Chronique de Concert
Feromil + 25 + Pord + Quasiviri + le Mal des Ardents (festival Strie-Dent VI)
La soirée étant longue je profite des pauses entre les morceaux pour commencer cette chronique. Eu un peu de mal a me motiver pour venir à l'embobineuse. D'une part parce que cette semaine bien que trouée fut fatigante (sûrement aussi parce que je n'ai pas pu faire ma sieste dominicale le week-end précédent) et d'autre parce qu'il y avait d'autres concerts rock plus près comme le plateau Robertes, Monty Picon, Quetzal Snakes (encore ?!?) au Molotov. Mais n'étant pas venu la veille je me devais d'assister à une des soirées du 6ème festival Strie-Dent. D'autant que parmi les 5 lives de la soirée il y a x25x que j'aime beaucoup et Feromil que j'ai beaucoup raté.
J'arrive un peu après 21h45, il n'y a pas encore foule et Feromil est en train de se préparer. Arborant un magnifique t-shirt Chhhhhut (du festival noise qui a eu lieu en 2011 et 2012), il s'est installé au pied de la scène. Une valise métallique posée sur une table de bistrot, un masque a gaz tuyaux coupé qui pend, un détecteur de métaux dans les mains, il attend debout contre éclairé par une lumière bleue ... Il attend et d'un coup se lance. Plus exactement il se jette en avant vers la valise sur laquelle il plaque son détecteur provoquant un vacarme qui permet de battre le rappel !
Ce premier larsen durera un bon moment, pendant lequel il regardera le public grossir à travers les carreaux de son masque, tendu, en avant ne bougeant qu'un peu sa main de façon à jouer sur l'inclinaison que fait son détecteur avec la surface de la valise. Passée cette entrée en matière figée, il se mettra en mouvement décrivant des cercles autour de sa valise tel un chaman dansant autour d'un feu ...
Au niveau rendu je penserai à un mélange de sirène et d'éléphant (impression renforcée par la trompe de ce masque qu'il gardera pendant tout le set malgré la chaleur qu'il devait faire en dessous). Ce son il le modulera aussi grâce à quelques pédales dont il jouera comme d'un clavier, transformant le temps d'un morceau cet assourdissant sifflement en gouttes de pluies métalliques. Assis sur l'une des nouvelles banquettes en bois de l'Embobineuse je finis par fermer les yeux et manque de m'endormir pour de bon pour la première fois de la soirée (ce qui je le précise n'est pas négatif puisque cela montre le caractère doux / berçogène de sa musique). Belle ouverture pour cette longue soirée ...
Un gros quart d'heure après les x25x dont les instruments étaient déjà installés sur la scène attaquent. J'ai déjà eu l'occasion d'écrire tout le bien que je pense de leur musique et de ce qu'ils dégagent (notamment à propos de leur passage ici même dans le cadre du RIAM 07, l'année dernière à la Machine à Coudre ou encore à l'Espace Julien dans le cadre de la 1ère édition de Phocea Rocks). Ce soir encore ils m'ont conquis, ressuscitant une nouvelle fois sur scène des groupes aussi indispensables que Ulan Bator ou Salaryman (j'ai rêvé où à un moment il y avait un riff de basse très Novoselicien ?) !
La folie du chanteur, la sueur du batteur, la souffrance du bassiste, le micro dans le combiné de telephone orange, mais surtout la puissance des morceaux tirés de Exit, Voice Or Loyalty ? ou de l'indispensable Distortion of Life et je pense que de nombreux nouveaux (n'ayant pas le premier je ne suis pas sûr de pouvoir distinguer les plus vieux morceaux des tout nouveaux). Une bonne heure de set qui n'arrivera pas complétement à me faire sortir de mon espèce de léthargie, mai qui me fera me lever à plusieurs reprises pour dansoter devant.
A la nouvelle pause je decide de tester la partie haute du banc d'en face ... et je commence à taper cette chronique ... Sur scène les 3 Pord qui ne sont pas des inconnus pour les habitués de ce festival, s'installent. Trio guitare-basse-batterie ils attaquent à minuit pile. Après la pause leur musique me fait l'impression d'un rouleau compresseur. Plus hardcore voir plus métal par moments tout en restant résolument noise. Je mettrai un moment à descendre de mon perchoir, notamment à cause du volume sonore trop élevé même avec des bouchons en mousse (quand je pense que j'en ai des vrais qui m'attendent à la boutique depuis 2 semaines).
Le bassiste chauffe la foule, demandant à plusieurs reprises au public de se rapprocher. Sur leurs 50 min de set il me faudra finalement attendre le très long dernier morceau pour rentrer dedans. Ébloui par un insoutenable spot blanc je fermerai les yeux et à moitié endormi (mais debout cette fois) je me surprendrai à être en train d'osciller calé sur la batterie, comme souvent dans de tels vacarmes. Pleins de fausses fins, on en venait a souhaiter qu'il ne s'arrete jamais. Quel final !
À 1h10 je me réveille croyant que c'est reparti. Il ne s'agit en fait d'un enregistrement destiné à nous faire patienter pendant le dernier changement de plateau. Mais le groupe ne tarde pas ... Et à peine commencent ils à s'équiper que je suis intrigué. En effet il s'agit d'un trio basse-batterie-clavier, mais au lieu d'un clavier traditionnellement posé sur une support fixe, celui ci est posé sur un planche customisé que la musicien porte comme un panier de vendeur de pop corn au cinéma.
En soir vous me direz que ça n'a rien d'exceptionnel mais si vous ajoutez à cela qu'il joue torse nu, qu'il est extrêmement poilu, que lorsqu'il chante il regarde au loin avec les yeux grand ouverts et que lorsqu'il ne chante pas il danse ou saute sur place comme un enfant ... qu'en fond de scène tournent en boucle des vitraux d'inspiration religieuse, remplacés plus tard par des gros plan d'insectes, des visages déformés ou des trucs plus abstraits, là avouez que ...
Musicalement c'est aussi bien rock mais avec un côté un peu grandiloquent (genre Phantom of Paradise mais avec des sons plus trafiqués que ce soit pour le clavier ou le chant (souvent assuré par le batteur). Je crois avoir pensé à Magma à un moment (mais je ne suis plus trop sûr). Ce qui est sûr c'est que j'ai pensé à Devo, en particulier lorsqu'ils ont annoncé que le dernier morceau était un morceau de Merengue (et en effet c'était le cas).
Ayant à ce stade trop mal aux yeux je suivrai la fin du concert du fond de la salle, essayant de tenir jusqu'au début du set du Mal des Ardents dont le matériel était installé en face de la voiture aux pneus de ciment, juste à côté du babyfoot où s'affrontaient deux doubles mixtes. Le Mal des Ardents c'est en fait le deuxième et tout nouveau projet de Ben chanteur guitariste des x25x, qui officie déjà aussi sous le nom de Lee Zeirjick.
Contrairement à Lee Zeirjick où il joue de la guitare là il s'est mis aux machines pour un projet plus "electro". Une table couverte de files, pédales et machines pleines de boutons en tous genres sur lequel il opère en direct pour sortir (je cite) de la techno pour rockers. Et il faut reconnaitre que c'est plutôt efficace. Projet plus léger sinon en tout cas ludique que ces deux autres groupes donc, idéal ce soir pour finir la soirée en douceur voir en dansant.
En sortant de là et connaissant le programme (non musical) du week end, j'ai su que samedi soir il y avait très peu de chance que j'aille à la Machine à Coudre pour voir ce qui risque pourtant fort d'être le dernier concert des Nitwits version historique ...
Plus de photos par Pirlouiiiit par ici
Bonus video :
et une petite de Feromil : par ici
et une petite de Pord : par ici
et une petite de Quasiviri : par là
et surtout le très belles vidéos de Penny par ici
Critique écrite le 04 mai 2014 par pirlouiiiit
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