Chronique de Concert
La Fanfare du Belgistan
Malgré le froid qui régnait ce soir-là sur la cité phocéenne, la Fanfare du Belgistan (FDB) a su mobiliser une foule qui d'ordinaire ne se risque pas à sortir de chez elle par des temps si rudes... En effet, la salle était presque pleine ; les fans ont répondu présent. On a pu voir des fans des Ogres de Barback, avec qui la FDB a tourné et enregistré à plusieurs reprises mais aussi des amateurs de fanfares des Balkans.
La FDB puise son inspiration principalement dans les musiques de fanfare des Balkans, de type Kocani Orkestar et Fanfare Ciocarlia, mais avec des arrangements pour les intros dignes des Big Band de jazz. La particularité de ce groupe réside dans le fait qu'ils ont intégré des sons gnawa (Maghreb), grâce aux " cymbales " que l'on n'a pas l'habitude d'entendre dans ce type de musique, et l'utilisation d'instruments venus de pays différents (djembé, tambour des Balkans, derbouka, cymbales orientales), mais qu'il a su exploiter pour former une musique à part entière.
La FDB est un groupe confirmé, composé de musiciens talentueux, qui savent jouer ensemble, mais qui manque encore de confiance sur scène. La musique jouée est une musique énergique, festive, et la relative timidité du groupe freine à l'élan festif d'un public pourtant réceptif. Mais on sent que la longue pause scénique de la FDB y est pour quelque chose, et qu'avec le temps, elle sera plus à l'aise avec les morceaux, et pourra se concentrer sur le jeu scénique, important dans ce style. De même que le jeu scénique, certains morceaux auraient besoin d'un peu plus de travail, comme L'Eveil, où le saxophone soprano et la trompette ont massacré l'intro.
Mais l'ensemble du groupe est soutenu par une rythmique implacable composé par le saxophone baryton, les deux percussionnistes et le soubassophone.
Les moments forts du concert :
longue intro du sax baryton sur le morceau suivant L'Eveil, accompagné par le reste de la Fanfare avec des cymbales gnawa.
le percussionniste accompagnant le groupe avec le djembé, donnant un accent ouest-africain à certains morceaux.
solos du saxophoniste alto et du sax baryton qui maîtrisent leur instrument avec une grande aisance.
Pour résumer, la FDB a une énergie puisée dans le son des Balkans, mais une énergie envoûtante qu'elle introduit grâce aux différents rythmes et accents du gnawa, des musiques éthiopienne et tsigane. Les arrangements des morceaux sont inspirés quant à eux par les big band de jazz, arrangements qui d'ailleurs pourraient être améliorés dans la justesse d'exécution. Leur relative timidité est également à surpasser, pour pouvoir emporter le public...
Critique écrite le 17 mars 2010 par Guigogane
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