Avis et critique du concert de Hellboys, AFI, Rancid le 9 septembre 2003, Elysée Montmartre, Paris, par Decline's Coming

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Chronique de Concert

Hellboys, AFI, Rancid

Elysée Montmartre, Paris 9 septembre 2003

Critique écrite le 10 septembre 2003 par Decline's Coming

Ca faisait un moment que je n'avais pas vu autant de punks au m² sur les trottoirs de la capitale... Salle comble donc pour la seule date de Rancid en France, et premier concert depuis 1996... Une éternité donc. En plus des punks et des kids habituels, on a pu noter la présence du MBP, le Milieu Branchouille Parisien, avec notamment Virginie Despentes, et même le chroniqueur mondain de Libération. Faut croire que depuis un certain temps le punk est redevenu hype. En tout cas, à 19h30 pétantes, c'est le début du concert des Hellboys, formation de rock garage parisien, qui compte un journaliste de rock'n'folk dans ses rangs (ce qui explique la présence des individus susnommés). Et on s'imagine que monsieur a des ouvertures dans le circuit des salles parisiennes, car on se demande encore pourquoi ils ont eu l'honneur d'ouvrir pour Rancid, vu la piteuse prestation à laquelle on a assisté. Entre deux platitudes balancées sans conviction par le poussif chanteur, le groupe a servi une musique vaguement rock, vaguement pop, vaguement soupe. Heureusement ça n'a duré qu'une demie heure. La suite des réjouissances s'annonçait tout aussi... réjouissante. En effet, AFI, que je ne connaissais que de nom avant leur prestation, m'a laissé pantois et perplexe. Je m'avance peut-être, mais AFI est sûrement le groupe le plus mauvais que j'ai eu l'occasion de voir en concert. Ce qui est sûr en tout cas, c'est que leur emo-glam-gothique, qu'on imagine influencé par Europe, Jimmy Sommerville ou Marilyn Manson, est tout bonnement inécoutable et a saoûlé pas mal de monde. Alors il est sûr que le show est rôdé et énergique, mais les trémoussements du chanteur dans son tee-shirt moulant, et surtout ses couinements aigus rendent le tout insupportable. En tout cas, leur succès discographique montre bien que le rock va sur une pente déclinante. Après ces deux heures épuisantes, j'attendais beaucoup de Rancid. Et quand Lars et sa bande ont débarqué, j'ai tout de suite oublié l'indigence du spectacle précédent. Le set a commencé sur un "Ruby Soho" enflammé, qui m'a transporté dans la fosse dans une envie irrépressible, d'un coup, de participer à la fête. L'ambiance est excellente, les tubes s'enchaînent, majoritairement issus de l'inoubliable "and out come the wolves...", avec notamment le fameux solo de basse de "Maxwell Murder", qui a été prolongé ici de quelques minutes. Le bassiste est très impressionnant, mais curieusement, la durée du solo a mis en avant ce qui s'est révélé être le gros point d'interrogation de ce concert : le comportement de Tim Armstrong, complètement absent, grattant à peine ses cordes, se contentant de chantonner ses textes. Il faut alors que Lars Frederiksen déploie tout son talent pour rattraper la mauvaise forme de son camarade, qui assure à peine ses soli et encore moins les chœurs. La rumeur avant le concert parlait d'une grosse dépression du père Tim, ce qui semble se confirmer, car après visionnage de plusieurs vidéos live du groupe, on se rend compte qu'il n'a pas pour habitude d'avoir cette attitude dilettante, qui doit bien embarrasser ses compagnons de jeu. Pourtant, il ne dégage pas d'antipathie, et on se prend à compatir pour ce mec qui a l'air bien triste. Il faut saluer la performance de Lars, qui s'est imposé comme le leader du groupe, qui a enchaîné titre sur titre tout en essayant de parler au public, et qui nous a même gratifié d'une version solo de son tube "to have and to have not". 50 minutes et une multitude de hits après, et c'est déjà l'heure de la fin, annoncé par la bombe "radio", malheureusement gachée par l'autre andouille d'AFI qui est revenu donner des leçons de kung-fu sous les sifflets du public. Un mini rappel de deux titres achève le show des californiens. Rancid n'a certainement pas donné ce soir son meilleur concert, on imagine même que le groupe ne va pas continuer longtemps si la situation de Tim n'évolue pas, mais un mauvais concert de Rancid vaudra toujours mieux que 10 excellents concerts de AFI réunis...

Critique écrite le 10 septembre 2003 par Decline's Coming

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