Chronique de Concert
Henri & Julien Florens
Comme la plupart des week-ends, il y a beaucoup plus de choses à voir que de temps pour le faire ... il faut donc faire des choix cruels. Ce soir je fais donc une croix sur Lollipop et son songrwirter écossais (heureusement pour nous Catherine était là), sur le Molotov et sa soirée Tchoc, sur le C4 dot je reçois les sms qui me font envie comme à chaque fois ... et sur toutes les autres salles dont j'ai pris soin de ne pas regarder la programmation pour ne pas avoir de cas de conscience. En effet ce soir j'ai décidé de sauter sur la trop rare occasion d'aller écouter Henri Florens programmer en compagnie de son fils Julien au Rouge Belle de Mai. Une soirée étiqueté Jazz sur la Ville il me semble ...
Henri, la dernière fois que je l'ai vu c'était lors de sa carte blanche au Roll'Studio il y a déjà plus d'un an ! Avant cela je l'ai vu un bon nombre de fois et toujours avec le même plaisir, que ce soit en duo avec Chrstophe Leloil au Roll'Studio (2019), en compagnie de Stéphane et Lionel Belmondo (entre autre) au JAM (2018), en duo avec Stéphane Belmondo toujours au JAM (et toujours en 2018), en duo avec Robert Pettinelli au JAM encore (2016), en duo avec Francis Livon au Living Art's (2015), en mode Jazz Explosion avec Samy Thiébault , et plus tôt dans l'annéeavec Olivier Temime et Jean-Loup Longnon , deux soirs d'affilée toujours à la Meson, en duo avec Marion Rampal toujours à la Meson (2014), en duo avec Elizabeth Caumonttrio feat. Lionel Belmondo à la Meson (2013), en solo cette fois à la Meson (2013), la tout première fois (em semble t il) au sein du Emma's Workshop Quartet déjà à la Meson (2012) ...
Cela ne fait donc qu'un peu plus de 10 ans que je suis ce grand monsieur sur scène (alors que j'ai l'impression de le connaître depuis toujours). Sur scène et parfois dans la rue car il habite dans le même quartier que moi d'ailleurs. Quant au Rouge, aussi incroyable que ça puisse paraître je n'y suis venu que 2 fois : en 2012 pour un concert " Jazz Sur La Ville " de Edmond Hosdikian & Laurent Luci feat. Yvan Osscini, et en 2013 pour ma première Hat Man Session avec Marko Balland . C'est donc avec une certaine émotion que j'arrive vers 21h après avoir assisté à la première moitié du concert de la chorale Anguélos à la chapelle de l'école Chevreul Blancarde.
La rue est clame, sombre. Quand je rentre dans le Rouge, il fait bon, et même si il n'y a pas énormément de monde il se dégage quelque chose de chaleureux de ces lumières rouges. Les spectateurs attendent en haut de l'escalier qui descend vers la partie salle de spectacle. Certains sont accoudés au bar donc Henri, que je salue. Il me parle d'église et est donc amusé lorsque je lui dis d'où je viens. Comme Antonio Negro dans un autre genre musical, il a ce côté un peu mystique / devin qui me plaît bien.
J'échange mes premières paroles de vive voix avec Corinne qui tient ce lieu depuis un grand nombre d'année. On parle de Daniel / McYavell, puis elle me confie qu'elle espère passer la main prochainement ce qui peut se comprendre quand on voit le nombre de concerts annoncés chaque semaine depuis autant de temps (c'est très concret pour moi car je les ai saisis un par un sur concertandco). Encore une page qui est sur le point de se tourner.
21h10 Gilles Alamel il y a quelques instants barman, et dans quelques instants présentateur avant de devenir batteur est pour le moment ouvreur. C'est lui qui posté en haut de l'escalier contrôle les tickets. En arrivant en bas j'ai la surprise de retrouver une demi douzaine de photos (Trombone Shorty, Stacey Kent, Hakim Hamadouche ...) de l'expo Objectifs Jazz réalisée avec l'ami McYavell en 2012 dans le cadre du Festival Jazz sur la Ville (voir l'expo entière par ici) Souvenirs souvenirs ...
Le premier truc que je remarque en arrivant est le livre de partitions de Henri : Faut pas prendre les cons pour des gens ... le ton est donné. Gilles présente la soirée : dans la famille Florens ... le fils Julien au saxophone, dans la famille pas Florens, Nghia à la contrebasse, ... en nous annonçant qu'il n'y aura ce soir que des compositions, de Henri, de Florent, de Charlie Parker, de ... et chacun y va de son artiste en s'éloignant de plus en plus du jazz. Maintenant c'est sûr personne ne va se prendre au sérieux ce soir.
Plaisanteries et blagues entre les morceaux. Pas un pour rattraper l'autre avec mention spéciale à celle de Gilles : " quel est l'acteur américain qui n'éternue qu'à moitié ? "* dite après que Julien ait expliqué l'origine du nom de son morceau Attya. Mais revenons à la musique. Comme à mon habitude, même après toutes ces années, je ne connais pas mes classiques. Du coup j
Pendant tout le concert Julien présentera les morceaux qu'ils ont choisi d'interpréter. Je m'aide donc de ce que mon téléphone a bien voulu enregistré pour vous en raconter une partie. Ils commenceront par Split Kick (" on prend de la drogue et on la partage ") un morceau Horace Silver dans un style hard bop (un peu mambo un peu swing).
Ils enchaîneront par une " presque composition / presque standard " intitulé When your lover. Un peu fatigué et bien au chaud, je passerai le gros du début du concert à circuler dans le fond derrière le public, cherchant un angle intéressant et qui ne gène personne pour faire quelques photos, m'amusant avec les lampes, essayant les banquettes latérales, sur lesquelles je finirai par rester suffisamment longtemps pour presque m'endormir, bercé par les balais de Gilles que je voyais de loin (étant à 6 mètres de distances).
Des solos (ou soli comme vous préférez) jamais trop longs, des duels plutôt sympathiques notamment basse/batterie. Une réelle écoute mutuelle avec personne qui cherche à se mettre en avant plus qu'un autre. Ainsi Julien lorsqu'il ne joue pas se met sur le côté les bras croisées et écoute comme nous avant de revenir sur le devant de la scène pour reprendre le thème ...
Après la pause pendant laquelle je discuterai surtout avec Julien, je m' essayerai au pied de la scène (et du radiateur). En véritable immersion (2 mètres), sans aucun public entre eux et moi je percevrai le concert d'une toute autre façon. J'ai pu avoir la confirmation de ce que j'avais perçu lors de la première partie : l'immense talent des 4 musiciens sur scène, et notamment ceux de Nghia Duong que je découvrais ce soir, et de Gilles Alamel que je n'avais finalement jamais vu non plus sur scène.
Deuxième set plus enlevé peut être aussi. Plein de concentration, de sourire, de yeux fermés, de mains adroites qui n'ont pas l'air de forcer, une aisance déconcertante pour ces 2 générations de musiciens qui jouent comme s'ils se connaissaient depuis toujours. Dans le public certains ont les yeux fermés, d'autres au contraire grands ouverts.. Ce qui est sûr c'est que personne n'est venu ici par hasard et personne ne regrette d'avoir affronté le temps pluvieux pour se retrouver dans ce sous sol de la Belle de Mai.
4 ou 5 longs morceaux pour un deuxième set captivant. De là où je suis je ne vois pas les mains de Henri, mais je vois bien son profil. Je suis d'ailleurs ravi qu'il ait enlevé le masque qu'il avait gardé sur son cou pendant tout le premier set. Parmi ceux ci une deuxième composition de Julien basée sur le standard All the things your are, devenue ATTYA composée en avril lorsqu'il éternuait beaucoup.
Et pour presque finir Bernie's Tune du nom de Bernie Miller. En effet après que Gilles ait fait la pub pour l'histoire de la batterie (spectacle à 2 batteurs, avec de vielles batterie et tout) nous aurons le droit à un petit dernier entraînant à souhait. Cette belle soirée prendra fin à minuit (pile avant que mon vélo ne se transforme en citrouille). Petit épilogue de Henri au piano pendant que les spectateurs remontait ...
Une bien belle soirée qui en appelle d'autre, que ce soit au Rouge Belle de Mai, où j'aimerais bien revenir avec Svet et/ou en compagnie de la famille Florens ou non Florens d'ailleurs pour d'autres moments de partage comme ce soir ... Merci à tous et pour tout.
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* Rpbert Mitchum
Critique écrite le 04 décembre 2022 par Pirlouiiiit
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3 jeunes virtuoses qui nous ont fait voyager dans l'Europe centrale : Roumanie, Serbie.... Balkans...
Entre interprétations et compositions, convivialité et partage, virtuosité et énergie, une soirée de bonheur....
Un groupe a voir et revoir, à écouter sans aucune modération...
Merci La suite
