Chronique de Concert
Hell's Kitchen - The Pretty Things
Hell's Kitchen
La soirée a débuté avec le blues des Genevois de Hell's Kitchen. J'avais déjà pu apprécier la qualité de la musique authentique de ce trio en première partie du groupe Virago sous une formation intitulée "My head is a night-club" qui comprenait un bassiste en plus.
Les éloges que j'avais faites à l'époque restent toujours valables et leur rock conserve cette saveur d'excellent whisky longuement mûri en fût.
Leur blues très roots, sincère et à la sonorité chaleureuse a immédiatement séduit le public. Un soupçon d'humour et une pointe d'originalité dans l'utilisation des instruments ajoutent une touche personnelle à une formule terriblement efficace. Une basse élaborée à partir d'une poubelle, d'un manche à balai, et d'une corde ainsi qu'une batterie agrémentée de quelques seaux trouvent leur place dans cet univers musical sans nuire à la crédibilité de l'ensemble. Mention particulière pour le batteur qui réussit l'exploit incroyable de jouer de la batterie simultanément avec un autre instrument. Les Hell's Kitchen nous ont fait passer un excellent moment et ils méritaient à eux seuls le déplacement.
The Pretty Things
Une bonne partie du public était encore en train de se désaltérer lorsque les premiers accords ravageurs se sont fait entendre engendrant un mouvement de foule précipité vers l'intérieur de la salle. Les 6 hommes en noir nous ont d'emblée inffligé une claque sonore et visuelle. Claque sonore pour le bon gros son rock et claque visuelle pour l'impression d'avoir en face de soi 5 British échappés de la maison de leur maison de retraite pour faire les 400 coups. Il faut dire que les plus âgés des membres des Pretty Things affichent 58 années au compteur dont une bonne quarantaine consacrée au rock. Les séquelles sont visibles : visages marqués par les excès en tout genre et surdité évidente surtout pour le guitariste dont le volume des retours sur scène était assez stupéfiant.
Je ne connaissais pas réellement ce groupe avant leur concert mais à en lire leur biographie il fut certainement le plus méconnu de leur génération et aussi celui à la réputation la plus sulfureuse. Ils se sont reformés dans leur formation originale en 1999 pour l'enregistrement d'un nouvel album "Rage before beauty". En principe les reformations sont souvent motivées par des raisons financières et la quête d'un succès et d'une gloire enfouis dans les profondeurs du passé donnent généralement lieu à des spectacles pathétiques avec des artistes pas toujours à la hauteur de leurs ambitions. Dans le cas des Pretty Things la reformation est une réussite étonnante. Ils sont sur scène pour s'amuser et se faire plaisir sans aucunes autres ambitions. Ils ne cherchent pas à être ce qu'ils ne sont plus et ce sont toujours d'excellents musiciens.
Phil May, le chanteur, a des allures de Mick Jagger. Le guitariste soliste avec ses cheveux longs semblent sorti d'un jeune combo de hard rock suédois. Le bassiste doté de lunettes noires rock encore comme un jeunot et aurait pu faire partie de la série "Chapeau melon et bottes de cuir" mais le plus impressionnant de tous c'est le guitariste rythmique Dick Taylor. C'est celui qui parait le plus âgé de la bande mais il n'a rien perdu à la fluidité de son jeu, plaquant de fabuleux accords à la sonorité Stonienne très jouissive. Ce sympathique personnage semble habité par sa musique et son enthousiasme est très communicatif. Leur batteur d'origine, sujet à des problèmes cardiaques, a été remplacé au pied levé par leur manager qui est également un excellent batteur. Il n'a pas fait de cadeau aux Papys du rock et leur a imposé un rythme plus que soutenu.
Le répertoire était composé d'un panachage de morceaux couvrant l'ensemble de leur carrière jusqu'au dernier album. Il me semble néanmoins que priorité a été donné à leur deux premiers albums qui sont également les plus connus. Entre les enchaînements le clavier présentait les morceaux et racontait des anecdotes donnant ainsi à l'ensemble une dimension de document historique.
En rappel le groupe nous a asséné une superbe version envoûtante de leur morceau "LSD" pour lequel les papys se sont vantés avec fierté d'avoir fait l'objet d'une censure générale à l'époque.
J'avais abordé ce concert avec un certain a priori négatif et peu enclin à écouter une musique datée qui ne fait plus tellement partie de mon univers musical quotidien mais je suis ressorti de ce concert enchanté et heureux d'avoir pu côtoyer une telle légende. Leur musique m'a souvent rappelé les Who avec priorié aux accords efficaces et aux belles mélodies.
Après 21 ans d'absence de tournée en Europe il est vivement conseillé de saisir l'occasion d'approcher les papys roi de la rock'n roll attitude.
Critique écrite le par Iguana
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