Chronique de Concert
Gorillaz + De la Soul + Vince Staples + Fufanu (Demon Dayz Festival 2017)
La hype autour de ce festival est montée plus vite qu'une mayonnaise. Ce d'autant plus que des rumeurs faisaient état de l'apparition de plusieurs grosses collaborations (voire toutes) du nouvel album "Humanz" durant le show. De plus, des groupes guests incroyables feraient patienter les festivaliers toute la journée jusqu'à l'apparition de Damon & Co. Autant dire que j'allais assister à une journée phénoménale !
En route donc pour Margate et son parc d'attraction Dreamland ! Minute papillon ! Margate ? C'est quoi, c'est qui, c'est où?
Margate est un petit patelin balnéaire situé à l'extrême est de l'Angleterre, juste de l'autre côté de la Manche (hallo les Ostendais !). Connu pour abriter le plus vieux rollercoaster d'Angleterre, Margate se transforme gentiment mais sûrement en Brighton du Kent. Sa réputation, Margate l'a construite notamment via la métamorphose ponctuelle du petit parc d'attraction Dreamland en salle de concert à ciel ouvert (The Kills y a récemment joué). Pour les nuls en géo cliquez sur le lien suivant : https://goo.gl/dLcwkW
Maintenant que le décor est planté, quid de Demon Dayz ? Si Dreamland en soi n'a rien de particulièrement attractif, il faut avouer que pour l'occasion, les organisateurs sont parvenus à plonger les visiteurs dans une véritable kermesse à l'anglaise : pêche au canard en plastique, tir sur des boîtes de conserve, fanions accrochés ci et là, et autre clichés ont contribué à l'ambiance festive de la journée qui, pour le coup, s'est déroulée sous un soleil de plomb. Comme prévu, les attractions qui, en temps normal accueillent un nombre raisonnable de badauds, ont été pris d'assaut (15 000 visiteurs sur toute la journée). Pour pouvoir monter sur le plus vieux rollercoaster du pays, il fallait attendre 1h30. Mais la pire attraction de toutes a été celle du merchandising : 2h30 d'attente pour pouvoir acquérir un t-shirt du groupe ou un simple tote bag. Malheureusement pour les courageux qui ont eu la patience de griller comme du bacon, les organisateurs n'ont pas prévu suffisamment de stock pour tout le monde et beaucoup se sont contentés des restes.
Et la musique dans tout ça ? Ben c'est là que le bât blesse un peu. Attention, le show de Gorillaz a été un véritable tsunami pour tous les spectateurs : Damon Albarn et son acolyte Jamie Hewlett ont offert un spectacle visuel et musical incroyable. Mais tout de même, cette journée m'a laissé un goût d'inachevé, comme lorsque gamin, je déballais mon cadeau d'anniversaire en espérant avoir reçu la VHS de "Jurassic Parc" et finalement je me retrouve avec le livre de Michael Crichton (qui est par ailleurs excellent).
Comme il faut toujours trouver un coupable, je mettrai le blâme sur la hype et le mystère entretenu autour des groupes qui allaient ouvrir le chemin pour Gorillaz. Six ans d'attente, un cadre incroyable, un nouvel album avec des noms aussi connus que tout le banc du Real Madrid : c'est certain, le line-up de la journée allait être énorme. Ben finalement non. Enfin, si. Mais bon, non. Bref, je suis de mauvaise foi : Fufanu, malgré le soleil qui les tapait en pleine face on fait sauter la première meute de spectateurs se positionnant au premier rang, De La Soul s'est amusé et a fait sauter le public comme à son habitude, quant à Vince Staples, son set manquait de charisme et était mauvais.
Et soudain, en procession, une vingtaine de figures portant cape et capuche noire ont fait leur entrée sur scène. Au son d'"Ascencion", tiré d'"Humanz", le public s'est mis en transe avant d'acclamer un Damon Albarn triomphant. Quoi qu'il arrive, durant cette nuit le public lui était acquis. Les tubes se sont enchaînés, les invités aussi : Shaun Ryder (Happy Mondays) sur "Dare", De La Soul sur "Feel Good Inc", Jehnny Beth (Savages) sur "We Got the Power", etc, etc. Toute la nuit, Gorillaz a déroulé ses tubes. Mais comme mentionné un peu plus haut, certaines coopérations du nouvel album manquaient à l'appel : l'une des plus grosses déceptions est certainement l'absence de Noel Gallagher. Alors qu'il est crédité sur "We Got the Power" aux côtés de Jehnny Beth, tout le monde s'attendait à le voir faire son entrée dans l'arène. Il n'en a rien été. Autre invitée de marque présente sur Humanz mais absente lors de ces festivités, Grace Jones. Certes, la diva/actrice/chanteuse/... ne chante que quelques lignes entrecoupées de "yeah", "ok", "hahaha" sur le morceau "Charger", mais Dieu que son apparition sur scène aurait été épique !
Si la presse anglaise est dithyrambique au sujet de Demon Dayz, à raison, le retour de Gorillaz manquait un poil de piment. Mais une chose est certaine, Gorillaz est l'un de ces groupes caméléons à voir absolument en concert. D'une part, pour la musique, le show, Damon. D'autre part, pour tout simplement dire : j'y étais !
Avis aux chanceux qui ont d'ores et déjà leur ticket pour la tournée européenne du groupe en novembre prochain...
Critique écrite le 03 juillet 2017 par Jnes
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