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Chronique de Concert

EZ3kiel

EZ3kiel en concert

Paloma - Nîmes 17 Novembre 2012

Critique écrite le par

Cette fois-ci, le Paloma a adopté une configuration 100% assise, avec des sièges de toutes les couleurs (plutôt sympa comme concept) et une scène sans rideaux déjà en place, habitée par de drôles de petits fantômes blancs ... Et Archive en musique de fond. Pas mal, non ?!!



Une charmante jeune femme monte alors sur scène pour nous présenter la première partie de ce soir : Cinq jeunes gens du Conservatoire de Nîmes, qui vont nous interpréter leurs compos. Alors, ils n'ont pas encore de nom de groupe, mais nous propose une belle association instrumentale de cordes, percu et sampler ... Voyons voir ce qu'ils ont dans le ventre ;) !!

Cela démarre avec une musique peu banale. Simon a pris place derrière une immense cymbale et entame un chant monocorde qui s'accorde à la perfection avec le violoncelle d'Antonin qui produit un son proche du chant de la baleine. Un drôle d'univers que nous offrent ces cinq garçons au talent prometteur, passant de la petite musique inquiétante à un électro-rock très personnel, ponctué d'onomatopées chantées, et même carrément au rock progressif, avec de très belles lumières qui balayent la scène.



Changements d'instruments au fil des morceaux et chacun d'eux est marqué pas les cris de joie de leur fan club déplacé en nombre. Les transitions sont parfois un peu chaotiques, mais toujours gérées avec le sourire. Bruno laisse sa guitare pour un second violoncelle, tous deux joués à la corde. Il a y un petit côté Chapelier Fou dans leurs intros. Ils sont vraiment très surprenants et affirment un style pas si éloigné que ça de EZ3kiel.

Nous avons même droit à la minutes d'humour de Simon, qui se place tout devant muni d'immenses cymbales frappées et de sa partition : Une seule et unique note qu'il dispose bien en vue. Il se concentre, sérieux comme un Pape, pendant le morceau et claque magistralement cette dernière note tant attendue ... La grande classe !!

Petite présentation. Simon et Gaël chantent ensuite de concert. C'est plein d'entrain mais, pour être honnête, moins intéressant musicalement que ce qui a précédé. Autant avec leurs trois premiers morceaux, ils m'ont embarquée ailleurs, autant là on est en terrain vu et revu et même trop vu. Alors c'est rigolo, mais un peu brouillon.

"C'était le passage soul du concert ! Après, ça va être moins gentil !!" continue Simon (décidément le comique de ce quintette). On part dans du plus rock, avec guitare et basse. L'émotion a laissé place à une chorée très personnelle de Simon, chapeauté d'un bob. C'est très énergique mais, encore une fois, un peu irrégulier comme set. Après, ils sont hyper jeunes. Ils ont largement le talent et tout le temps nécessaire pour amener tout cela au top !



On repart pour la Compo 4, qui vient après la Compo 5, parce qu'ils pensaient qu'ils n'avaient plus le temps ... Mais finalement ils l'ont ... Explication on ne peut plus embrouillée et drôle : Oui, je confirme Simon ... On s'en fout ;) !!

Magnifique démarrage des deux violoncelles, presque arabisant, qui se détourne sur un rythme très enlevé auquel vient s'ajouter les percus de Romain. Il est clair que celui-ci, il aurait été vraiment dommage de s'en priver pour des raisons de timing !

Dernière ligne droite et dernier morceau. Une reprise de Bumcello, pour laquelle les plus motivés viennent danser tout devant, ce qui nous vaut de jolis déhanchés de la part de Simon (qui assure décidément les show-men, avec bonnet et peintures de guerre !!) Bon, ce n'est pas du Eminem non plus, mais ce n'est pas inintéressant ... Toujours avec cette omniprésence du violoncelle que j'adore ! Il se la joue Bluebelle Girl couché en devant de scène, avant une dernière reprise, avec une voix qui a quand même un peu de mal à suivre. Par contre, musicalement, ils font le job plus que bien !!



Affaire à suivre ...

Antonin Winter : Violoncelle & Basse
Romain Baudry : Batterie & Xylophone
Gaël Champion : Platine & Machine
Simon Poujol : Chant & Percussions
Bruno Ducret : Violoncelle & Guitare

Setlist
1 - Compo 1
2 - Compo 2
3 - Compo 3
4 - Compo 5
5 - Compo 4
6 - Bumcello

***************************************************************************



Comme avant l'arrivée sur scène des cinq talentueux jeunes du Conservatoire de Nîmes, qui ont assuré la première partie, s'est accompagné par Archive que se fait le changement de plateau. Et ce que je vois me plait déjà beaucoup : Des cordes, des cuivres, des percus et ... Des verres musicaux (il n'y a qu'eux pour avoir une idée pareille !)

Ils entrent en scène par les deux coulisses (à 13, il n'en fallait pas moins !!), tous vêtus de noir et prennent place devant un écran géant de volutes, dans des lumières fantômes. La musique qui monte est lascive et déjà envoutante. Sirènes de guitares. Roulements de cuivres. En devant de scène, Thomas semble faire signe à la musique avec sa machine infernale (son Thérémine), à la fois flippant et captivant. Un univers musclé. Des gyrophares qui balayent la scène et la salle, avec les cordes qui font office de guides. Et nous qui suivons cela comme un scénario de film, avec son suspens et ses rebondissements.



Avec Naphtaline, les lampes fantomatiques qui habitent la scène se teintent à présent de rouge et le piano entame une intro qui tourne au tonitruant. Des images défilent en vitesse rapide, en suivant toujours le piano guide. Les uns s'affairent au-dessus de leurs instruments, pendant que les autres attendent leur tour d'entrer dans la danse. Poésie de la flûte traversière, brisée par les coups sourds d'un sampler. Tous nos sens sont en éveil. C'est une musique qui ne laisse pas un instant de répit et vous tient perpétuellement en haleine. L'homme aux verres plonge ses mains dans un bocal d'eau ... (Cette idée de verres musicaux est juste géniale !)



Léopoldine apparait en lettres de ronces. Les fantômes sont devenus bleu-verts. Les images sont insolites et superbes. La musique en va de même, avec à présent une scie jouée à l'archet ... Embarquement pour une espèce de valse macabre et tourbillonnante à la fois, à laquelle se mêle des castagnettes. Un mélange doux-dingue et fabuleux. Et un "Naphtaline World" qui explose en 1000 bulles ... Cette fois, on donne dans le féérique. Mais la Madone qui apparaît devant nous voit couler de grosses larmes sur ses joues de pierre, au son de cette belle mélodie italienne.



The Wedding. La neige tombe. Un mariage qui tourne au surnaturel et presque à l'angoissant. Des harmonies et des contres-harmonies qui touchent à la perfection. On s'attend presque à voir les murs se rapprocher, comme dans une maison hantée. Les miroirs déformants sont étourdissants. Ou alors c'est la musique ... Ou plutôt, ce sont les deux !! Hyper planant et pourtant hyper "musclé". Ça tourne même au délire cacophonique maîtrisé, avant une reprise puissante de la mélodie initiale. Ils sont réellement habités ce soir.

Remontée de la manivelle d'une alarme de guerre, dans la fumée et la lumière en contre jour. Démarrage de ce qui semble être La Danse Des Chevaliers (Roméo & Juliette de Prokofiev), mais revue et corrigée. C'est splendide, dans ce rouge des lumières. Sirène. Journal déchiré. Cuivres. Cordes. Cymbales ... Tout s'affole. Les fantômes quittent leurs draps, laissant apparaître de petites statuettes sans têtes, qui semblent danser sous leurs globes. Seuls restent le clavier et les cordes pour la troublante valse des Insomnies.



Mais ils reviennent tous sur scène pour la suivante. J'essaie de rester concentrée malgré les permanents va et viens qu'il y a dans la salle, ce qui est passablement gonflant dans ce si bel univers. Mais qu'à cela ne tienne ... Restons groupés pour profiter du Lac Des Signes. Une pointe de jazz et de tzigane, sur fond de danseuse étoile déchue. Chacun de leur univers est plus captivant que le précédent. De véritables mondes oniriques, transcendés par leur musique. Des maracas frappés sur la batterie. Une cymbale jouée à l'archet. Ajoutez des lumières fabuleuses ... Tout cela est d'une sensibilité et d'une beauté infinies.

"Mon nom est personne ..." Bienvenus dans Les Jardins d'Exebecce et son Far-West revisité à la sauce Yann Tiersen (c'est peut-être la présence de l'accordéon qui me donne ce sentiment). Puis le ciel se noircit avec l'arrivée de la trompette. Retour au calme ... Tout le monde s'est baissé. Il n'y a plus que le grand tambour japonais d'éclairé et ses ondes sonores troublent le fond rouge à chacun des coups frappés. La musique semble ainsi commander au mur d'image et c'est encore une fois des plus somptueux. Bruit d'une course sur des graviers. Coups de tonnerre des guitares. Trompettes jazz. Balayage des lumières. De drôles d'oiseaux envahissent la bande son et les harmonies dissonantes prennent à nouveau possession de nos esprits. On est quasi dans du Nu-Jazz. Ils se déchaînent et y vont tous de leurs coups de têtes et de corps. A se demander, pour certains, comment ils arrivent encore à jouer. On termine ainsi, sur un rythme d'enfer et tonitruant. Vraiment un énorme set et une claque fabuleuse !!



Un petit rappel quand même (la salle qui a applaudit debout le mérite bien !), dédicacé à Yann Nguema (membre fondateur et passé derrière la console). Ce sera Subaphonic dans un paysage de tempête, sous le titre "Ashes Stories" ... Puis le calme suit, avec sa drôle de petite musique difforme et sombre, assonante et entraînante. Un rappel juste à l'image de la soirée : Tout simplement magnifique ...



Joan Guillon : Guitare, Machine, Accordéon & Mandoline
Stéphane Babiaud : Vibraphone, Percussions & Machines
Thomas Quinart : Thérémine, Saxo Baryton, Flûte Traversière & Scie Musicale
Erick Pigeard : Séraphin, Percussions & Basse
Cyril Soufflet : Piano
Gérald Bouvet : Guitare
Sylvain Joubert : Basse
Bertrand Margelidon : Trompette & Bugle
Simon Dupire : Trombonne
Pierre Malle : Violon
Ombeline Collin : Violon
Anthony Chéneau : Violon Alto
Benjamin Garnier : Viloncelle

Setlist
1 - Derrière L'Ecran
2 - Adamantium
3 - Naphtaline
4 - Léopoldine
5 - The Girl With The Sun In Her Hair
6 - The Wedding
7 - The Montagues & The Capulets
8 - Insomnies
9 - Lac Des Signes
10 - Sirène 17
11 - Exebecce
12 - Kika
13 - Volfoni's Revenge
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14 - Subaphonic

Chronique réalisée par l'équipe de Concerts en Boîte


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