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Chronique de concert Gabby Young and The Other Animals
Jeudi 21 novembre 2024 : 6751 concerts, 27229 chroniques de concert, 5420 critiques d'album.
Chronique de Concert
Gabby Young and The Other Animals
Après autant d'années à arpenter les concerts, je n'aurais jamais imaginé un jour être accueilli par des policiers municipaux en armes et gilets pare-balles. D'autant plus à l'entrée d'une salle comme Le Théâtre du Rocher de La Garde, le parfait exemple de petite salle à taille humaine, où tout le monde s'échange paroles et sourires sans même se connaître. Il faut croire que tout arrive, dira-t-on simplement, la tête encore un peu dans le coton, comme bon nombre je présume, et sans arriver à trancher entre objective nécessité et démesure surréaliste. L'ironie veut d'ailleurs, qu'à l'heure où je rédige ces quelques mots, je tombe sur un post sur les réseaux sociaux de l'artiste de la soirée, relatant cet épisode des " Yes, I did freak out when I saw the armed guards at the entrance to the small theatre we were playing at in La Garde " (oui, j'ai flippé quand j'ai vu les gardes armés à l'entrée du petit théâtre où nous avons joué à La Garde).
Heureusement ce soir-là, l'antidote à l'actualité anxiogène se trouvait à l'intérieur, en la personne de la Gabby Young accompagnée de quelques uns de ses Other Animals. Quelques uns, car ne pouvant vraisemblablement pas se déplacer systématiquement avec toute sa ménagerie de musiciens, c'est en formation quintet que nous la découvrons (la groupe de base s'apparentant a priori à une sorte de collectif, où se croisent une myriade de musiciens de toutes sortes, cuivres, percussions, accordéons, etc ...).
Robe multicolore à jupon de tulle blanc, ongles bigarrés, diadème à plumes sur une chevelure rouge flamboyante à longue natte, excentricité est logiquement le premier mot qui vient à l'esprit pour qualifier Gabby Young. Le côté décalé de ses acolytes dans l'attitude et la tenue vestimentaire renforcent encore le côté fête foraine délurée de l'ensemble (à l'image de Stephen Ellis, guitariste avec barbe-guitare-chemise-veston aux allures de Paddy McAloon en Gentil Organisateur de kermesses colorées, ou de la jeune Emily McGregor, en délicieuse elfe violoniste).
Côté musique, pop, folk, swing, jazz ou musique balkanique alternent allègrement (voire se mêlent carrément dans les mêmes morceaux). Ce que l'on nomme déjà le style " Circus Swing " est né. Que ce soit un énergique In Your Head, un trois temps d'une Male Version Of Me avec la reprise en choeur du refrain " you're perfect for me " en français (" tu es parfait pour moi "), un I've Improved aux accents des Balkans, une plus classique Another Ship, ou une plus lente et mélodique One Foot In Front Of The Other (d'ailleurs titre du dernier album, comme en contre-pied au style plus exotique de l'ensemble)... tout un chacun trouvera dans cette musique les mélodies et sonorités qui le font vibrer.
Si Gabby Young jeune s'était destinée initialement au chant lyrique, elle s'en est éloignée depuis, tout en en gardant de beaux restes : une belle voix virevoltante, aux aigus et vibratos assez caractéristiques... le tout dans de très nombreuses envolées lyriques, toute sa bande d'animaux l'appuyant en choeur.
Déplacements aléatoires selon l'humeur, transitions parlées joyeusement bordéliques, ou décollage du fil de micro en plein milieu du concert par Gabby elle-même afin qu'elle puisse être un peu plus libre de ses mouvements (le fil aurait été totalement libre, je parie mon calepin qu'elle serait montée dans les gradins parmi nous...), si mise en scène millimétrée il y a eu aux origines de ce concert (voire pour le concept même du " Gabby Young and Other Animals"), la nature de l'artiste et la participation des musiciens donnent au concert une apparence de joyeux bordel revigorant (même si on ne s'y trompe pas ; plusieurs détails montrant la très grande maîtrise de l'artiste et de son groupe au cours de la performance). Et l'artiste et le groupe prennent visiblement plaisir à être sur scène et à emporter le public avec eux. Absence ou non des cuivres et autres percussions du big band originel (une oreille rapide à leurs album donne une idée de ce que cela pleut donner au complet !), les sourires se dessinent tout naturellement sur les visages du public de ce soir.
Le tout ponctué de pas mal d'éclats de rire : si le look et l'attitude du groupe invitaient déjà à la bonne humeur, l'accent british de Gabby ou de ses acolytes lors des transitions au cours desquelles ils tenteront de s'exprimer en français à maintes reprises, est l'ingrédient euphorisant supplémentaire pour tout bon public frenchie qui se respecte (à grands renforts de " eh Gabby !" par-ci, ou de " eh Stephen !" par-là). Ajoutez à cela les différentes séquences où le groupe fait appel au public pour participer à leur choeurs - même si les ficelles sont larges comme des Big Ben et éculées depuis des lustres - vous obtenez un parfait spectacle de détente.
Et force est de constater que ça fonctionne merveilleusement, et de manière parfaitement honnête : vous n'y pouvez rien, vous êtes emportés malgré vous dans ce tourbillon festif, bon enfant et terriblement entraînant. Et touchés également par de très beaux moments : les rappels, avec notamment la marche lente et délicate de We're All In This Together aux accents fédérateurs (" nous sommes tous dans le même bateau "), scandée avec l'aide des choeurs du public, et sur laquelle Stephen Ellis égrènera une poignée de notes de La Marseillaise à la guitare, finiront de conquérir le public.
Heureusement ce soir-là, l'antidote à l'actualité anxiogène se trouvait à l'intérieur, en la personne de la Gabby Young accompagnée de quelques uns de ses Other Animals. Quelques uns, car ne pouvant vraisemblablement pas se déplacer systématiquement avec toute sa ménagerie de musiciens, c'est en formation quintet que nous la découvrons (la groupe de base s'apparentant a priori à une sorte de collectif, où se croisent une myriade de musiciens de toutes sortes, cuivres, percussions, accordéons, etc ...).
Robe multicolore à jupon de tulle blanc, ongles bigarrés, diadème à plumes sur une chevelure rouge flamboyante à longue natte, excentricité est logiquement le premier mot qui vient à l'esprit pour qualifier Gabby Young. Le côté décalé de ses acolytes dans l'attitude et la tenue vestimentaire renforcent encore le côté fête foraine délurée de l'ensemble (à l'image de Stephen Ellis, guitariste avec barbe-guitare-chemise-veston aux allures de Paddy McAloon en Gentil Organisateur de kermesses colorées, ou de la jeune Emily McGregor, en délicieuse elfe violoniste).
Côté musique, pop, folk, swing, jazz ou musique balkanique alternent allègrement (voire se mêlent carrément dans les mêmes morceaux). Ce que l'on nomme déjà le style " Circus Swing " est né. Que ce soit un énergique In Your Head, un trois temps d'une Male Version Of Me avec la reprise en choeur du refrain " you're perfect for me " en français (" tu es parfait pour moi "), un I've Improved aux accents des Balkans, une plus classique Another Ship, ou une plus lente et mélodique One Foot In Front Of The Other (d'ailleurs titre du dernier album, comme en contre-pied au style plus exotique de l'ensemble)... tout un chacun trouvera dans cette musique les mélodies et sonorités qui le font vibrer.
Si Gabby Young jeune s'était destinée initialement au chant lyrique, elle s'en est éloignée depuis, tout en en gardant de beaux restes : une belle voix virevoltante, aux aigus et vibratos assez caractéristiques... le tout dans de très nombreuses envolées lyriques, toute sa bande d'animaux l'appuyant en choeur.
Déplacements aléatoires selon l'humeur, transitions parlées joyeusement bordéliques, ou décollage du fil de micro en plein milieu du concert par Gabby elle-même afin qu'elle puisse être un peu plus libre de ses mouvements (le fil aurait été totalement libre, je parie mon calepin qu'elle serait montée dans les gradins parmi nous...), si mise en scène millimétrée il y a eu aux origines de ce concert (voire pour le concept même du " Gabby Young and Other Animals"), la nature de l'artiste et la participation des musiciens donnent au concert une apparence de joyeux bordel revigorant (même si on ne s'y trompe pas ; plusieurs détails montrant la très grande maîtrise de l'artiste et de son groupe au cours de la performance). Et l'artiste et le groupe prennent visiblement plaisir à être sur scène et à emporter le public avec eux. Absence ou non des cuivres et autres percussions du big band originel (une oreille rapide à leurs album donne une idée de ce que cela pleut donner au complet !), les sourires se dessinent tout naturellement sur les visages du public de ce soir.
Le tout ponctué de pas mal d'éclats de rire : si le look et l'attitude du groupe invitaient déjà à la bonne humeur, l'accent british de Gabby ou de ses acolytes lors des transitions au cours desquelles ils tenteront de s'exprimer en français à maintes reprises, est l'ingrédient euphorisant supplémentaire pour tout bon public frenchie qui se respecte (à grands renforts de " eh Gabby !" par-ci, ou de " eh Stephen !" par-là). Ajoutez à cela les différentes séquences où le groupe fait appel au public pour participer à leur choeurs - même si les ficelles sont larges comme des Big Ben et éculées depuis des lustres - vous obtenez un parfait spectacle de détente.
Et force est de constater que ça fonctionne merveilleusement, et de manière parfaitement honnête : vous n'y pouvez rien, vous êtes emportés malgré vous dans ce tourbillon festif, bon enfant et terriblement entraînant. Et touchés également par de très beaux moments : les rappels, avec notamment la marche lente et délicate de We're All In This Together aux accents fédérateurs (" nous sommes tous dans le même bateau "), scandée avec l'aide des choeurs du public, et sur laquelle Stephen Ellis égrènera une poignée de notes de La Marseillaise à la guitare, finiront de conquérir le public.
Critique écrite le 25 novembre 2015 par Flag
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