Chronique de Concert
Dombrance + Crack Cloud + Los Bitchos + ClapTrap + Hyperactive Leslie + Leone Jadis (Festival Yeah ! - jour 2)
Le deuxième jour du festival Yeah ! est souvent le plus sympathique et le plus fatiguant des 3 ; observation basée sur notre participation aux éditions 2014, 2016, 2018, et 2019 de l'un des très rares festivals auquel nous allons (l'autre étant le Festival du Chant de Marin à Paimpol). La veille (voir la chronique de Philippe car nous nous sommes réparti le travail) j'ai eu notamment la joie de choper la fin du concert d'Arthur Satan, et de faire la connaissance des New-Yorkais de Gustaf.
Après avoir commencé la journée en douceur dans les toboggans de la piscine du camping, puis à chercher de l'ombre en parcourant les différents stands du parcours pour les enfants juste après le désormais fameux Games of trone, visité notre deuxième expo de feutrine du mois (In Felt we trust), laissé les enfants faire des jeux d'arcade, essayé le doito et récupéré des goûters pas franchement écolos c'est dans les caves du château que nous sommes non seulement allés chercher un peu de frais mais aussi écouter le premier groupe de la soirée.
Leone Jadis
Jamais entendu parlé de Leone Jadis et je n'ai pas pris le temps d'écouter avant de venir. Pour être honnête de tous les groupes à l'affiche cette année je ne connaissais que Mendelson qui nous donnera un des plus beaux concerts du festival le lendemain d'ailleurs, mais n'anticipons pas sur la prochaine chronique. En passant entre les bouteilles de vin de la cave je repense aux concerts que j'ai vus ici... KinG en 2016, My favorite horses puis Vacarme en 2018, Red puis Bruit Noir en 2019 et même à celui de David Lafore qui était programmé en 2020 ...
Le plancher en bois est toujours là, les enfants sont restés dehors. Nous nous calons sur la droite avec Svet. Juste devant le pianiste Camille El Bacha . Le reste des instruments / machines à ses côtés nous donne une idée du style de musique qui va suivre. Il commence en douceur au clavier et est rapidement rejoint par un deuxième musicien, Benjamin Rippert, qui commence à ajouter des sons plus électro / techno à ceux du clavier.
Pas franchement ce à quoi je m'attendais en venant ici (en tout cas par rapport aux autres années) mais ça fonctionne plutôt pas mal. Renseignements pris a posteriori sur le site du Yeah ! : " Camille El Bacha, jeune compositeur de talent issu de la nouvelle génération de pianistes classiques, et Benjamin Rippert, compositeur, producteur, architecte électronique mais aussi pianiste, depuis longtemps complice d'un certain Laurent Garnier. "
Ambiance club (boum boum qui explose de temps en temps) mais underground. Chouette mélange de live et machines. Les 2 sont à fond dedans, le public plutôt nombreux aussi (avec les yeux un peu trop rivés sur leur écran par moments ce qui m'empêche de me sentir vraiment concerné). Pour ma part, il est temps d'aller rejoindre les autres à l'air libre, de boire une bière bien fraîche (merci Jean-Phi), de dire bonjour au Lieutenant Def et de prendre des nouvelles des nouveaux projets des frères Puaux, bien évidement présents.
Hyperactive Leslie
Ensuite direction la petite scène du château (dite scène Vieille Ferme), celle située au niveau du bassin. Antonin Leymarie aka Hyperactive Leslie nous y accueille avec un large sourire qui ne le quittera que dans les moments (peut-être un peu plus techniques) demandant une concentration plus importante.
En effet sa musique qui (comme le dit très bien le site de Yeah) oscille " librement entre plusieurs territoires - jazz, électro, musiques africaines, (post-)rock, musique contemporaine - au rythme de ses envies " est plutôt sophistiquée. Ce soir, c'est un savant mélange " semi improvisé " comme il le dira lui-même, de batterie et d'électronique (joué) de plus en plus dansant auquel il est difficile de résister.
D'ailleurs une personne ira se mettre derrière la scène pour danser, puis 2, puis 3 jusqu'à une petite dizaine ... ce qui aura un effet catalytique sur le reste du public en face de la scène, mais aussi chez les bénévoles et musiciens appuyés sur le mur du château au dessus de nos têtes, dans la zone non encore ouverte à ce moment là.
Dès qu'elle sera ouverte nous la traverserons pour retrouver dans l'espace extérieur (celui où il y a quelques stands) Ben, Fred and co venus au festival sans avoir pu choper de place pour les concerts du château. Après avoir mangé le sandwich qu'on a pris le temps de se faire cette fois, je rentrerai ensuite pour le premier concert du jour sur la grande scène avec les Clap Trap.
Clap Trap
Premier set en douceur pour ce drôle de groupe dans lequel on retrouve Eric Pasquereau de Papier Tigre (de la Colonie de Vacances) vus pour la 2ème fois ici même en 2014. A ses côtés Julien Chevalier (guitare / mandoline), Paul Loiseau (batterie minimale) et Rachel Langlais au clavier pour une pop alambiquée bien sympathique et beaucoup plus calme que les groupes que je viens de citer. Ambiance détendue, short sandales. "Pop tropicale" me soufflera Phil2Guy surement au moment d'un passage plus bossa.
A leur écoute je penserai à un moment à Tahiti 80 pour le côté un peu aérien. Il faudra en tout cas attendre la fin du set pour qu'Eric s'adresse à nous pour nous dire gentiment et timidement (il n'a quasiment pas regardé le public, son regard étant braqué sur son instrument ou au loin vers le Lourmarin) : " Merci beaucoup, passez un bon samedi soir !".
Los Bitchos
Après un nouvel aller-retour hors du château me revoici au pied de la scène pour Los Bitchos. Le public est beaucoup plus dense que pour le groupe précédent. 4 filles (guitare, batterie, basse, claviers) et un garçon (guitare). Je les découvre sur scène comme la plupart des autres groupes cette année. La batteuse cogne fort et vite. La bassiste dans sa robes à cerises joue autant avec son corps qu'avec sa basse.
Même s'il n'y a pas à proprement parlé de chanteuse, leur musique est essentiellement instrumentale, je comprends assez vite que c'est la guitariste du milieu (celle en léopard) qui mène le bal. Pas mal de solos bien entraînants. Je pense inévitablement à Messer Chups vus ici même aussi en 2014 pour le côté speed-surf.
Sur quelques morceaux, comme le dernier, elles chantent quand même un peu et à ce moment là je pense aux L7 (ou l'idée que je m'en fais, ne les ayant jamais vues sur scène). Un morceau sera dédicacé à une dénommée Renée. Pas mal du tout ; belle entente au sein du groupe même si on peut leur reprocher de jouer parfois un peu trop entre (pour ?) elles et pas assez avec (pour ?) le public. Là sans être complètement là.
Crack Cloud
Retour à l'extérieur où Lucie, Cyril et Alice commencent à donner des signes de fatigue (c'est la première année qu'ils enchaînent deux soirs au château sans dormir). Entre les groupes, Stay Cats assure les intermèdes aux platines avec des sélections assez variées d'une pause à l'autre, auxquels je ne suis pas spécialement sensible. A mon retour devant la scène pour Crack Cloud j'ai encore plus de mal à me frayer un chemin pour prendre quelques photos.
Il est 23h20 et Crack Cloud semble avoir quelques difficultés à s'installer. Ca sort et rentre sur scène à plusieurs reprises. A peine ils commencent que l'un des guitariste pète un corde. Un peu plus tard une deuxième. Du coup démarrage de set très haché. Sachant que les morceaux eux mêmes le sont un peu aussi avec des montées en intensité qui s'arrêtent nettes au moment où on aurait pu croire (en tout cas voulu) que ça allait exploser.
Après avoir observé tous ces jeunes gens fiers de leurs corps à moitié nus (3 sur 6) et plutôt tatoués (2 sur les 3) accompagnés d'un saxo, un grand bassiste dans le fond et une clavier dont les " mother fucker " (m'a t-il semblé) pourtant hurlés sont complètement couverts par le saxo, je finis par rendre les armes et laisser plus de place à ceux qui autour de moi fument beaucoup et sont rentrés dedans.
Un peu comme les Psychotic Monk vus ici même en 2019 ou la Fat White Family vus toujours ici mais en 2016 ils étaient sensés me faire entrer dans une transe noisy post rock, mais ça ne marchera pas, contrairement aux deux filles juste devant moi complètement à fond depuis le début.
Rencontre ratée pour moi avec ce Crack Cloud dont la fin de set, écoutée depuis l'extérieur du coup, me paraîtra beaucoup mieux que ce que j'ai pu voir en ce début de set. Alice dort depuis un moment sur les genoux de Svet puis de Lucie, le temps que nous retournions avec Svet faire un tour à l'intérieur pour le dernier " groupe " de la soirée.
Dombrance
En général la soirée finit plutôt par un set DJ. Et ce sera le cas avec Dombrance que je découvre aussi. Je suis donc un peu surpris en découvrant un gars en costard cravate, grosses lunettes (de vue) et moustache à la Riptide/Magnum. Encore moins capable de parler de musique électro que je peux déjà l'être à propos de jazz, je dois avouer que c'était plutôt efficace.
Un peu tarte à la crème au niveau des textes : " François Fillon ", " Jacques Chirac " mais visuellement suffisamment décalé et extrêmement dansant pour que ça passe. Le public est aux auges. Très belle fin de soirée. Ce soir encore nous ramenons les enfants un peu plus tard que d'habitude (mais dans notre voiture de location, contrairement à la veille, l'ayant adroitement garée au pied du château plus tôt dans l'après midi)
C'est donc du camping que nous entendront la fin de son set... Au final (et a posteriori) une journée bien sympathique entre amis dans la journée et en musique le soir même s'il n'y avait rien d'absolument renversant musicalement (en tout cas par rapport à la veille et surtout au lendemain).
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Leone Jadis
Hyperactive Leslie
Clap Trap
Los Bitchos
Crack Cloud
Dombrance
Critique écrite le 27 juin 2022 par Pirlouiiiit
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