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Chronique de concert Fest An Hanv : Frères Morvan + Gwennyn + Kepelledro
Vendredi 15 novembre 2024 : 6918 concerts, 27222 chroniques de concert, 5420 critiques d'album.
Chronique de Concert
Fest An Hanv : Frères Morvan + Gwennyn + Kepelledro
Ce qui m'a toujours par ici l'été c'est qu'il n'y a pas un rond point ou un entrée de village qui ne soit décoré de panneau annonçant un évènement à venir ... fest noz par ci, vide grenier par là, concert, expo, marché ... ça n'arrête pas ! Peut être est ce la même chose dans l'arrière pays marseillais l'été, mais j'avoue que je n'y vais quasiment pas ... Le fest noz de ce soir à Taulé n'échappe pas à la règle, même si pour ma part j'avais repéré quelques semaines plus tôt sur Concertandco que les illustres Frères Morvan passaient ce soir là à Taulé.
Pour la suite heureusement qu'il y avait les affiches car toutes mes tentatives electronique (site et mail de la maire, facebook de l'association, autres sites locaux) pour essayer d'en savoir un peu plus furent vaines. Je partais donc avec ce que l'affiche annonçait : 4 groupes Gwennyn, Kepelledro, Electric Diskan et les Frères Morvan. Ouverture des portes à 19h. Salle Loar. Sur l'affiche il est aussi question de Kig ha farz (plat typique dont il m'a fallu aller voir la composition sur internet) ...
Taulé est situé non loin de Morlaix et dès qu'on y entre des petits panneaux son là pour nous guider. La salle Loar est en fait un grand hangar. Sur le parking pas trop de voitures pour le moment ... impression confirmée lorsque nous rentrons où les tables accueillant les amateurs de Kig ha farz ne sont pas encore bondées (elles finiront par l'être). L'entrée est à 7 euros pour les concerts et 7 euros de plus pour le diner qui en plus du Kig ha farz compte une crêpe et un verre de cidre. N'ayant pas vraiment mangé avant de venir nous goutons à cette espèce de potée bretonne (fort bonne !) que nous finissons juste à temps pour prendre place sur la première rangée de chaise au pied de la scène située dans la deuxième partie du hangar.
C'est la dénommée Gwennyn qui ouvrira le bal devant un public assis. Accompagnée d'un guitariste, un batteur et un bassiste elle chantera pendant une bonne heure essentiellement en breton. Vêtue d'une robe d'un créateur breton dont j'ai oublié le nom, censée illustrer la fusion entre nature/tradition et modernité (donc une robe à l'image de sa musique), elle parlera beaucoup entre les morceaux ...
de la Bretagne, des écoles Diwan dans lesquelles elle a fait sa scolarité, de la langue bretonnne -juste avant de faire une de ces rares chansons en anglais ?!? -, du kig ha farz dissimulé derrière le corset de la robe en question. Vraiment passionnée par tout ce dont elle parle, elle le vit et vibre, en s'accompagnant d'amples gestes ... tout comme lorsqu'elle chante ou danse (Lucie - 3,5 ans - l'appelait "la danseuse") sur les parties instrumentales.
Même si pour moi le début était un peu trop appliqué / "sentimental" pour moi, et manquait un peu de spontanéité, je dois reconnaître qu'elle avait une belle voix. Vers la fin les morceaux se faisant plus traditionnels, elle invitera les gens à se lever et danser. Et comme dans les concerts du Cor de la Plana un meneur entrainera une farandole grandissante de danseurs et danseuses de tous âges qui se faufileront entre les rangées de chaises du public.
Je remarque d'ailleurs à ce moment là que quelques rangs plus loin sont assis les deux frères Morvan (facilement reconnaissables avec leurs chemises assortis et leurs bérets). Les derniers morceaux seront donc plus dynamiques et spontanés que le début du set ... Parfaite transition pour ce qui va suivre ...
Les frères Morvan ne se font pas attendre et montent sur scène immédiatement. Ils laissent tout juste le temps aux nombreux bénévoles d'enlever toutes les chaises et de transformer la fosse en piste de danse. Et on comprendra très vite pourquoi ! Pour ceux qui ne les connaissent pas, rappelons qu'ils sont une véritable institution ! À l'origine 4 (sans compter leur mère présente sur certains enregistrement du début) désormais 2 : Henri né en 1931 et Yvon né en 1934 (je vous laisse faire le calcul) ce sont les "maitres" du kan ha diskan (chant et contrechant).
Je me souviens d'avoir lu, dans les "recherches" que j'avais fait sur eux il y a deux ans après les avoir vu lors de la précédente édition du festival du chant marin de Paimpol, que ne s'éloignant jamais trop de Saint-Nicodème où ils ont grandi et cultivé la terre, ils ne chantent qu'en Bretagne. Ils ont très peu de disques, ne font clairement pas cela pour l'argent ... et ils n'ont pas leur pareil pour animer les fest noz. Après un rapide bonsoir ils attaquent ... et les gens se mettent à danser.
C'est vraiment impressionnant et surtout beau à regarder ... En plus des personnes de tous âges (des grands parents, aux petits jeunes coiffés en brosse ou aux pantalon qui tombent sous le calecon) je remarque que le groupe d'handicapés qui est passé juste après nous à la caisse n'est pas là pour faire tapisserie. Tout le monde prend part à la danse le plus naturellement du monde !
Entre chaque morceau, Yvon se penche vers Henri ou le contraire, et ils re-attaquent donnant parfois une indication sur le type de danse "plinn", "fisel", "treger", scottish ... qui se dansent à deux ou seul ou plutot tous ensemble. Ca me rappelle des scènes de western / country au ralenti ... déjà que je trouvais un côté indien / transe à leur chant ...
Il a l'air de faire chaud sur scène. Yvon sue à grosses gouttes. Quelqu'un vient leur proposer à boire ... c'est Henri qui se penchera pour répondre hors micro et avec le sourire : "jamais pendant que je travaille .... Après ou avant oui, mais pas pendant". Et il reprendra sa position debout à coté de son frère, une main sur le micro avec comme seul mouvement celui de ses pieds qui battent la mesure. Mes parents et les amis que nous avons amené avec nous sont bluffés. C'est vraiment à voir si on en a l'occasion ...
Après une demi heure de danse ils nous diront à tout à l'heure en laissant la place à Kepelledro (après lesquels ils reviendraient pour un nouveau set, le temps que Electric Diskan s'installe). Il s'agit des locaux de l'étape puisque Kepelledro est avant tout sinon en tout cas à l'origine composé de musiciens issus de l'école de musique de Taulé.
Fondé en 2000, 3 albums, de nombreux concerts plus loin la formation se stabilise autour de 8 personnes dont 7 sont présents ce soir : Marlène Milbéo à l'accordéon, Mathilde Lorgeré au violon, Léo Proust à la batterie, Joël Rivoal aux flûtes et bombarde, Baptiste Moalic et Kim Bonnel aux guitares et Kilian Hamon au clavier ; il manque Jean-Jacques Hamon à la basse. Tous chantent plus ou moins, même si Kilian semble avoir un peu plus souvent le micro.
A l'image des danseurs et danseuses du public ils sont assez différents en age et en styles / attitude sur scène, mais en tout cas tous unis par cette musique et ses traditions qu'ils font vivre à chaque concert ou fest noz. Je ne verrai que les 2,5 premiers morceaux (c'est tout ce que j'ai réussi à négocier avec mes co-voitureurs qui commençaient à fatiguer et que j'espérais convaincre d'aller au Binic Folks Blues festival le lendemain)
C'est donc un peu à contrecoeur et sans avoir vu Electric Diskan (composé d'ancien Merzhin) que je quitterai cette deuxième édition du Fest An Hanv (= Fête de l'été). Bon il faut dire que c'était annoncé jusqu'à 4h et que avant leur passage il y https://www.concertandco.com/critique/concert-//46401.htmavait encore les Freres Morvan (que j'avais déjà prévu de revoir au Festival du Chant Marin la semaine suivante).
En tout cas super soirée, dans une ambiance familiale et festive ! Si je suis là l'année prochaine je reviendrai sans hésiter !
Plus de photos par Pirlouiiiit par ici
et une petite de Gwennyn par ici
et une petite de Kepelledro par la
Critique écrite le 22 août 2013 par Pirlouiiiit
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