Chronique de Concert
Fanfare Connexion III : March Fourth Marching Band + Samenakoa
On passe rapidement des premiers déhanchés timides aux amples chaloupés bras en l'air et bananes hilares. Onze ou douze musiciens-chanteurs se passent la balle, d'un morceau à l'autre, L'un y va de son solo au sax baryton, l'autre de sa chanson reggae, re-solo flûte, re-chanson qui pourrait prétendre sans complexe au titre de tube des plages de l'été.
Les paroles sont simples mais finement troussées dans l'hymne:
"...Happiness for everyone, salvation for the others
Loneliness for everyone and faith for the others..."
Ou sur un reggae:
"Dans ces moments de joie,
Dans ces moments de peine
Dans ces moments que j'aime, car c'est dans ces moments que j'aime danser (?)
Dans ces moments je t'aime..."
C'est mieux que Tryo, dur à suivre, ça va un peu trop vite pour moi.
On a droit à un scat époustouflant du trompettiste, (ou bugliste je ne sais plus) qui a posé son instrument le temps d'un dialogue avec le public qui répète, consciencieux et hilare, les saillies éructées de ce diablotin électrique.
La rythmique percus doublée d'une section de cuivres a une pêche d'enfer, et dans la fameuse LDCAQÇFP (liste-de-ceux-à-qui-ça-fait-penser), citons James Brown pour la section des cuivres, Pink Martini pour la jolie voix de la chanteuse, La Nouvelle-Orléans, pour ses March Bands, La musique des Balkans ? Je trouve Samenakoa plus fin, plus jazz, que ce qu'on entend dans les films de Kusturica. Et il n'y a pas de poule dans le pavillon du tuba contrebasse (du soubassophone ?).
C'est d'ailleurs dans la direction de la finesse d'interprétation, même si ce n'est pas le premier qualificatif auquel on pense pour un Brass Band, que Samenakoa pourrait progresser. J'ai en mémoire un disque de Lester Bowie ou l'on se rend compte qu'un ensemble de cuivres peut faire d'incroyables "piano / crescendos" mais ce n'est sans doute pas la principale préoccupation d'un orchestre de rue.
Le groupe laisse la place au "March Fourth Marching Band" qui viennent de Portland, USA, et je laisse la place à McYavell qui va vous en parler. Il y sera certainement question de nombrils (pas du sien, je vous rassure). Mais si "March Fourth Marching Band" avaient pour eux une présence scénique incroyable, j'ai quand même préféré, d'un point de vu strictement musical, Samenakoa. Plus fin, plus mélodieux.
Au passage, merci à Danny-les-bons-tuyaux qui m'a rencardé une fois de plus sur un double concert génial. Et longue vie à l'Orphéon !
Critique écrite le 22 septembre 2010 par mardal
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