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Chronique de concert Frozen Falls
Mardi 5 novembre 2024 : 7051 concerts, 27217 chroniques de concert, 5420 critiques d'album.
Chronique de Concert
Frozen Falls
Historique du pourquoi de ma présence dans un locaux de répète de Brooklyn en ce mardi soir ... En 2003 je débarque à New York ; lors de mon deuxième concert (au Bowery Ballroom) je découvre the National et sympathise avec Aaron (ou Bryce) me conseille d'aller voir Qatsi au Pussycat Lounge. Je viens de mettre un pied dans ce qui sera la bande son de mon New York. the National - Qatsi - Steve Shiffman and the Land of No- the Teenage Prayers - Nicole Atkins and the Sea - Fort Ancient - Heloïse and the Savoir Faire ...
Depuis Qatsi celui du lot que j'avais vu le plus fréquemment (avec The National) s'est arrêté pour donner naissance quelques années plus tard à Frozen Falls avec les mêmes Jude Flannery (chant / guitare), dAve Hollinghurst (guitare / choeurs) et Luke Hughett (batterie). Il y a quelques années je m'étais déjà invité pour les écouter répéter persuadé que l'album suivrait de près ... Finalement ce fut plus long que prévu (quelques bébés, un nouveau local / studio, beaucoup de boulot, quelques concerts ...) mais cette fois c'est bon la sortie est prévue pour octobre !
Du coup après avoir un peu insisté me revoilà dans la position légèrement inconfortable (limite voyeur) du témoin d'une répète. Juste avant j'étais déjà retourné dans le Bronx pour faire une présentation donc en plus de mon bazar habituel j'ai aussi mon ordi. Le quartier est vraiment différent de ceux dans lesquels nous trainons depuis plus d'une semaine. Il ressemble à ce qu'était le Brooklyn d'avant de devenir si populaire (au sens de moins en moins populaire justement). Genre Bushwick il y a 10 ans ? Entre les entrepôts et quelques garages des boutiques de vidéos coquines et quelques deli ou restau dont le Gran Villa où nous achèterons quelques pupusa (sorte de crêpes dont le contenu est directement intégré à la pâte) pour diner.
Arrivé à l'adresse indiquée sous un ciel menaçant c'est dAve qui nous ouvre et nous fait visiter le lieu (les 2 autres ne sont pas encore arrivés). Impossible de se douter qu'il y a un studio là et pourtant 2 étages plus haut nous voici dans ce qui me fait penser à la caverne d'Ali Baba (pour les musiciens). Ce lieu d'une bonne 60aine de mètres carrés est en fait partager entre plusieurs groupes dont Frozen Falls, SSATLON (comprendre Steve Shiffman and the Land of No), et Verona (un nouveau groupe dans lequel joue dAve et dont il me fera écouter quelques morceaux en même temps qu'on papote). On discute un peu musique (je lui parle des concerts vus la semaine passée - Nicole Atkins, Cactus Blossoms, Phantom Fifth, Playhound and co et enfin PJ Harvey ) et de trucs plus perso : l'impression de continuer une conversation commencée au Zombie Hut il y a 13 grosses années (décidément ce séjour est placé sous le signe du flash back).
Luke (qui sur sa route a croisé Svet et Alice parties rejoindre des copines) suivi de près par Jude arrivent et après que chacun se soit raconté brièvement sa semaine, que je leur ai donnée les disques marseillais que je leur avais amenés - the Host pour Luke, Jim Younger's Spirit pour Jude, sachant que dAve a déjà eu son Charlie O. et Tim son KRO) et que dAve ait filé à chacun les épreuves (test pressing) de leur album (je vous l'ai dit que cette fois il allait sortir !) chacun prend place derrière son instrument. Pour ma part soucieux de ne pas interférer (et de finir ma soupe) je reste derrière Luke.
La semaine précédente ils avait bossé 3 ou 4 morceaux, l'idée ce soir est de les reprendre vite fait (pour voir si ils n'ont rien oublié) et de bosser les 2-3 autres suivant. Car curieusement il y a finalement pas mal des morceaux qu'ils n'ont jamais joué en live apparemment. L'objectif est donc d'ici la sortie de l'album (fin octobre) d'être capable d'en jouer tous les morceaux en live (où on ne peut pas superposer x couches comme en studio) à trois.
Je ne vais pas rentrer dans les détails de quels morceaux ils ont joué et combien de fois chacun d'autant que même si je les ai déjà je crois tous écoutés je ne connais pas tous les titres mais I y avait tout de même Holding hands (qui est en écouté depuis longtemps sur leur site) et Frozen arrows (morceau qui nous avait tenu compagnie à la Conception lorsque nous attentions qu'Alice pointe le bout de son nez). Sympa et amusant pour moi (qui suis tout sauf musicien) de voir le processus ... d'autant qu'à ce stade les morceaux sont joués sauf quelques rares exceptions en entier. Puis après un moment de silence ou chacun se regarde en souriant ou grimaçant, chacun y va de son analyse ou de son idée pour améliorer ou essayer autre chose (et si on commençait plutôt par la basse, et si je ne rentrais avec la batterie qu'à ce moment là, tiens j'ai essayé cette boucle qu'en avez vous pensé ...).
Pour certains morceaux ça se fait tout seul, pour d'autre c'est plus difficile comme ce morceau millefeuille (vraiment beaucoup de pistes superposées) qu'ils réécouteront même en jouant pour essayer de retrouver ce que chacun avait joué dessus (trop dur je crois que celui là on va le laisser tomber - mais non c'est normal ce n'est que la deuxième fois qu'on essaie, donnons lui une chance - ok tu as raisons ...). De temps en temps l'un des trois sort pour aller chercher à boire pendant que les autres continuent et/ou s'amusent à faire des versions très différente (cf la version presque ska de Frozen Arrows si j'ai bonne mémoire).
Je me retiens d'applaudir entre les morceaux ou même de donner mon avis qui de toute façon est positif et pas franchement critique. En effet comme je leur dirai au moment ils me demanderont comment je trouve Frozen Arrows par rapport à la version du disque, si eux ont l'impression que certaines fois ou versions sont meilleures que d'autre, très honnêtement de mon côté je trouve que chacune a leur son, leur univers (même en pseudo ska), alors certes j'aime bien quand c'est nerveux et quand ça explose (ce qui arrive à la fin de plusieurs des morceaux), mais même quand c'est calme ça me plait. La seule chose c'est que dans un cas ça me donne envie de bouger et dans l'autre ça me berce mais dans les deux cas ça me plait.
Avoir la possibilité comme ça d'écouter plusieurs versions de morceaux qui me sont déjà familiers pour certains est un vrai luxe. Alors certes il n'y a pas la tension du concert et la réponse du public mais de ce côté à la cool (tiens j'oublie les paroles ou comment jouer ça) se dégage aussi quelque chose de touchant voire d'intime. Vers 23h, globalement contents ils ont décidé que cela suffisait pour ce soir et qu'ils attaqueraient les 2-3 derniers la semaine prochaine ... Je profiterai ensuite de la voiture de Jude pour retrouver les filles du côté du BAM avant de rentrer tranquillement en Q
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Critique écrite le 17 août 2016 par Pirlouiiiit
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