Chronique de Concert
Guillaume Yaouank et invités (Port en Fête)
Arrivé seulement la veille, nous avons raté les 60 ans de l'école de voile de Terenez, mais pas la fête du port du Diben. Cette fête je ne la raterais pour rien au monde ... Nous étions là lors de la précédente édition en 2019 ainsi qu'à une précédente en 2017, et avant cela pendant des années nous avons assisté à la fête de la mer ... c'est même à une de celles-ci (que je situerais quelque part entre 1995-97) que j'avais découvert Red Cardell et ce (alors) tout petit groupe en première partie qui se nommait Matmatah.
Ce matin en rentrant des Puces de Saint Jean du Doigt (où nous avons trouvé un 45t dédicacé de Long John Silver ainsi qu'une yaourtière quasi neuve) nous sommes allé chercher Lucie à St Samson. De là nous nous sommes laissé embarquer de bonne grâce à la messe à Plougasnou. Ensuite nous avions prévu de nous rendre direct au port du Diben pour y déguster moules, frites, saucisses et autres galettes, mais ayant appris par qu'il y avait beaucoup plus de monde que ce que les stands pouvaient absorber (est-ce dû à une augmentation du flux de touristes ou à une baisse du nombre de bénévoles de la SNSM ?) nous sommes retournés à saint Samson après avoir dévaliser le rayon saucisse du boucher corse.
C'est donc beaucoup plus tard que prévu que nous sommes arrivés sur le port du Diben (côté embarcadère pour le château du Taureau). Du haut j'étais étonné d'entendre de la musique country pas franchement live ... en arrivant devant le camion scène au moment de la dernière salve d'applaudissements je découvre que ce que je viens de rater est la démonstration de danses country and co du club Black & White de Plougasnou déjà vus en 2020 au festival de la Pile d'Assiettes.
Les bénévoles de la SNSM (société nationale des sauveteurs en mer) de Primel - Plougasnou s'affairent à rajouter quelques rangées de bancs au pied de la scène. Si les autres années j'avais pu voir ou revoir les Souillés de Fond de Cale puis Nordet cette année je vais faire la connaissance de Guillaume Yaouank qui se présente devant nous tout seul avec sa guitare. Néanmoins la présence de 2 micros à sa droite et à sa gauche nous laisse deviner qu'il y aura seulement quelques invités locaux.
Guillaume Yaouank, qui est en fait le neveu de Mikael Yaouank leader du groupe Djiboudjep, commencera son set avec Le grand coureur et son refrain "Allons les gars, gai, gai, Allons les gars, gaiement" qu'il invite le public à reprendre en cur. Belle et grosse voix assurée, regard clair pointant au large ... nous rentrons en effet dans le vif du sujet.
Comme deuxième morceau il nous annonce une composition, mais pas de lui, d'un grand auteur belge. Et le voilà qui se lance carrément à l'assaut de Amsterdam. Superbe interprétation, assez fidèle, qu'on ne peut s'empêcher de chanter nous aussi tout bas (ou plus fort comme Fanch) dans le public. C'est vrai en fait que c'est un beau chant de marin aussi ...
Puis ce sera le tour de Vire au cabestan de Michel Tonnerre (quand je pense que j'ai raté son dernier passage au Festival du Chant de Marin de Paimpol à 24h près ...) classique parmi les classiques, suivi d'un autre chant de marin classique qui porte plusieurs noms comme A bordeaux viennent d'arriver, Monter à Bord ou encore A Nantes viennent d'arriver (version qu'il nous fera ce soir). En écoutant attentivement les paroles je me rendrai compte que l'histoire est quand même assez tragique.
Si j'ai regretté qu'il ne nous ait pas proposé de composition de son cru, je dois avouer que sa sélection était des plus agréable et qu'elle perpétue une tradition qui n'est finalement pas si vieille mais que je suis content de découvrir a posteriori.
Après une petite annonce pour une voiture qui gêne, une chanson pour bouger (chalouper) et chanter à savoir Jean François de Nantes (ou plutôt devrais dire "Jean Françouais") et le tube de Louis Capart (un de mes temps fort du 3ème jour du Festival du Chant de Marin de 2019 avec l'incroyable touchante Marie Jeanne Gabrielle qui me fait me demander comment une chanson (plutôt qu'une autre) peut devenir un hymne comme celle-ci.
C'est aussi pendant ce morceau que je mets le doigt sur ce petit truc qui me tracasse depuis le début du concert ... c'est cette façon de chanter un peu "variété" de Guillaume. Un petit côté épique comme ce qu'on peut retrouver chez un Jean Jacques Goldman ou dans la plupart des comédies musicales à succès .... C'est son dernier morceau tout seul puisqu'il appelle ensuite les "locaux de l'étape" à savoir les Goristes Fanch le Marrec et Jean Paul Ferrec (qu'il présentera comme ses tontons) croisés quelques jours plus tôt au Radeau ...
Après quelques vannes sur "les gars du sud" (de la Bretagne) ou sur "La jeunesse insolente qui fait bosser les retraités" ils attaqueront par Sur le pont de Morlaix (qui n'a rien à voir le viaduc ou le nouveau pont) et ses couplets à répétition et son refrain "Haul away, old fellow away!". Très sympa. On continue à parcourir le répertoire des grands classique ...
Puisque c'est à nouveau Michel Tonnerre qui est mis à l'honneur avec Mon p'tit garçon après quelques plaisanteries sur le climat, la température de la Bretagne, ce à quoi peut servir l'eau (à naviguer, se laver parfois et parait-il à boire). Difficile de ne pas être touché par cette chanson aussi connue sous le nom de l'irlandais.
Une petite dernière à trois, avec Quinze Marins (toujours de Michel Tonnerre, lui aussi membre Djiboudjeb), l'occasion de nous faire une petite leçon d'histoire sur le "coffre du mort". Fanch en profitera pour faire la pub pour le concert de Djibou aux mardis de Plougansou, groupe composé d'anciens de Djiboudjeb. Guillaume finira son set tout seul avec une ballade de Soldat Louis : Pavillon Noir.
Après cette belle petite heure de musique au soleil (du mois d'aout) de Bretagne, le camion scène se transformera en salle des ventes puisque commencera la vente aux enchères des morceaux de coque du Dr Comme, 1er bateau de sauvetage de Primel. Comme je l'ai lu dans le Télégramme le lendemain "Ce canot de sauvetage à la rame et à voile qui a servi dans le port du Diben de 1902 à 1950 et qui a ensuite eu une seconde vie comme pinasse ostréicole dans la baie de Morlaix, avait été racheté par François Le Gall, qui avait le projet de le restaurer.
Cette restauration s'avérant impossible et le bateau devant quitter la palud de Kerarmel, à Plouezoc'h, où il reposait, François Le Gall a décidé de le découper, de solliciter des peintres régionaux pour réaliser des uvres originales avec les éléments, puis de les exposer et les proposer à une vente aux enchères au profit de la SNSM de Primel-Plougasnou, lors de la fête du port."
Nous resterons un moment à voir les morceaux de coque partir pour des sommes allant de 300 à 1100 euros au profit de la SNSM de Primel-Plougasnou, puis nous profiterons du passage de la navette gratuite des plages de la côte qui nous ramènera à Terenez où nous retrouverons les enfants qui avaient passé l'après-midi entre cousins à la cale !
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Critique écrite le 09 août 2022 par Pirlouiiiit
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