Accueil Chronique de concert Gontard - Splash Macadam
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Chronique de Concert

Gontard - Splash Macadam

Gontard - Splash Macadam en concert

Le Makeda - Marseille 12 février 2020

Critique écrite le par


Splash Macadam. Bis Repetita. Y aura t'il quelque chose à ajouter à une chronique écrite il y a moins d'un mois sur un groupe vu en novembre ? Pas de promo d'album en vue, pas d'annonce fracassante à l'horizon.
Alors ? Alors, rien...
Sauf que jamais deux sans trois (cf. chronique précédente donc).
Sauf que les SM jouent à domicile. Et on sait qu'à domicile ça peut - paradoxalement - être plus difficile. Jouer devant son public, prendre les 3 points. Tout sauf évident.
Sauf qu'un concert des Splash Macadam n'est jamais deux fois le même.

Ce soir en est une nouvelle fois la preuve. Enfin, pas complètement, parce qu'il y a des constantes quand même.
L'ouverture avec "Love" d'abord. L'envie, ensuite. Comme une marque de fabrique. Même si ce soir le stade est loin d'avoir fait le plein. A vue de nez, une cinquantaine de personnes ont poussé les portes du Makeda. Pas de quoi décourager Vincent (chant, guitare, claviers, bordel), Guillaume (basse), Etienne (batterie) et Damien (claviers).


D'entrée de jeu le ton est donné. La guitare larsen, le son est sale, agressif, on n'est clairement pas parti pour un gentil set pop'n'roll. Non c'est plutôt un déluge de feu qui attend les chanceux présents ce soir. Et quand je dis chanceux, je parle du public, un peu moins de Gontard, la tête d'affiche qui commence à se sentir fébrile en réalisant qu'une partie de ses instruments sont restés sur scène pour faciliter le changement de plateau, à commencer par la batterie, partagée avec les Splash.
Vincent rigole déjà. C'est lui qui donne le ton, annonce les morceaux, donne la direction et le sens que va prendre le concert du jour. Le chef de meute. Un air qui n'est pas sans rappeler Tom Yorke parfois. Un Tom Yorke sans la prise de tête, tantôt capable de sourire au reste du groupe, tantôt enfermé dans sa bulle, yeux fermés, air inquiétant.


Un type que tu sens capable de tout pour sa musique. Pas du genre à balancer son set pour se dépêcher de pouvoir aller écluser des bières avec les potes.
La sincérité, une autre constante de ce groupe.

On sent que l'atmosphère est électrique. Que le groupe a envie que quelque chose se passe. Ce besoin de provoquer n'est pas vide de sens, ce n'est pas une attitude, une pose, le cliché éculé du groupe de rock. Ca fait partie de leur identité. Après tout, provoquer, au sens premier ça veut bien dire "pousser à réagir", non ?
Et ce soir, quand Vincent se jette dans la batterie (partagée, faut-il le rappeler ?), provoquant une vague de stress chez les techniciens (un jeune stagiaire dont c'est apparemment la première au son ce soir saura s'en rappeler) et d'angoisse chez Gontard, on sent bien que c'est sincère. Jouer du r'n'r quoi. Iggy expliquait que sortir sa b*** face au public - avant que ça devienne sa marque de fabrique et tout un cirque - consistait à faire réagir une salle apathique, un public pas attentif. Pour qu'il se passe QUELQUE CHOSE. Sinon autant rester chez soi à écouter un album.
On en est là. Alors, oui, c'est rock, c'est punk, ce que tu veux, mais c'est surtout sincère.


La suite du concert est sur la même lancée. Plus électrique qu'hypnotique, contrairement à la dernière fois. Un joyeux bordel, cigarette allumée sur scène, clavier empêché de jouer de son instrument, etc.
Pour un photographe, ce sont ce que j'aime appeler de "bons clients". Ceux pour lesquels tu sais que tu auras au moins de chouettes images en sortant de là. Enfin, heureusement qu'on ne paye plus la pellicule parce que ce soir j'aurai lâché plus de 7 rouleaux... Le problème c'est que leur envie est communicative. Plus ils se lâchent, plus je les suis. Et même si je me suis juré de me limiter à une trentaine de photos par concert, des fois je replonge. C'est surtout que je me suis aperçu que c'était un bon indicateur de la qualité du concert. Plus de 200 photos, donc.

Mais derrière tout ça il y a de vrais bons morceaux. La section rythmique leur donne toute leur force. Basse et batterie sont pour beaucoup dans le fait qu'ils donnent envie de bouger et/ou te restent dans la tête.
La voix de Vincent marque et prend au tripe. Son anglais ne gâche pas tout, comme trop souvent avec des groupes de rock français. Aux claviers et aux choeurs, Damien fait le liant. Discrètement mais efficacement.


La composition du groupe semble avoir pas mal évolué depuis leurs débuts. Je ne les ai vus que dans cette configuration, donc difficile de juger, mais je trouve qu'ils se sont trouvés, que ça fonctionne.
Il y aura un morceau en rappel, Midnight Forever si je ne me trompe pas, avec ses "ouhouhouh ouhouhouh" justement, qui résonnent encore au moment de quitter le Makeda.


Ah oui, j'allais oublier. Il y avait un groupe aussi en tête d'affiche ce soir. Gontard. De la chanson française. Un type avec un masque de lapin, je crois.Même pas 20 photos.


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