Chronique de Concert
Fred Pallem et le Sacre du Tympan, Tribute SOUL CINEMA
On avait découvert Fred Pallem et son sacre du Tympan sur scène, il y a quelques semaines à la Gaité Lyrique lors de son concert dédié à la relecture de la musique de François de Roubaix. Cela avait été un grand moment et nous avait convaincu de suivre la tête pensante du Sacre du tympan dans ses nouvelles aventures.
C'est une toute autre incarnation du sacre du Tympan qu'accueillait le New Morning pour ce concert appelé "Soul Cinema" ; dédié aux BO Funk des Films américains des années 70 et à la Blaxpoilation. En effet, du groupe de la Gaité lyrique, il ne semble subsister que Fred Pallem à la basse, qui est cette fois ci entouré par un ensemble de cuivre, un batteur, un percussionniste, un guitariste, un clavier clarinettiste.
C'est une salle presque complète qui fit un accueil chaleureux au groupe, ou comme toujours au New Morning, le public essaie d'éviter de se retrouver piégé à suivre le concert derrière les fameux pylônes de béton qui sont définitivement la malédiction de cette salle, au même titre que les Barmens qui sont probablement sous Tranxen et les moins réactifs d'Europe et peut-être même du monde, sans oublier les toilettes qui sont presque dans la lignée de celles de Transpotting. Pour autant l'antre de la rue des petites écuries, reste un haut lieu de la musique à Paris en raison de la qualité de sa programmation, des concerts historiques qui y ont eu lieu et il faut l'avouer d'une très bonne acoustique.
C'est par une reprise fiévreuse d'Isaac Hayes que le sacre du tympan fit d'emblée monter la température en ce début de concert. La température restera à son maximum avec plusieurs reprises de Quincy Jones avant de quitter la musique 100% Blaxpoilation pour s'aventurer sur les terres de Lalo Shiffrin avec une impressionnante relecture de la BO de "Dirty Harry".
Les musiciens sont clairement des virtuoses et prennent un plaisir évident et communicatif à s'attaquer à l BO de "Blacula", de "Beyond the valley of the dolls". On sera moins fan des quelques love themes abordé de soir et de la partie chantée par Dom Farkas, l'ancien chanteur de "Trash Corporation" dont le vibrato provoque en nous l'effroi d'une comparaison et d'une évocation avec celui de Michel Jonasz.
En fait c'est à ce moment-là que, malgré le bon moment qu'on est en train de passer, que l'on perçoit les limites de ce programme "Soul Cinéma". C'est un concert de Musique Funk noire, jouée par des Blancs auquel nous assistons. Malgré le talent l'enthousiasme et l'immense technique des musiciens, il manque cette chaleur moite, ce côté salasse et onctueux propre au FunK des seventies. Il faut dire que Pallem joue de la Basse avec un médiator à l'opposé des grands bassistes Funk, que le Guitariste sonne d'avantage Rock que funk quand il part dans ses solos sur sa Fender.
Après une courte pause, le sacre du Tympan réattaque par du Isaac Hayes, et du Roy Ayers et bien entendu finit par rendre hommage aux compositions de James Brown faites pour le cinéma. Pour cela, le Sacre du Tympan se voit prêter main forte par la chanteuse Lisa Spada qui illumina littéralement cette fin de concert par son énergie et par une voix qui n'a rien à envier à Tina Turner ni à Aretha Franklin.
L'illumination perdura jusqu' à une reprise finale et dantesque du fameux tube de Bobby Womack, " Acroos the 110th street" qui fut repopularisé à travers son incursion dans la BO de Jackie Brown de Quentin Tarantino il y a maintenant près de 20 ans.
C'est donc une bel exercice de style que nous ont offert Fred Pallem et son sacre du Tympan à travers ce concert"Soul Cinéma" même si à mes yeux il n'a pas été du même calibre que l'hommage à Francois de Roubaix qui nous avait emmené bien plus loin, si tant est que les univers des deux programmes puissent être comparables.
Critique écrite le 29 novembre 2016 par lol
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