaaahhh je suis confuse, troublée, perturbée. A quoi m'attendre avec ces deux trublions ? C'est aussi ça qui est bon ; la surprise, quand elle est bonne. Et je vous jure, ce soir elle fut ex-cel-len-te. Laissez-moi vous conter cette aventure ; les deux super-héros arrivent sur scène casquette vissée sur la tête.



Un ilot central permet le mixage, le tout entouré d'éléments de batterie sur la gauche, un peu devant se trouve un thérémine, sur la droite les deux explorateurs ont accès à une guitare. Les deux beatmakers déambulent sur scène dopés à l'adrénaline, la joie et la bonne humeur. Ils débutent fort. En quelque secondes je comprends que le show va être puissant.



Al'tarba, s'exerce au thérémine, puis tambourine sur la batterie, pendant que Senbeï s'affaire sur les machines de mixage. Il semble y avoir des fans juste à côté de moi. Ils sont à fond, dansent le sourire aux lèvres presque jusque derrière leurs oreilles ! Après le deuxième titre, Al'tarba fait tomber le sweat, il commence à faire bien chaud pour tout le monde. Alors si en cette fin d'année vous n'avez pas fait votre quota de sport, pas de soucis. Ça remue vraiment, les cheveux bougent de partout et les gouttes de sueurs commencent à perler au fur et à mesure des titres.



Lorsque Senbeï attrape la gratte, Al'tarba se met à mixer. Ils n'ont pas de rôle fixe, bien défini, chacun joue en complémentarité de l'autre. Je ne vous parle même pas des lumières qui nous plongent dans un univers bien particulier. Enfin ce n'est pas UN univers, mais une MULTITUDE d'univers avec ces deux comparses. Un voyage musical aux influences américaines, asiatiques, britanniques. C2C vous connaissez probablement ! Ici c'est ça, en plus lourd. Ninja tunes aussi tout pareil ! Oh my god, je ne sais plus où promener mes oreilles. Il y a de tout. C'est un panel d'influences musicales tellement vaste, et exécuté avec une telle justesse que j'en reste scotchée. Je le redis, il y a de tout. Du rock, avec une mélodie des Doors, du trip-hop à la Ezekiel, du Prodigy, Chemical Brothers, mais aussi du punk, du métal. Le dub vient se marier à la trap music pour ensuite aller flirter avec du hip-hop énervé. Les sueurs se mélange comme l'affirme Sensbeï ; on n'arrête plus la foule, ni les 2 héros de ce soir qui sont inépuisables. Ils enchaînent leurs titres, leurs présentations sans pause, toujours en interagissant avec les noctambules.



Ils motivent les troupes pour jumper, plus haut, de plus en plus haut. Attention, les deux cow-boys de l'espace savent aussi faire preuve d'un peu de douceur ! Ils tempèrent les ardeurs des plus excentriques avec des parties plus cool, surfant sur les influences de Moby et Dj Shadow. Je profite à fond de ce qui se déroule devant mes yeux, me laissant surprendre par les performances de haut vol. Je vois sur cette scène de vrai zikos, en plus d'être rappeurs sur les derniers titres, ou bien peut-être des punks. Mince, ces deux mecs là sont des OVNIs inclassables. Ils assurent, un point c'est tout.



Alors je dois bien affirmer que quitter mes chaussons en polaire et mon plaid ce soir de décembre, pour aller voir le concert de mecs que je ne connaissais pas ; l'idée ne m'emballait pas plus que ça. J'aurais bien continuer à faire mon binge-watching devant Netflix. Mais voilà, habituée au Fuzz'Yon depuis des années, je n'ai jamais été déçue peu importe les styles de musique proposés. Là je me suis fait violence, mais toujours avec cette confiance que je passerai un bon moment. Je dirais qu'Al'tarba et Senbeï sont juste le résumé parfait de ce que peut être une programmation annuelle de l'association du Fuzz'Yon. Une multitude de style, toujours de jolies surprises et de bons moments.


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