Un ch'tit festival en plein air kyé carrément le bienvenu vu la transformation en sauna des salles de concert. Bras, c'est un p'tit bled varois entre Saint-Maximin et Brignolles. Et le Collectif Be's Art a eu la riche idée d'associer les villageois au festival. Ainsi les artistes locaux exposaient directement chez les commerçants, les bars ouvraient plus tard, les habitants carrément sympas. Des groupes qui jouaient en dehors du festival sur la place du village, du théatre en plein air, des échassiers, etc.. Tu rajoutes à ça un coin plutôt sympa pour des ballades. Dans tous les cas, chapeau aux zorgas, très sympas qui ont organisé un chouette festival pour 60 balles les deux jours, avec des bières et sandwich à 10 balles,
un super accueil et une sécu discrète.

Avec plus de 20 groupes, j'ferais pas des chroniques détaillées d'autant que les balaldes au bord de la rivière, les siestes à l'ombre et les apéros-comptoirs dans des bars super sympas (à la mauresques à 8 balles en plus !!!) te rendent infidèles à la scène. En vrac :

Percus action: ils zont pas joués sur scène mais assuraient les transitions entre les groupes. Surement le combo kya eu le plus de succès. Faut dire qu'elle était carrément entrainante cette fanfare. D'ailleurs pas mal de monde la suivait en dansant que ce soit du bar au devant de la scène ou dans les rues du village.

Los Glandos: les zautres chouchous du festival. Bon ok, ils devaient jouer le dimanche à 11h mais y sont arrivés en retard, c'est dire s'ils sont fidèles à leur nom ! On les a donc découvert sur la ch'tite place en face de notre bar favoris, sirotant des mauresques. Un groupe pseudo péruviens (grattes seches, flutes de pans, chants) hyper festif et des paroles entrainantes (premier morceau : "los glandos, anti-faschos, viva la fiesta", hop, hop, et un deuxieme morceau à la gloire du pastaga et de la mauresque, que demande le peuple ? Rien de plus assurément vu qu'ils ont reçu une vétritable ovation. J'crois d'ailleurs que j'vais créer leur fan club marseillais).

S. Caplain trio: En arrivant le sam'di, un trio de jazz + chanteuse. Vu le cagnard, ton activité la plus speed c'est siroter une bonne mousse. Et là le jazz ça le faisait carrément. D'ailleurs une p'tite remarque, faudrait penser à programmer les aprem' du jazz, reggae et autres folkeux et laisser pour le soir rock et electro paske bon au soleil ça l'fait moins.

Les rats s'cassent: toujours autant la pèche (cf chronique précédente au Balthazar) leur ska-reggae-rock a réveillé le public abruti par le soleil. Visiblement déçus (et nous aussi !!) par le manque de temps (45mn par groupe), ça a engendré une frustration certaine chez les spectateurs.
J'ai été doublement déçu vu qu'il n'ont pas eu le temps de jouer leur deuxieme groupe, les Grosses Papilles, excellent combo de chanson-apache.
Viv'ment qu'ils repassent à marseille !

Rit et les champignons: le môssieur ki m'a réconcilié avec le reggae folk. Bon ok faut pas être allergique au discours : vive la ganja, le monde est injuste, les hommes sont frères, la nature est belle, merci leTout Puissant (ni Jah, ni maitre !!!!!!!!!!!!). Mais bon j'avoue que en général je supporte guère le discours babos (ok le punk aussi a pas mal de clichés.) mais là ça le faisait. La cadre y était surement pour beaucoup. Et l'garri (gratte folk, petite caisse, truc qui fait des bruits rigolos quand tu souffle dedans (comment je viens de ruiner toute ma crédibilité de chroniqueur musical.)) a un talent certain pour te scotcher un sourire au lèvres, il a le bonheur communicatif. T'ajoutes à ça une zique (il
était accompagné par un mec aux percus) des plus entrainantes et tu te surprends à siffloter tout en te trémoussant (ne le répétez pas aux punks marseillais, je joue ma crédibilité là moa !).

Brigade Boulègue: mes chouchou za moa. Un groupe de ch'tis jeunes qui m'a mis la pèche (et pas ka moi assurément). Une base ska-reggae mais mélangée avec des zinfluences hip-hop, jazz, rock, musique médiévale, salsa. Un message fort pertinent "pas de barrières musicales, pas de barrières mentales", des zicos entrainants (gratte folk, djembé, trompette/xylophone, basse, batterie) et un chanteur kya la tchatche et qui sait faire réagir l'public. Tout l'monde dansait et y z'ont eu droit à une ovation. Viv'ment kils passent à Marseille.

Tripod: le gros son du festival. Toujours efficace même si ça l'était plus à l'Espace Julien pour le concert Srirachha (question de lieu, de matos et de public). Un beuf avec les chanteurs de Babylon Pression.

Voili, voilou, un excellent wikend au soleil. Merci aux Be'artiens et à l'année prochaine.