Chronique de Concert
Freak Kitchen
On a un peu galéré pour trouver la salle et pour récupérer le pass-photos. Au final, tant pis pour l'invit' (un message n'ayant pas été transmis entre la communication du Rockstore et le personnel), on repassera la prochaine fois... On a tout de même eut le droit de faire de jolies photos grâce au producteur (Studio 54) et à la simplicité des gars de Freak Kitchen. Au bout du compte, on a raté la 1ère partie assurée par Wakan Tanka (dommage !!!) et à peine le temps de prendre une p'tite binouse, les trois Golgoths venus du froid débarquent sur scène.
Christer Örtefors ,le bassiste tanké comme un bœuf , aux tétons censurés à coups de scotch et changeant de bonnet toutes les deux chansons, Björn Fryklund, le batteur également taillé dans un bloc de granit, pieds nus et aux cheveux longs, lisses, certainement lavés avec L'Oréal (parce qu'il le vaut bien) et Mattias Eklundh, la véritable star du groupe, ventripotent , extrêmement bavard et avec les cheveux presque aussi crades que longs.
Ils nous mettent d'entrée de jeu dans l'ambiance avec trois morceaux terribles de chez terrible à savoir Propaganda Pie, Heroin Breakfast (un des tous meilleurs du set à mon goût) et Silence. Le son est bon, très bon (peut-être un poil trop fort car 48h après le concert, j'ai encore les oreilles qui sifflent) et c'est d'ailleurs hallucinant de voir à quel point ils parviennent à avoir un son si pur et si complet à seulement trois sur scène. Chaque musicien est au top de son instrument, le batteur est véritablement impressionnant tout comme le bassiste, et Mattias, n'en parlons pas. En voyant avec quelle facilité, il promène ses doigts sur son manche on comprend pourquoi Steve Vaï en personne a déclaré penser à lui pour une éventuelle collaboration.
Le seul point négatif que j'ai pu trouvé c'est la légère ressemblance entre tous les morceaux mais certains comme Lisa (la plus tranquille de toutes), Seven days in June, Porno Daddy ou Haw haw haw sortent du lot. Sur scène Mattias et Christer révèlent une très grande complicité, ils se font des petites blagues sans cesse et l'humour est vraiment quelque chose de récurrent dans leur musique. Ils chantent (car les trois chantent même si c'est surtout Mattias le "lead vocal") des trucs comme "I'm really proud of my new hair cut" et quand on voit leur coupe, c'est plutôt délire. Deux chansons sont également dédicacées à George "mother fucker" Bush et Mattias nous dit aussi que nous pouvons être fier de notre gouvernement qui est un des seuls au monde à se dresser contre la guerre (mouais, vraiment juste sur ce point alors !).
En fait entre chaque morceau, ils racontent des blagues, nous dit que c'est cool d'être dans un endroit chaud comme Montpellier ("ça change de la Suède" qu'il nous dit...tu m'étonnes !), que la dernière fois qu'il est venu, ils ont joué dans un endroit où il y a des ballets normalement (il nous mime ça pour se faire comprendre et c'est à mourir). Tout cela est très interactif car il nous demande de lui crier notre nom, notre adresse pour mettre sur son répondeur téléphonique, il nous prend en photo et surtout il nous fait chanter à plusieurs reprises notamment pendant un long moment sur le morceau chanté par Christer : Razor Flowers.
Le clou du spectacle, c'est le moment de "Mr Godemiché". Il enfile une sorte de sangle porte vibromasseur qui peut contenir jusqu'à 15 vibros au moins et il s'en sert pour nous faire un petit solo légèrement cacophonique mais à mourir de rire. Il nous demande même de chanter ce que fait le Gode en vibrant près des cordes : Inoubliable ! Le second moment mythique c'est lors du faux rappel quand Björn enlève son sweat pour révéler son corps de brute enlacé dans un petit T-shirt moulant tout en résilles : super kitch, gay et fashion à la fois.
Sur la fin, ils nous font donc un faux rappel de deux chansons (c'est-à-dire qu'ils font semblant de partir en allant jusqu'au bout de la scène avant de revenir illico presto en disant que "le comble de la stupidité, c'est de rester 2 minutes planqués derrière la scène en se donnant l'air intéressant et en se faisant désirer. Vous en voulez encore et bien on va vous en donner encore !") puis un vrai rappel avec notamment Snap et Nobody's laughing.
Au bout du compte l'ensemble de leur prestation est vraiment irréprochable, chaque musicien étant presque aussi comique que doué. Le top c'est les petits bouts de phrases en français (voire les mots tout simplement) prononcés par Mattias et ses potes avec un accent excellent : "Vin rouge, vin blanc, Cognac, de rien...." et l'hymne du groupe "Goodie goodie goodie....".
Bref un concert de métal inoubliable comme on en voit peu avec des gars talentueux, simples et plein d'autodérision , jouant une musique à la fois complexe et abordable, puissante et mélodique ; surtout avec des lignes de chant qui restent dans la tête pendant des semaines et des semaines. En conclusion, à ne manquer sous aucun prétexte !
Photos de Sully Vai & Ed Dazuntski
Critique écrite le 03 mars 2003 par Ed Dazuntski
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