Accueil Chronique de concert Freaks, Mygük
Jeudi 21 novembre 2024 : 6751 concerts, 27228 chroniques de concert, 5420 critiques d'album.

Chronique de Concert

Freaks, Mygük

Guingette Pirate, Paris 2 février 2005

Critique écrite le par

Compte-rendu du concert de Freaks et Mygük

C'est Richard le batteur de Freaks, qui m'avait convié à voir son groupe jouer. Je ne connaissais pas plus Richard que Freaks, mais il m'a dit qu'ils étaient influencés par Joy Division, Devo et The Fall. J'adore ces groupes, alors je me suis déplacé.



Freaks sont trois sur scène. Batterie, guitare et basse. Ils chantent en anglais. Je n'ai rien vu de Devo ou de The Fall dans leur musique. En revanche, j'ai bien retrouvé des lignes de basse façon Joy Division. Mais la connexion qui m'a paru la plus évidente c'est avec Mission of Burma. Plusieurs similitudes m'ont sauté aux yeux.



C'est un trio. Le bassiste interprète la plupart des chansons, mais le guitariste chante aussi. Martin Swope n'est pas en coulisse, mais le batteur envoie lui-même des sons qui viennent se superposer aux instruments.
Bon...j'ai bien conscience que si vous ne connaissez ni Joy Division, ni Devo, ni The Fall, ni Mission of Burma, tout ce que je viens d'écrire équivaut à du chinois. Dans ce cas, retenez ces noms et courez acheter ou emprunter leurs disques.



Freaks joue un punk-rock nerveux, tendu par une rythmique sèche et échevelée en même temps (le batteur joue debout). La basse joue un rôle central, lançant des progressions d'accord qui se terminent par des passages instrumentaux où la guitare finit par s'imposer dans des éclats de bruits, ou des éclats de rire si elle-même perd les pédales. Ils ont terminé leur set en invitant trois filles à faire les chœurs sur une reprise de Brian Eno, The true wheel. Ces filles avaient le physique et le look de ces sylphides que je croise régulièrement dans les concerts, mais jamais au travail. Dommage.



Après Freaks, que j'ai été bien heureux de voir pour la première fois, j'ai eu droit à une nouvelle découverte : Mygük. Là encore, retenez ce nom. Ce groupe est excellent. Je suis assez avare de compliments. En général, je préfère m'en tenir à une description, mais ici, nous sommes face à un objet musical particulier. Vendredi 4 février, ils jouent à Lure, dans la Haute-Saône, en accompagnement de la projection de Nosferatu, le film muet de Murnau. Si vous êtes résident de Bourgogne ou de Franche-Comté, courez les entendre. Vous ne devriez pas regretter le voyage.
Je m'emballe un peu. Revenons d'abord à ce concert du mercredi 2 février. Les Mygük sont quatre. Un batteur, un bassiste qui peut aussi bien jouer du clavier ou du violon et deux guitaristes. L'un des gratteux avait une imposante collection de pédales d'effets. La dernière fois que j'en avais vu autant, c'était chez Godspeed You Black Emperor. Le rapprochement n'est pas innocent puisque les deux groupes jouent dans le même registre, celui de la musique instrumentale, mélancolique et emportée.



Au début, j'ai eu quelques réticences car ils sont nombreux ces groupes à arpenter les mêmes chemins que les Canadiens. La réussite artistique (l'originalité) n'est pas toujours au rendez-vous. De plus, quand ils s'aventurent à chanter, cela souligne la musique de pathétique geignard.
C'est ce que je pensais de Mygük à l'écoute de leurs deux premiers morceaux. La voix du chanteur n'est pas en question. Elle est très belle, romantique. On sent même qu'il se retient, qu'il pourrait l'exploiter beaucoup plus. Cependant dans ce style, j'ai toujours l'impression que le chant gâte la sauce. Puis vint le troisième morceau, Le fantôme.



Là encore, il y a quelques paroles chantées, incompréhensibles pour le public, de vagues allusions pleines de mystère, un rien gothiques.

"Mon fantôme ne craint rien,
Car son heure n'est pas loin.
Il glisse le long du flacon ;
Mille parfums guideront
Ses pas, vers un nouveau jour,
Vers un autre jour."


Puis, il y a un tournant, une porte mal fermée, un appel d'air et les deux guitares commencent une longue chevauchée. Rien ne vaut la liberté. Je ne doute pas que cette musique a nécessité de longues heures de répétition. Mais le résultat, ici et maintenant, c'est qu'elle semble naturelle comme une poursuite amoureuse sur une lande humide. C'est magnifique, et toujours rock par-dessus tout, avec des breaks et une batterie qui claque. Honnêtement, cela surpasse des groupes aux notoriétés bien établies, peut-être surévaluées, comme Mogwai et Mercury Rev.



Les morceaux, magnifiques, vont ainsi s'enchaîner jusqu'à la fin, entrecoupées des clics produits par les pieds des musiciens sur leurs pédales. Le plus souvent c'est instrumental. Stéphane, le chanteur va aussi jouer de la flûte traversière, de l'harmonica. Il conclura, par un sobre, "merci pour nous avoir accompagné dans ce voyage musical". Souhaitons leur bonne route.

Site de Mygük : https://www.myguk.com

 Critique écrite le 03 février 2005 par Bertrand Lasseguette


Guingette Pirate, Paris : les dernières chroniques concerts

Yael Miller en concert

Yael Miller par Samuel C
La Dame de Canton - Paris, le 21/09/2017
Yael Miller, sobre et délicate, dévoilait son premier EP 5 titres (publié en CD et vinyle) à une cinquantaine de privilégiés à bord de la très feutrée Dame de Canton, jonque... La suite

Clogs + Un caddie renversé dans l herbe + Marc Sens par Pierre Andrieu
La Guinguette Pirate, Paris, le 24/11/2004
Embarquement immédiat pour le monde merveilleux des Clogs... Chérissant les disques de The National et des Clogs (où officient Bryce Dessner et Padma Newsome, respectivement guitariste et violoniste des auteurs du miraculeux album Cherry Tree de The National), on se devait d'échouer sur les bords de la Seine pour assister au concert... La suite

Poum Tchack par la pitchoune
Guinguette Pirate, Paris, le 18/09/2007
Encore une fois ces filous ont fait chavirer mon coeur !! une ambiance électrique, les poum tchack étaient dechainés malgré le debut "houleux" et le mal de mer de certains... Un grand merci à ces fous chantants dansants swingants... La suite

Sébastien Martel + Alexis HK par Pierre
Guinguette Pirate, Paris, le 09/03/2006
Pour fêter son départ, pendant tous le mois de mars la Guinguette Pirate invite plein de groupes sympas (Jim Murple, Mon Côté Punk, bertrand Belin) a tarifs abordables (10 €). Hier c'était Sébastien Martel et Alexis HK. J'avais vu le premier il y a 3 ans, quand en duo avec Camille il faisait la première partie de -M-. Son premier album... La suite