Accueil Chronique de concert Garciaphone + Holmes + Declan de Barra
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Chronique de Concert

Garciaphone + Holmes + Declan de Barra

Garciaphone + Holmes + Declan de Barra en concert

Le Rat Pack, Clermont-Ferrand 28 septembre 2009

Critique écrite le par

Une soirée folk de fort bon aloi et sans prétention au Rat Pack à Clermont-Ferrand... En ce lundi soir automnal, les trois humbles artistes (pas de chichis : on joue et on ne pose pas ) qui se succèdent sur la scène évoluent tous dans le style folk mais avec de notables variantes : quelques touches d'électro pop pour le Clermontois Garciaphone, une bonne dose de country rock pour les Suédois du groupe Holmes et une forte influence celtique pour l'Irlandais Declan de Barra. Outre le style générique et la simplicité avec laquelle ils se présentent sur scène, les trois artistes ont également en commun le fait de savoir écrire de superbes chansons. C'est peut être un détail pour certains, mais pour nous ça veut dire beaucoup...





Garciaphone, "Pas la peine d'en rajouter, c'est parfait !"


Chargé d'ouvrir la soirée, Olivier de Garciaphone fait une nouvelle fois preuve de son talent inné pour présenter ses chansons - entre folk pop et électro pop - avec une guitare sèche, un autosampler et une petite boite à rythmes. Malgré sa grande timidité, son air un peu triste et un son réglé trop faiblement (dommage, quand on a possède une aussi belle voix et des arrangement de claviers aussi classe), il n'est pas bien difficile de déceler chez ce jeune artiste les promesses d'un avenir radieux. Même les sourdingues de la presse nationale (Télérama et les Inrockuptibles en tête) commencent à s'en rendre compte, c'est dire. Il faut avouer que la beauté des morceaux écrits par Garciaphone est proprement aveuglante ; c'est un peu comme si Elliott Smith, Jason Lytle de Grandaddy, Neutral Milk Hotel et The Notwist réunissaient leurs forces pour collaborer ensemble à l'écriture de morceaux. Voix troublante, compositions impeccables, orchestrations aussi minimalistes que bouleversantes, reprises sidérantes (ce soir, Chelsea Girls de Nico), ambiances mélancoliques très prenantes : pas la peine d'en rajouter, c'est parfait !




Holmes, "Touchés par la grâce... "


Juste après Garciaphone, les six membres du groupe Holmes sortent le grand jeu avec une country folk rock de très haut vol. Ambiance "Neil Young Harvest" : voix sur le fil du rasoir, arrangements country superbes (lap steel guitare magique, piano discret, guitares sèches captivantes, chœurs divins, rythmiques délicates)... Il ne faut pas plus d'un morceau pour rentrer de plain pied dans cet univers bouleversant ; ces gens-là tutoient les sommets avec la plus grande facilité, leur songwriting classique permet de passer de superbes moment à rêvasser aux paysages de la Suède et des Etats-Unis, le choix des orchestrations étant - quant à lui - tout simplement imparable. Dans ce concert de classe, on sortira du lot la voix magistrale du chanteur et la pedal steel guitare, qui font gravement tripper... Impossible de penser à autre chose ou de décrocher une seule seconde son attention de la scène ! Les très aériens musiciens de Holmes semblent réellement touchés par la grâce dès qu'il s'agit de jouer leur musique ensemble sur une scène. Petit détail croustillant, la choriste au physique plus que troublant donne envie de s'installer illico presto à Gotebörg, en Suéde. Mais, même sa très jolie voix (qui se marie admirablement avec celle du chanteur principal) et son corps de rêve n'arrivent pas à faire oublier le très discret joueur de guitare en slide caché derrière elle : dès que cet homme touche sa "six cordes" placée sur ses genoux, il arrive à créer des climats vraiment irrésistibles. Du grand art ! Comme le final du concert où Holmes se fait plus rock, voire post rock, démontrant ainsi la très large palette de ses dons musicaux. Une très belle découverte !





Declan de Barra, "Il y a de la beauté dans les choses les plus sombres... "

Un bonheur n'arrivant jamais seul, Holmes a emmené dans ses bagages de tournée en direction de l'Espagne le très volubile et excentrique Declan de Barra, déjà aperçu cette année au festival Europavox. Toujours aussi à l'aise sur scène et prompt à casser la barrière entre le public et l'artiste, il capte immédiatement l'attention du public avec sa voix puissante, qui peut être à la fois d'une cristalline clarté et très rocailleuse. Avec sa guitare sèche, sans micro la plupart du temps, a capella de temps en temps ou avec une sorte d'accordéon/cornemuse dont il joue d'une seule main, l'imposant songwriter donne la chair de poule... Son univers entre folk pop (inspiré aussi bien par Jeff Buckley que par Leonard Cohen) et morceaux celtiques baignés de culture irlandaise se révèle très vite saisissant. Non content de réussir à laisser coi son auditoire en n'utilisant que très peu de moyens, il réussit également à créer une ambiance chaleureuse avec deux trois blagues bien senties et quelques anecdotes croustillantes. Celle où il raconte qu'une spectatrice lui a vertement reproché de ne jamais écrire de chansons gaies est assez savoureuse : après s'être fait insulter par la dite personne (et avoir répondu sur le même ton - à base de "fuck you" -, normal !), Declan de Barra a essayé très fort d'écrire une composition moins triste avec une mélodie presque sautillante, mais le texte du morceau qui lui est venu évoque... la fin du monde. Caramba, encore raté ! Enfin, "raté" pour le côté jovial, pas pour la qualité de la chanson, très belle comme le reste du répertoire de ce showman aussi expansif qu'attachant et léger. Le temps de prendre les adresses email des spectateurs et Declan de Barra a déjà joué son dernier morceau (Red Forests, un tube, comme son titre le plus connu, le très beau Apple Tree), morceau qui dit en substance qu'il y a de la beauté dans les choses les plus sombres. Belle conclusion, non ?

Cette superbe soirée - organisée par Damien de Stetson, qui se doit d'être remercié ici, tout comme le Rat Pack pour sa programmation de qualité et ses prises de risque - méritait assurément le déplacement !



A lire également, un compte rendu de la soirée Kütu Folk Records à la Coopé (où Olivier de Garciaphone jouait avec Leopold Skin en tant que batteur)...



Sites internet : www.myspace.com/ratpackclub (programmation, liens, écoute etc), www.facebook.com/leratpack, www.myspace.com/holmezzz, www.myspace.com/declandebarra, www.myspace.com/garciaphone.

Photos d'archives extraites des sites des artistes...

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