Chronique de Concert
Francis Cabrel
C'était la dernière date du "Trobador Tour" de Francis Cabrel dans un Dôme plein à craquer où je n'ai pas mis les pieds depuis longtemps (Joe Bonamassa il y a plus de deux ans). Pour qui n'a pas l'habitude des gros concerts, le décalage avec les petites salles est saisissant, car on n'y rentre qu'après 4 filtres (pass sanitaire, fouille, billet et enfin un détecteur de métaux, comme à l'Aéroport) mais l'accès est plus fluide que redouté.
A la buvette un spectateur très sympa n'est pas avare en anecdotes sur ses souvenirs à Marseille de AC-DC à Renaud en passant par NTM, et on s'amuse du coté forteresse. Plus amusant encore, des vigiles qui viennent faire arrêter le flash des smartphones de mamies pas bien méchantes mais pas très habiles.
Très bien placé mais trop loin pour immortaliser les différents décors et effets d'éclairage, on se contentera donc des photos réglementaires des trois premiers morceaux où il est alors seulement accompagné des choristes.
Ce qui est de bien avec ces concerts de chanteurs populaires c'est même si on a pas grandi avec ses albums, on connait malgré tout une bonne partie des tubes égrenés lors de ces deux heures de récital devant un public conquis d'avance.
Pour ma génération, Cabrel ce fut des ritournelles matraquées au top 50, des parodies plus ou moins drôles des Nuls, Guignols et Gerra, et des dizaines de reprises, des candidats de télécrochet au reboot de "Je l'aime à Mourir" par Shakira, ou plus étonnant un Dominique A dont il a repris "les gens absents" et qu'il ne tarit pas d'éloges en interview sur sa longue discographie.
Des classiques de la chanson donc et d'autres morceaux moins connus entre folk, blues, americana avec des musiciens impeccables qui revisitent avec élégance son répertoire. Avant le rappel la fameuse "Corrida" avait des accents baleariques à la Chris Rea, d'autres morceaux plus intimistes rappellent la retenue d'un Leonard Cohen (dont il rend un hommage discret sur "Peuple des fontaines").
L'éventail de sonorités est large, entre contrebasse, accordéon (sur "Petite Marie"), violon (le très beau "Des hommes pareils"), les arrangements sont plutôt classe, finalement assez éloignés de cette variété à laquelle il sera quoiqu'il arrive toujours associé.
Les incontournables des fans sont évidement au rendez-vous, de "La dame de Haute-Savoie" à "Sarbacane" en passant par "Encore et encore" et les tire-larmes "L'encre de tes yeux" ou "Je t'aimais, je t'aime, je t'aimerai".
Bien aimé son adaptation du "Mama Don't" de JJ Cale ("Madame n'aime pas") où certaines spectatrices sont invitées sur scène, le remuant "Ma place dans le trafic" et ses déhanchements dont il se moque gentiment "une demi chorégraphie, c'est mon coté métal".
Ambiance chaleureuse appréciée par le chanteur, tout en humilité, qui les remercie pour l'accueil et la fidélité. Pour ses fans transis comme pour le curieux (minoritaire) la soirée fut tranquille, complice et musicalement des plus agréables.
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Critique écrite le 21 décembre 2021 par Sami
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