Chronique de Concert
Fantazio + Playbackdolls (festival ParisVienne)
De passage à Paris et ayant une soirée de libre je jette bien évidemment un coup d'oeil à ce qui passe en concert. 2 soirées attirent ùon attention : Postcoïtum au Supersonic (Bastille) et Fantazio au GPO Barbara. Etant équipé d'un vélo je me dis que c'est jouable de tenter les 2 donc je commence par celui qui attaque en premier, donc direction gare du nord, la rue Fleury se situant juste derrière. Le concert fait partie du festival ParisVienne du coup il y a ce soir 2 groupes : Playbackdolls (pour l'Autriche) et donc Fantazio (pour la France).
Nous arrivons alors que le premier groupe est déjà sur scène. La première chose qui me frappe en rentrant c'est que je n'ai même pas besoin de mettre mes bouchons ! Le son est bon et fort juste ce qu'il faut. Sur scène ils sont 5 : violoncelle, accordéon, batterie, guitare et chanteuse. Ambiance un peu cabaret des pays de l'est on pense néanmoins aussi (en vrac) à Tom Waits, Paolo Conte, Gogol Bordello ... à un moment j'ai l'impression qu'ils vont se mettre à chanter Bella Ciao.
Bref on est clairement dans un registre festif, et ça tombe bien car les gens qui sont là ce (mardi) soir semblent clairement venus pour cela. La chanteuse qui occupe le devant de la scène y met pas mal d'énergie, qu'elle chante en anglais ou en allemand. De façon étonnante en les regardant je pense à ce petit cirque que j'avais vu sur le parking de Saint Samson en Bretagne. Je crois que cela vient du fait que, à la vue de ce que j'interprète comme certains signes de fatigue, je ne peux m'empêcher de me demander comment un groupe trouve l'énergie comme cela chaque soir ...
C'est déjà la fin de le set. Après le salut ils auraient bien fait un petit morceau de plus mais le guitariste ayant cassé une corde cela ne sera pas le cas. A la place nous avons le droit à une intervention d'une des organisatrices du festival qui, en faisant l'andouille, nous explique que nous pouvons profiter de la pause pour aller faire pipi. N'ayant pas diner nous irons plutôt au bar pour nous remplir l'estomac d'un pinte de blanche accompagné de quelques chips de légumes. Chips que nous finirons au pied de la scène où Fantazio est en train d'installer son bazar.
Son bazar c'est sa contrebasse bien évidemment, mais aussi une petite guitare, une machine qui servira a envoyer des beats un peu techno, un pupitre et des papiers avec des textes un peu partout. En le voyant dans son grand costume en tweed et ses cheveux coupés assez courts, je réalise que je ne l'ai pas vu depuis ce concert à la Meson en 2012. Après une nouvelle intervention de l'organisatrice avec des faux yeux cette fois, il refait son entrée en scène. Le public est assez massé aux pieds de ses micros. En tout cas c'est le sentiment que j'ai vu que j'y suis aussi.
Je ne me souviens plus très bien comment il a commencé mais ça devait être avec sa machine à beats et sa contrebasse. Deux micros : un pour mettre en valeur sa grosse voix et un pour accentuer sa petite voix (celle qu'il utilise pour ses "Mother fuckin' little ..."). A partir de là ce sera une grosse heure d'un continuum chanté-parlé-joué entre improvisation et pupitre. On ne sait pas où il va nous emmener (sans doute ne le sait il pas vraiment lui même) et cette insécurité est assez agréable. Un de me mes passages préférés sera celui de ce discours où il nous explique notamment qu'il est pour remplacer les tours de chant par des discours justement. Il perdra un peu le fil de ses pensées mais après une petite digression là dessus justement le retrouvera habilement ...
Qu'il s'exprime en français (surtout) ou en italien ou espagnol le public boit ses paroles. Le public rit beaucoup .. même aux moments que je trouve plutôt graves d'ailleurs. Mise en abime, triomphe de l'absurde, il se risque même à parler d'attentats ("non non pour ça je te conseille d'attendre 2030, là ce n'est pas le moment"). Cette aptitude à dérouler un fil de pensée en apparence quasi aléatoire, cette façon de penser à voix haute avec l'apparence de l'assurance, j'ai toujours trouvé cela très impressionnant.
A un moment il troquera donc sa contrebasse pour sa guitare, le temps d'un rock'n'roll bluesy a souhait. Bien sûr il mangera a plusieurs reprises son micro (ça me rappelle les mots si justes qu'avait eu Marc dans sa chronique du concert de l'Embobineuse il y a encore plus longtemps). Même si il a souvent les yeux fermés lorsque ceux si s'entre-ouvrent ils brillent comme ceux d'un enfant émerveillé et/ou malicieux. Je perds un peu la notion du temps jusqu'à ce que je vois que Stoof m'a laissé quelques messages.
C'est déjà le moment du rappel. Pour celui ci il vient ramasse deux de ses multiples feuilles et c'est parti a capella. Une dernière petite dose de délire parsemée de choses qui font réfléchir, avant de reprendre le cours de notre vie normale. Nous zapperons la tombola délirante, pour aller rejoindre Stoof du côté de Chatelet, car évidemment il est désormais trop tard pour nous rendre à Bastille (caramba encore raté !) ... Bien content d'avoir découvert cette nouvelle salle (pour moi) et de voir que l'imagination et la flamme de Fantazio n'est pas prête de s'éteindre.
ps : Fantazio si tu lis ces lignes, je trouve que cela fait longtemps que tu n'es pas passé à Marseille ..
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Critique écrite le 28 septembre 2016 par pirlouiiiit
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