Chronique de Concert
Gretchen Parlato 4tet
Herbie Hancock et Wayne Shorter ne tarissent pas d'éloges à son sujet. Un jury composé notamment de Quincy Jones, Al Jarreau et Dee Dee Bridgewater lui a octroyé le premier prix d'un concours international de jazz vocal. En faut-il davantage pour être curieux vis-à-vis de Gretchen Parlato ?
Comme pour nombre de ces artistes de jazz vocal au répertoire relativement soft, on pouvait craindre - à juste titre on le verra - une présence scénique "perfectible". Mais on était loin de se douter qu'on quitterait la salle du Théâtre Comdia avec un gros mal aux oreilles.
Pas de son fait à elle, non. Elle a un joli brin de voix qu'elle pose délicatement sur des compositions à forte influence latine. Elle manufacture de tendres percussions en frottant quelquefois ses mains en guise de tout accompagnement. C'est plaisant mais de véritable performance vocale il n'y a point. Le ton est monocorde une heure et demie durant ou presque. L'Américaine semble être sur scène sur les conseils de son thérapeute pour vaincre sa timidité. Si c'est le cas, le chemin est encore long. Son "merci" final est à peine audible tout comme la présentation des musiciens et c'est une fois le concert terminé que l'on s'aperçoit que la formation annoncée est à 50% erronée. Les noms qu'elle chuchotait ne ressemblaient en rien à Alan Hampton ou à Justin Brown.
Taylor Eigsti était bien le pianiste prévu. Rien à lui reprocher, en harmonie totale qu'il était avec la voix, sobre, efficace, papillonnant de son piano à son clavier, agrémentant de quelques belles envolées les nombreuses parties instrumentales.
Le hasard (?) veut que ce soit des deux musiciens "imprévus" que soit venu le hic. Ou plutôt de leur entente avec l'ingénieur du son. Passe encore pour Burniss Travis, dont la contrebasse était un tantinet trop forte par rapport au piano et à la voix. Mais surtout, surtout, comment le préposé à la console a-t-il pu nous infliger une heure et demie de batterie assourdissante.
Kendrick Scott n'est certes pas un poète et j'ai rencontré des batteurs au jeu plus varié. Mais le curseur de son instrument n'a jamais été poussé vers la gauche et son solo au bout d'une heure de concert fut une des épreuves les plus pénibles qu'ont eu à subir mes oreilles ces dernières années.
Avec une telle nuisance, difficile d'apprécier le concert. Mais vu le peu de charisme de Gretchen Parlato ajouté à ses goûts vestimentaires étranges (une robe piquée aux Deschiens ?), on peut se demander s'il n'est pas préférable d'écouter ses disques sur une bonne chaîne qu'assister à une de ses prestations sur scène.
Taylor Eigsti : piano, clavier / Burniss Travis : basse, contrebasse / Gretchen Parlato : voix / Kendrick Scott : batterie.
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Critique écrite le 10 avril 2012 par mcyavell
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