Chronique de Concert
Hanami + Phosphene
Hanami a chauffé la salle a blanc avec ses compos majestueuses et surtout la voix très mélodique et éthérée de leur chanteuse Marj. On est ici au carrefour de divers courants, parfaitement imbriqués de Trip Hop, de rock expérimental voire de post-rock, et force est d'admettre que la présence des deux guitares électriques délivre une nappe envoûtante, tantôt fraîche tantôt chaleureuse, où se promène gracieusement, presque fantômatiquement, la ligne de chant. La voix me fait songer aux trop peu connus Sunday All Over The World, mais aussi aux Cocteau Twins, autant dire qu'ils font vibrer des cordes intimes... Je reconnais Rémi (à la guitare) que je viens de voir dans Solat encore très récemment et qui m'avait fait fort impression. Il ajoute au projet son charisme et son aisance en interprétant avec passion ses riffs et leurs envolées...
L'ensemble est harmonieux, mélodieux, il s'en dégage une force (sans doute appuyée par la batterie claire et incisive) assez surprenante. "More Than I Say" est superbe, entêtante. Mon coup de foudre. "Still Alive" est très prenante. Le groupe ne va pas à l'économie, les morceaux sont très travaillés, ciselés oserai-je dire. Hanami a déjà la carrure d'un grand groupe. On les sent un peu démobilisés entre les morceaux, c'est un peu dommage car davantage de fluidité et de théâtralité peut-être de la part de la chanteuse, rendrait le set magique. Mais c'est la révélation du mois pour moi. Le projet semble encore un peu jeune, quelques scènes supplémentaires et je souhaite qu'il n'y paraitra plus. C'est en tout cas un groupe à suivre de très près car excessivement prometteur. Leur potentiel est énorme et leur compos, vraiment j'insiste, de grande qualité. Un régal. D'autant que la chanteuse fait ce qu'elle veut de sa voix qu'elle emmène vers des limpidités paradisiaques...
Changement de set, Phosphène s'installe. Ils connaissent bien le lieu et s'y sentent visiblement à l'aise. La salle est blindée, pour ma part c'est la deuxième fois que je les vois. Pour avoir manqué d'attention la première fois en me rendant compte au bout de quelques morceaux de mon erreur, je me suis faufilée aux premières loges cette fois-ci. Pour ne pas en manquer un bout.
Et là, c'est la claque. Le groupe est bon, vraiment très bon. Là encore pas de frime, pas d'esbrouffe, juste d'excellents musiciens qui interprètent avec finesse des morceaux puissants, bien ficelés. Loesha, au chant, travaille à l'évidence la dimension poétique. Les textes sont en anglais, l'écriture est maîtrisée, évocatrice. Elle s'appuie sur les mots pour un phrasé quasi incantatoire, on est au coeur du geste poétique. C'est beau, c'est planant. Le set avait débuté sur "Shooting Stars", nous voilà projetés ailleurs pour un voyage inattendu. Certains morceaux comme "Lost" retiennent plus particulièrement mon attention: ils s'étirent, comme pour partir aux confins d'un espace intérieur, les paysages s'alternent, on a l'impression d'aller jusqu'au bout de quelque chose. C'est ambitieux et extatique. Phosphene me séduit complètement, par sa personnalité et sa présence, et la très grande qualité de son travail. Ils nous offrent un univers très dépaysant d'où on ne sort qu'à regret. Le set passe trop vite. C'est plutôt bon signe.
Ils terminent sur "The Will" qui nous donnent envie de les revoir très vite et plus longuement.Ils passent à l'Escale ce samedi. Les voir sur une grande scène devrait nous aider à prendre conscience de leur véritable dimension... C'est en tout cas bien sympa de pouvoir venir les découvrir dans l'intimité du Lounge.
Critique écrite le 31 mars 2010 par lartsenic
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