Chronique de Concert
Grrzzz, Lydia Lunch, Weasel Walter (Brutal Measures)
Grrzzz
Un duo, marqué par la vie. Les marques du temps, et on peut aussi fantasmer les marques de la vie reçue en pleine face avec courage.
Bref, ils sont bien punk et bien rock, dans la dégaine, l'attitude, la gestuelle, l'esprit.
Elle est habillée dans un style léopard, lui dans un style cuir avec casquette. On se croirait à Berlin à l'époque de Lou Reed. Elle joue des machines, disposées devant et à côté d'elle, barricades assez imposantes d'où émerge sa tête menue, munie de couettes. Il y a aussi un clavier, mais sinon ne comprend pas vraiment quelles sont les machines.
Certaines ont l'air d'époque (laquelle ? peu importe) d'autres sorties tout droit d'un magasin de musique actuel (avec un design à base de leds, de pads translucides et multicolores). C'est plaisant d'entendre une musique qui a autant de grain faite avec ces objets contemporains un peu lisses, dont la cible marketing est plutôt l'adolescent pour qui faire de la musique électronique est un peu la continuité des jeux en réseau sur PC boosté.
Lui joue de la guitare, avec un son vraiment très travaillé, tranchant dans le style no wave, mais vraiment personnel.
Tous deux chantent alternativement, certains morceaux sont instrumentaux. Elle en français , des textes engagés, ou plutôt des slogans contestataires, lui dans un idiome que je n'ai pu reconnaitre, peut-être juste des onomatopées. Des effets, de delay entre autres, bien gérés.
C'est perçu comme du yahourt, ou toute autre substance alimentaire molle, et l'effet sonore est très réussi. C'est très drôle aussi cette approche diamétralement opposée des deux façons de chanter : d'un côté le sens, sans beaucoup de stylisation, de l'autre le son et l'attitude, sans préoccupation de message.
Musicalement, les choses s'imbriquent bien, le style est vraiment abouti. Comment le décrire ? C'est binaire up-tempo, avec très peu de caisses claires, très peu d'after-beat. Il me semble qu'un des aspects les plus remarquable est l'utilisation fréquente du tapis de kick.
Il y a souvent un kick plutôt doux qui joue toutes les croches, peut-être parfois même les doubles. Ça fait comme les ghost notes d'une percussion, africaine par exemple. Dessus un autre kick plus marqué, et d'autres éléments variables, font la tourne.
Sur cette pulse pleine, la guitare tranche.
Et c'est très réussi, très dansant, très musical. Sophistiqué et primaire. Trans-générationnel, à l'image des machines utilisées.
Lydia Lunch & Weasel Walter
Lydia et Weasel sont certainement très sympathiques. Pour autant ils ne cherchent pas spécialement à en avoir l'air.
Lui a une mèche de cheveux qui pousse assez long juste sur le devant, parfaitement ajustée dans ses dimensions pour servir de rideau à son visage. Elle est plutôt " underdressed ", c'est-à-dire que son style vestimentaire n'envoie pas de message fort, en tout cas un message moins fort que la personne qui est dedans.
Tout cela est, à mon sens, parfaitement judicieux.
Lydia dit des textes, debout, avec à sa disposition deux micros, l'un sans effet, l'autre avec (surtout de la reverb finalement).
Poésie noire, fantasmatique et mélée de critique sociale contemporaine, par l'exemple et la description (on raconte l'histoire de quelqu'un) ou de façon directe. Elle est en cela fidèle à son style d'écriture, à la fois lucide et divagant, professoral et perdu.
Weasel est un batteur remarquable. Son jeu emprunte au free-jazz, au rock, à la musique électronique. Il utilise par exemple de façon très belle un delay en mode freeze, qui fait bloquer en boucle certains impacts. Et surtout, son jeu évoque.
C'est pas seulement qu'il joue de la batterie, mais il joue et ça fait apparaître des images. Il atteint ce truc où la musique n'est plus des notes, mais vraiment ça devient un discours. Du coup ça marche à mort, car il habille à lui tout seul les mots de lydia, mieux qu'une bande son sur 24 pistes.
Weasel arbore sciemment une authentique tête à claques, confiant avec raison en sa capacité à transcender par son jeu l'impression que fait sa mèche, conscient qu'un tel mode de conquête du public est supérieur, et nous donnera au bout de compte plus de plaisir. Quel artiste, franchement, chapeau.
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Critique écrite le 01 mars 2018 par Agent Massy
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