Chronique de Concert
Festival de Nimes : Green Day + Black Rebel Motorcycle Club + Volbeat
- les arènes de Nîmes, lieu magnifique qui vous transcende n'importe quel concert (à part peut être Michel Sardou... mais là n'est pas le sujet)
- Black Rebel Motorcycle Club, que je n'avais pas eu l'occasion de voir à Istres cet hiver, la date ayant été annulée
- et Volbeat, dont j'avais pu apprécier les qualités au Hellfest et qu'il me tardait de revoir à nouveau.
Bon, pour la troisième raison faudra que je repasse. Une sortie tardive du boulot, des conditions de route ralenties et une galère sans nom pour me garer dans la centre ville de Nîmes ont fini d'achever mes espoirs de revoir la bande à Poulsen et Caggiano. See you next time.
Et j'ai bien failli devoir m'asseoir sur la seconde, arrivant peu après leur troisième chanson. Et quand je dis devoir m'asseoir, c'est au propre comme au figuré, dans la mesure où la station debout n'est pas autorisée dans les gradins. Mais une ouvreuse et un agent de sécurité compréhensifs ont toutefois sauvé ma soirée!
Bref, c'est à 200 à l'heure que j'ai pris place dans les arènes, au son de Rival, pour assister au show pour lequel je m'étais réellement déplacé, à savoir Black Rebel Motorcycle Club, BRMC pour les intimes. Bon, on est pas vraiment intime mais j'avais craqué sur leur hit Whatever Happened To My R'n Roll il y a quelques années et j'avais toujours eu envie de voir ce que pouvais donner le groupe en live.
Première constatation, si le lieu est beau, jouer en plein jour ne colle pas à la musique sombre du trio. Peut être même que ça rendrait mieux dans une salle enfumée ! Ça doit même être particulièrement intense en salle. C'est vrai que l'aspect enveloppant de leur musique doit sûrement gagner en force dans un lieu clos avec un jeu de lumière approprié. Bon, ce n'est pas le cas aujourd'hui.
Reste la musique. Parce que le trio, c'est pas vraiment Rammstein sur scène, voyez. Ça bouge pas beaucoup, et c'est pas vraiment un opéra rock. Seule l'ambiance hypnotique compte. Mais à ce jeu là, les Américains gagnent haut la main ! Leur rock lysergique, servi par une voix incantatoire, est un vrai bonheur. Malheureusement mon bonheur sera de courte duré, puisque l'équation "arrivée en retard" + "première partie" = "concert très court".
Le public, même s'il n'est pas venu en masse pour eux, a répondu toutefois favorablement à leur univers, même si ce n'était pas l'hystérie collective il faut bien l'admettre. Mais la soirée semblait partie sur une ambiance assez tranquille de toute façon. Pas de olà frénétique comme le veut la tradition dans ces moments d'attente à Nîmes. Pas de déchaînement d'enthousiasme vraiment visible. Mais une certaine bonne humeur assez bon enfant qui se vérifiera durant le concert de Green Day. Bon, en même temps, pour un concert de Green Day, j'allais pas m'attendre à une ambiance électrique et tendue, hein ?
Parce que quand on va voir Green Day en 2013, de deux choses où l'une : soit on à 30/40 ans et on envie de se faire un petit shot d'adolescence le temps d'une soirée, en écoutant la musique qui a flotté à la radio durant nos années collège ou lycée. Soit on à vraiment 13 ans. Dans les deux cas, on est pas vraiment sur une longueur d'onde subversive et contestataire.
C'est qu'ils sont potaches les Green Day! Suffit de voir le lapin géant qui vient chauffer la foule en montrant ses fesses sur le Blitzkrieg Bop des feu Frères New-yorkais. Inoffensive, la musique des Green Day, sûrement. Mais bien foutue.
Et il faut leur reconnaître un réel savoir faire dans le show. Le chanteur ne ménageant pas ses sauts de cabris, ni ses efforts pour haranguer la foule. Jamais vu un concert où un mec faisait autant chanter le public!! "Ohohoh" "Hey! hey! hey!" "Oooooooohhoooooo"... et j'en passe ! Tout est millimétré mais toujours en donnant l'impression que tout est improvisé.
Mais on ne me fera pas croire que les interventions venues "du public" ne sont pas convenues d'avance. Qu'un minot déguisé en lapin soit invité sur scène après avoir été repéré dans la fosse, pourquoi pas.
Le p'tit jeune qui monte sur scène avec son drapeau français, parfaitement à l'aise et qui nous fait un ptit stage diving en rythme sur Know your Enemy, déjà, ça me parait suspect. Mais alors le coup du gars invité sur scène à jouer Longview avec la guitare du chanteur, complètement à son aise au bout de 4 secondes, qui connaît la structure du morceau et qui nous fait un solo suffisamment faux pour qu'on s'imagine tous pouvoir être à sa place, là, c'est trop ! Mais ça marche ! Ça fout une putain d'ambiance ! Et c'est assez amusant à voir.
Musicalement, je l'avoue, Green Day n'a jamais vraiment été ma tasse de thé même si les tubes passent plutôt bien. Et ils en ont une ribambelle, de tubes, qui reviennent instantanément en tête, même 15 ou 20 ans après ! Holiday, September End, Basket Case... Mais la récréation a quand même fini par me lasser un peu.
Je crois que le bazooka-a-jeter-des-tee-shirts-dans-la-foule a fini par m'achever et je n'ai pas eu le courage de pousser plus loin. La perspective d'une heure et demi de route et de 3 heures de sommeil ont eu raison de ma motivation à profiter du jardin d'enfant. C'est donc sur un Minority que je quittais tout de même le sourire aux lèvres cette gentille soirée Nîmoise, sans attendre le rappel, un peu déçu tout de même d'avoir raté Volbeat et de n'avoir pu profiter qu'à moitié des men in black.
Allez, après Dead Can Dance, je remets ça pour Neil Young et Patti Smith. Vivent les Arènes !
Critique écrite le 14 juillet 2013 par Jorma
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