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Chronique de concert Greasy Lumberjacks (en attendant toujours les Eurockéennes 2022...)
Mercredi 18 décembre 2024 : 6773 concerts, 27250 chroniques de concert, 5420 critiques d'album.
Chronique de Concert
Greasy Lumberjacks (en attendant toujours les Eurockéennes 2022...)
Ben oui, en les attendant toujours, saperlipopette... Depuis 3 ans, on avait tout subi sans (trop) râler, et essayé plusieurs formules : l'année 2020 confinés (très moyen), l'année 2021 au Malsaucy sans les Eurocks (expérience notoirement plus dépaysante et amusante)... Mais là, en 2022, à peine au début de la vague 7 du COVID, on était prêts et chauds-bouillants ! Et voilà donc que deux fois cinq minutes d'orage circulaire, très violent, survenues à l'ouverture du festival la veille, sont venues encore une fois annuler ce qui devait être notre journée de reprise, avec notamment la promesse de Nick Cave en tête d'affiche. Quand ça veut pas...
Bien évidemment c'est le jeudi que les choses avaient merdé sur le site de la Presqu'Île. Nick Cave y a au moins gagné un repas (presque) incognito dans un resto thaï à Belfort, nous a appris la presse locale... On devrait pouvoir le revoir bientôt, espérons-le. En attendant, le vendredi annulé (où les Eurockéennes ont vaillamment remis leur site d'aplomb) s'est naturellement révélé une journée splendide, ensoleillée, propice aux barbecue, sieste, balade en sous-bois et virée gastronomique en goguette. Nos hôtes bien-aimés nous ont donc emmené visiter en début de soirée le charmant bourg de Belvoir (à 60 km au sud des Eurockéennes, environ) où, croyaient-ils, un marché médiéval et gourmand devait se tenir à partir de ce soir-là, et tous les vendredis de l'été.
Ce qui fut et sera certes le cas.... Sous une halle couverte, un chouette marché aux produits locaux, qui se mangent ou non, des tables et plusieurs possibilités de goûter à la gastronomie locale avec entre autres : menu saucisse de Montbéliard-gratin dauphinois-comté-yaourt, ou plus diététiquement bien sûr, la classique carpe frite-frites-mayo/ketchup/moutarde. On a donc du former deux équipes... Le tout arrosé de bière du pays bien sûr. Ambiance familiale et organisation rodée : pas de voitures, ce soir-là, dans ce charmant petit bourg médiéval ! Ce que personne n'avait toutefois imaginé, c'est de tomber sur une troupe de musiciens aussi doués que rigolos, déjà par leur nom : les Greasy Lumberjacks ! Ah ben merde alors, ils nous ont bien cueillis...
Car on déambulait encore quand ils ont attaqué leur set, dans une cahute en bois de la taille d'un abribus... On y a guère prêté attention, sauf qu'on a bien reconnu de loin Neil Young, puis les Kinks. Pas exactement les reprises qu'on entend à la Fête de la Musique, ou alors pas souvent... Le tour du village étant vite fait quand même, on est rapidement arrivés devant leur scène et il a bien fallu se rendre à l'évidence : les Greasy Lumberjacks, deux dames et trois messieurs, l'air de ne pas y toucher, étaient un FUCKING groupe de reprises ! Déjà parce que les attaquantes, chanteuse et saxophoniste, avaient une belle présence, en plus de savoir manier leurs instruments !
Mention spéciale à la chanteuse, d'abord parce qu'elle avait une putain de voix, mais aussi parce qu'elle était constamment drôle, dansante et joyeuse : un pur bonheur de la regarder. Mais sa collègue, en plus d'être choriste de luxe à ses heures, n'a nullement démérité et a su mettre du saxo là où il n'y en a pas forcément dans les chansons reprises, sans jamais que cela semble de trop. Et la section mâle, rythmique pour les bûcherons et riffs pour le graisseux (CQFD), envoyait sacrément bien le bouzin de derrière aussi. 2 filles en attaque, 3 mecs en défense, typiquement l'équipe rock imparable si chacun assure à son poste...
Leur liste de plus de 20 reprises fut un sans-fautes parfait en terme de rock et soul : on peut citer The Commitments, Sam & Dave, The Clash (London Calling ! alors qu'on était avec des amis londoniens, faut le faire !), The Hives (on a failli en lâcher notre bière de surprise et de joie, en reconnaissant le riff de Hate To Say... !), Jimi Hendrix, Bill Withers, Stooges, Steppenwolf (oui, on devine aisément laquelle)... Le groupe s'est évidemment servi de ce qu'on lui avait dit à la pause pour nous vanner gentiment ("Alors, c'est pas mieux que les Eurocks ici ?"). Et en parlant de reprises, c'était souvent dans une version inattendue : Personal Jesus oui, mais plutôt par Johnny Cash... Tainted Love oui, mais alors par Imelda May ! En outre, pour reprendre au final les Stones, ils ont choisi - à croire qu'ils lisaient dans mes pensées - la bouleversante Gimme Shelter qui est juste ma chanson favorite du groupe...
S'il n'y avait pas une foule énorme devant leur scène (après tout les autres gens n'étaient pas exactement venus pour ça non plus !), on y a mis tout ce qu'on a pu d'ambiance (allant jusqu'à faire une ronde ridicule !) et on les a chaleureusement applaudi.e.s pendant et félicité.e.s après. Gloire et respect à ces graisseux bûcherons et bûcheronnes du Doubs, qui ont plus que sauvé notre soirée ! Car entre ce qu'on y a visité, mangé et bu, et surtout ce qu'on a entendu grâce à elles et eux, notre soirée aux "Eurockéennes de Belvoir" restera vraiment un charmant souvenir !
Greasy Lumberjacks Facebook
Photo : FB du groupe. + les miennes vraiment pas top, désolé.
Photo du village de Belvoir : Wikipedia
Critique écrite le 04 juillet 2022 par Philippe
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