Chronique de Concert
Festival Prog' Sud: Quantum Fantay + Special Providence + Lazuli
Jas Rod - Les Pennes-Mirabeau 02 Juin 2011
Critique écrite le 04 juillet 2011 par The Duke Of Prunes
C'est aussi un festival de découverte. J'y ai parfois vu les pires groupes que j'ai jamais vu sur scène, mais surtout j'y ai eu, chaque année, de vrais coup de cur, les meilleures découvertes que j'ai fait sur scène !!!
En bref, le Prog' Sud, c'est une sorte de pochette surprise. Certains groupes vous laisseront de marbre, certains vous feront passer un très bon moment, certains vous feront tellement rire que, des années plus tard, vous en reparlerez avec vos amis, et d'autres vous toucherons profondément... Et entre les concerts (ou pendant, lorsque le groupe ne vous accroche pas), vous discutez avec des ami et des habitués que vous retrouvez chaque année au Jas Rod. A mes yeux, c'est tout cela qui fait du Prog' Sud un festival qui a une âme !!!
Ce soir, trois groupes : Deux découvertes, Quantum Fantay et Special Providence, et un coup de cur, que je suis depuis quelques années déjà, Lazuli.
Tout jute le temps de manger une grillade, et Quantum Fantay démarre la soirée. Le groupe Belge propose un rock instrumental à base de guitare, basse, batterie, et clavier donc. Des morceaux complexes, de nombreux solos, un claviériste entouré de quatre claviers, nous sommes bien face à un groupe de rock progressif. Si je trouve le premier morceau sympathique, je me lasse toutefois rapidement du groupe. Les morceaux s'enchainent et se ressemblent tous, tout comme les solos. L'ensemble ne respire pas, ne prend pas le temps d'accrocher le public, pas de thème ou de mélodie marquantes, pas de respiration ou de relâchement. Dommage. Reste que le groupe fait preuve d'humour et de bonne humeur sur scène.
Après une petite pause, et un changement de plateau plus tard, Special Providence prend la relève. Le groupe Hongrois nous propose, lui aussi, un rock progressif instrumental, somme toute assez classique. Mais là où je trouvais l'exercice insuffisamment abouti chez Quantum Fantay, Special Providence fait preuve de plus de maturité. Les thèmes se discernent mieux, les morceaux sont plus variés, les ambiances plus changeantes, et les solos prennent le temps de s'installer, tout en évitant de sombrer dans la démonstration stérile. On sent chez les Hongrois des influences jazz-rock, qui participent, sans nul doute, à la diversité de leur propos. Stylistiquement, ce n'est pas ce que j'affectionne particulièrement dans le "prog", mais force est de constater que le groupe assure parfaitement son boulot, et, pour qui aime le "rock à solo", Special Providence est un groupe qui mérite d'être découvert !!!
Vient, enfin, le tour de Lazuli. A ce stade, je me dois de dire que je ne peux, en aucun cas, être objectif concernant ce groupe. Découvert il y a quelques années, au Prog' Sud justement (quand je vous disais que j'y ai fait certaines de mes meilleures découvertes), je n'ai, depuis, plus cessé de suivre le groupe, j'ai enregistré dans leur studio et les considère aujourd'hui comme des amis.
Ceci dit, je ne suis pas le seul à avoir eu un coup de cur pour le groupe. Les Gardois sont devenus, depuis leur premier concert au Prog' Sud en 2006, la coqueluche du festival (c'est leur troisième passage). Le groupe joue donc, pour ainsi dire, à domicile ce soir, devant un public d'habitués, déjà conquis à leur univers ?
Reste toutefois que, depuis leur dernier passage, Lazuli a vu partir la moitié de son effectif : Le percussionniste, le vibraphoniste et le "stickiste" (qui était passé à la Warr Guitar), sont partis, et ont été remplacés par un batteur (qui joue aussi du marimba) et un claviériste (qui joue aussi du cor). Ce soir, le groupe présente donc les "nouveaux" musiciens à la famille, ainsi que les titres de leur nouvel album "4603 battements".
Dès le premier morceau ("Je te laisse ce monde"), Lazuli prouve que leur univers est intact. Mélange improbable de world-music, de métal, de rock, de chanson française, de musique électronique, de rock progressif (quand même), la musique de Lazuli réussi le pari impossible de marier tous ces styles sans jamais tomber dans le stéréotype ou dans le catalogue de "genres". Leurs influences, au contraire, s'avèrent totalement intégrées, digérées et, mêlées les unes aux autres, forment un univers propre au groupe, et en cela difficilement descriptible à qui n'a jamais entendu le groupe. Une musique épique, forte, parfois mélancolique et qui sait être aussi douce qu'elle a été violente l'instant d'avant. Le tout servi par un son impressionnant en live !!! Une musique à découvrir sur scène surtout. Généralement, ceux à qui j'ai fait écouter les disques ne comprennent réellement mon engouement et ne découvrent réellement le groupe qu'après les avoir vu sur scène. Ce constat étrange (et confirmé cette fois encore) vient sans doute du blocage de certains face au chant "en français", trop connoté "chanson française" pour certains amateurs de rock. La puissance scénique du groupe a toutefois tôt fait de conquérir les plus réfractaires à la francophonie.
Visuellement, si la présence sur scène d'une batterie et d'un clavier est un peu plus "classique" que l'ancienne mouture du groupe, le groupe n'a pas perdu leur impact scénique !!! Et puis, de toute façon, la Léode sur scène reste, encore et toujours, impressionnante !!! La Léode ? Un instrument unique, créé par Claude Leonetti suite à un accident. C'est en quelque sorte un contrôleur MIDI tactile, assez proche du stick Chapman en apparence... Difficile à décrire pour qui ne l'a pas vu en action. Il y a toutefois une très bonne vidéo de présentation de l'instrument, que vous devriez pouvoir trouver sur la toile en recherchant "une petite histoire de la Léode".
Bref, une nouvelle fois, Lazuli a confirmé la place particulière qu'il occupe au Prog' Sud, et dans le milieu du rock progressif en général. Les nouveaux venus dans le groupe sont adoptés, et on attend avec impatiente de les retrouver sur scène !!! En attendant, le nouvel album continue à tourner sur ma platine...
Critique écrite le 04 juillet 2011 par The Duke Of Prunes
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