Chronique de Concert
Gov't Mule
C'est peu dire si cette soirée avec Gov't Mule me faisait saliver. Warren Haynes est un de mes guitaristes préférés et c'est un immense musicien. Il possède en plus une sacrée voix, bien grave, rocailleuse comme je les aime, bref j'adore cet artiste et sa formation. Ce soir, en ce mardi 5 mai, boulevard de Rochechouart, il fait bon vivre sur Paris et nous venons à la Cigale fêter les 20 ans de carrière du groupe et donc célébrer comme il se doit la Mule.
Le programme me donne véritablement envie par ce qui est indiqué sur l'affiche du concert et 3 heures de show divisé en deux parties et sans première partie du coup.
On annonce également que la Cigale sera en configuration assise pour le confort optimal des fans, venus en nombre ce soir. Mais, de toute façon, tout est énorme chez Gov't Mule, ils sont des boulimiques de travail et ils ne jouent jamais le même concert deux soirs de suite. C'est que Warren est généreux, immense et qu'il peut piocher facilement dans son affolante discographie. Lisez un peu le parcours du bonhomme sur le net et vous comprendrez mieux de qui je parle.
J'arrive dans la salle pile à l'heure, il est 19h40 et le groupe arrive sur scène à ce moment-là. La salle est pleine, la fosse est effectivement en configuration assise et beaucoup d'anciens, connaisseurs de blues, de rock et de bonne musique surtout sont présents dans la salle. Ils sont visiblement très heureux d'être là tout comme moi d'ailleurs. Je file vite devant et je me colle à la scène sans gêner personne afin de shooter cet extraordinaire Warren et consorts. On a droit à 3 chansons pour les photos mais à 25 minutes quand même. C'est que le musicien sur scène ne s'affranchit d'aucun code standard et se laisse souvent aller à des jams et des improvisations dont il a le secret et tout cela bien accompagnés de ces trois musiciens qui sont tous incroyablement bons. Pour rappel, le dernier disque avec de nouveaux titres remonte à 2013 et le fameux "Shout" excellent album par ailleurs.
Guitariste de folie, Warren qui aura joué très longtemps dans les "Allman Brothers Band" et qui a déjà partagé l'affiche avec Johnny Winter communique avec son instrument selon les codes inhérents au blues mais ce soir, comme tous les soirs d'ailleurs, il réinvente le blues totalement. Sur scène, ils sont quatre, que des poids lourds du blues-rock. Je cite donc au clavier Danny Louis dont le groupe est passé quatuor à son arrivée en 2004, du batteur Matt Abts qui est là depuis le début et un putain de bassiste, la claque de ce soir Jorgen Carlson, le petit dernier arrivé dans le groupe en 2008 en remplacement d'Andy Hess. On peut dire que Warren et Matt seront tombés sur un trésor avec le recrutement de cette pépite en or Jorden Carlson.
Ce soir, le bassiste a éclaboussé la Cigale et son auditoire de son immense talent. Son instrument n'a aucun secret pour lui et il bénéficie d'un très gros son à la sauce reggae qui m'aura touché plus d'une fois ce soir. D'ailleurs, on aura droit à notre quart d'heure reggae pendant la première partie du set mais ce n'est pas surprenant, Warren a déjà sorti par le passé un excellent album de reggae à gros son en 2007 avec "Mighty Hight". D'ailleurs, une grande banderole à l'effigie de l'album aux couleurs jamaïcaines sera bien mise en évidence au balcon par des fans. Warren adore le reggae mais il est aussi ouvert musicalement que sa musique forcément et ce soir, il sonne avec son groupe d'une manière incroyable et lorgne sur différents styles, plusieurs couleurs telles que le blues et le rock évidemment mais sur le reggae et le jazz.
Ils ont la même façon d'appréhender la scène que les jazzmen mais avec leur âme de rockeur. Bien plus que du rock sudiste, Gov't Mule est bien plus que cela. C'est un monstre de qualité. Je prends un pied fou et je ne vois pas le temps passer. On aura droit à 20 minutes d'entracte comme prévu avant de remettre le couvert pour une deuxième partie un peu plus enlevée. La salle et la configuration de ce soir sont idéales et chacun d'entre nous est plongé dans le bonheur. Même si on aime leurs disques, sur scène, c'est encore autre chose.
Les plus jeunes et les plus vieux d'entre nous écoutent avec respect ce que nous offre le groupe ce soir. Plus que de nous donner leurs morceaux en format classique et basique, comme avec beaucoup d'artistes sur scène, Gov't Mule nous propose de partager un moment musical, celui de l'inspiration du moment et surtout cet aspect live que l'on aimerait voir plus souvent dans les concerts en général.
Il est vrai que leur style musical s'y prête bien, je rajouterai.
J'ai été impressionné par la facilité des musiciens à se suivre, à jouer à l'instinct, bien aidé par leur sacrée expérience du live. Ces mecs ont déjà vécu mille vies. Dans ce genre musical, Gov't Mule au même titre que Joe Bonamassa arrive à me mettre sur le cul et ce soir, visiblement, je l'ai été. C'est ce qu'on appelle la classe, assurément...
Remerciements Sabrina, Hélène et Verycords
verycords.com
facebook.com/Verycords
crédit photos: lebonair
durée concert: 2h45 de musique
set list:
Set 1:
Hammer & Nails (The Staple Singers cover)
Mule (with I've Been Working snippet)
Mr. High & Mighty
Unring the Bell
Endless Parade
Soulshine (The Allman Brothers Band cover)
Jeep on 35 (John Scofield cover)
I'd Rather Go Blind (Etta James cover)
I'm a Ram (Al Green cover)
Set 2:
No Reward
Larger Than Life
Temporary Saint
Sco-Mule
Drums
Maggot Brain (Funkadelic cover) (> The Other One jam)
Stoop So Low
I Believe to My Soul (Ray Charles cover) (> Stoop So Low reprise) (Outro 1)
Encore:
When the World Gets Small
Critique écrite le 10 mai 2015 par Lebonair
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