Plutôt branché rock et chanson, je découvrais il y a maintenant une dizaine d'années le rap avec le groupe IAM et son superbe (et drôle) album Ombre et Lumière (ce n'est que longtemps après que je réaliserai que c'était l'embryon de ce même groupe que j'avais regardé sans grande conviction en "première partie" de Jean Louis Aubert sur le Port pour l'inauguration du Virgin Mégastore quelques années avant - le 30 Mai 1990). Ils confirmaient ensuite avec L'école du micro d'argent tout le bien que je pensais d'eux (sur disque). Coté scène j'avais bien aimé l'énergie des Cypress Hill au Lolapalooza (1993), le premier passage de la FF a l'Espace Julien (a l'époque ou les gens allaient les voir en famille et non pas avec le sac a dos sur le ventre pour ne rien se faire piquer par derrière) mais honnêtement depuis cette époque plus rien ne m'avait séduit ... et puis l'année dernière je tombe coup sur coup sur Keny Arkana (et son mixCD L'esquisse) et sur HHP (et leur street Cd Ferme pas la Porte) qui me plaisent quasi instantanément par leur textes et leur atitude. Sans tomber dans une bataille "clichés contre anti-clichés" cette nouvelle scène hip-hop (a laquelle on peut ajouter La Swija) a un message surprenament positif, même lorsque les sujets abordés sont assez graves, et c'est déjà énorme. Ensuite on pourra leur reprocher d'être un peu trop classique sur la forme, mais ce serait injuste car c'est un reproche que l'on fait rarement à la Chanson. Le premier album de HHP (Aperçu) sort aujourd'hui dans les bacs, alors en attendant de trouver le temps de passer chez un disquaire, posons quelques questions a 6 des 11 membres de ce collectif très actif.

HHP un groupe, un collectif, une famille ?



... Racontez nous un peu comment s'est formé le groupe ...

Stoof : en fait c'est la fusion en 2001 de trois groupes ANL, Franctireurs et Maitrams, Outlaw nous ayant rejoint quelques mois plus tard. En fait tout est partie des trois dj's (Blade, Stick et PH) qui se fréquentaient et ont fait se rencontrer les groupes. Il avait pas mal d'idées en commun, du coup on a monté une association avec laquelle on fait des ateliers de l'organisation de concert, animation radio, etc...

Comment le groupe a-t-il évolué depuis sa formation ?

Finch : Par la suite on a plus travaillé ensemble artistiquement, on avait chacun nos spécificités et notre façon de voir les choses au fil du temps chacun est allé vers l'autre et chacun a pu s épanouir en apportant sa touche personnelle. Tout s'est fait naturellement.

Qui fait partie du groupe ? et RPZ que l'on retrouve sur pas mal de morceaux ?

HHP : Popo Chanel, Finch Harper, Mut'1, Wawa, Stoof, Ams, Outlaw, Dj Lord M, Dj Stick, Dj Ph, Dj Blade.

Outlaw : En tout ça fait 7 Mc quatre dj mais on avec le temps la motivation de chacun nous a poussé a devenir polyvalent. Par exemple presque tout le monde fait du son et c est un plus pour le groupe et ça depuis le début parce que ça apporte diversité et originalité.
Stoof : Pour ce qui est de RPZ et de SBK, ce sont des gens avec qui on aime être et dont l'avis est très important pour nous.
Finch : Ils nous apportent beaucoup artistiquement et humainement.

Comment définissez vous votre style ?

Stoof : C'est un hip hop ouvert sur le monde avec des thématiques qui peuvent concerner tout un chacun. Y a pas de style à proprement parler. On reste nous même dans notre musique avec toute la complexité qu'engendrent notre nombre et nos personnalités.
Finch : Au final ça donne un truc hétéroclite au niveau des sons comme au niveau des thématiques.
Mut'1 : C'est dur de définir un style pour qui que ce soit .... On fait du hip hop sans chercher plus loin perso je n'aime pas les étiquettes...

Le Hip hop



... différence entre hip hop et rap ? (pour les lecteurs rock comme moi)

HHP : Le Hip-Hop est un mouvement culturel qui comprends 5 disciplines : rap, dj'ing, betxbox, grafiti et danse. Il s'est matérialisé à travers la "zulu nation" à l'époque des gangs pour que les jeunes utilisent leur énergie de façon positive. Pour qu'ils s'affrontent par leur art et non par la violence. Le rap est l'une des expressions musicales du hip-hop.

Le côté "survet, casquette et sweat a capuche " est-il indissociable du hip hop ?

Mut'1 : La culture hip-hop a son histoire, et avec elle la mode vestimentaire qui l'a suivie à travers les années, les choses ont évolué depuis la naissance du mouvement et aujourd'hui la "mode hip hop" c'est plus du business qu'autre chose... le "street wear" soit disant hip hop..... Pour moi tu peux être un rappeur en tongues peu importe !!!
Stoof : Comme tu restes toi-même à travers cet art les fringues que tu portes tous les jours feront très bien l'affaire.
Stick :> je suis un bon exemple car au niveau vestimentaire je suis assez diversifié.

Qu'est ce qui vous fascine dans cet art ? Et qui vous a poussé a l'utiliser/ le pratiquer plutôt qu'un autre ?

Stoof : Moi, c'est l'aspect spirituel, si tu prend le hip hop dans sa globalité ça représente des principes de vie, des valeurs....
Outlaw : c'est un style de musique qui a vocation d'éveiller les consciences avec un engagement politique.
Wawa : la base du rap ce sont des textes sensés, consistants et qui demande une attention et une écoute particulière. Il y a plus de vérité à entendre et plus de choses qui sont dites.
Finch : pour certains ça nous a aidé à trouver des repères a évoluer et a grandir.
Mut'1 : Je dirais que c'est déjà une sorte d'auto psychanalyse, ça permet de parler aux gens et en même temps de se libérer de pas mal de choses qui sinon resteraient silencieuses et finiraient par ronger......"en fait si j'écris c'est pour éviter de descendre dans la rue en poussant des cris" FABE

D'où venez vous ? Ou allez vous ?



... quelles sont vos origines sociales ?

Stoof : Fils d'ouvrier, mes parents m'ont préservé des nuisances extérieures. J'habitais dans les quartiers nord mais dans une maison et dans un coin tranquille.
Wawa : classe moyenne
Finch : comme beaucoup de méditerranéens on est tous ou presque issu d'un certain métissage. Moi j ai des origines italienne, française, égyptienne, maltaise... Socialement, mon père est ouvrier, ma mère travaille dans le social, je suis l'aîné de 7 enfants.
PH : j'étais dans un famille aisé mais qui s'est scindée et j ai vraiment connu de grosses galères....mais bon y a toujours pire ; mentalité zen
Mut'1 : Classe moyenne, ni riche ni pauvre
Stick : père ouvrier, mère au foyer

Quand vous êtes vous mis au rap ? Et pourquoi ?

Stoof : Personnellement, j'ai toujours aimé écrire. J'ai découvert le rap sur le tard, j'ai acheté mes premières platines et quand j'ai découvert les versions instrumentales je me suis tout de suite mis à rapper. Ca été un coup de foudre (lol) Avec le temps la démarche a mûrie, je me suis pas mal documenté, j'ai acheté beaucoup de disques, etc...
Finch : on a commencé ensemble avec Stoof et Mutin il y a 9 ans, même si cet enfoiré ne nous cite pas dans sa réponse (lol) c'est parti d un délire mais on très vite accroché.
PH : j'ai écouté les premières versions de Public Enemy en 90, j ai commencé a écrire et je me suis mis au platine en 96.
Wawa : ça fait 13 ans quand il y avait du bon hip hop dans la région

Comment vous etes vous rencontrés ?

Stoof : y a des vieille amitié style (popo- wawa - lord m) (finch -mut'1 - moi) (blade - ams). Pour la rencontre globale ça c'est passé autour de l'émission radio qu'on a animé sur radio galère en 2001 par l'entremise de nos dj's respectifs qui nous avaient fait nous rencontrer.

Avez-vous tâté d'un autre genre (rock, chanson, autre ?) avant ?

Outlaw : j ai une formation de musique classique
Mut'1 : Oui j'ai été batteur.
Ph : percussions

Que cherchez vous dans le rap ?

Ph : réveiller les consciences
Wawa : l'élévation spirituelle
Mut'1 : Des putes , de la drogue et des putes......mdr

La vie de tout les jours et le rap



... Quel est votre statut actuel ? Vivez vous de votre musique ? Si non, que faites vous à coté et comment gérer vous ça par rapport a vos métiers ?

Stoof : non, et je dirai même qu'HHP est une dépense d'argent (lol). On a tous les corps de métiers chez nous : câbleur aéronautique, électricité, sécurité sociale, ngénieur de l'eau, agent de salubrité, travailleur sociaux, étudiant, chômeur, Rmiste... Après on essaie de trouver du temps en commun pour bosser ensemble. Y a une base des plus libres ou des plus volontaires qui se voient souvent et les autres viennent quand ils peuvent.
Wawa, Finch : Y a aussi les vies familiales qui viennent compliquer la donne.
Stick : Pour ma part , je suis encore étudiant en alternance dans le domaine social donc c'est difficile d'allier les réunions, les concerts, les répétitions, ... avec les cours , les examens, le travail. Mais bon on gère comme on peut, on essai de donner le meilleur dans chaque domaine.

Espérez vous un jour vivre de HHP ?

Mut ‘1 : Non , je ne rêve plus ......
Stoof : Très honnêtement, ça serait le pied mais il faut rester réaliste. Vu le nombre de scènes payées qu'on a l'occasion de faire, l'échelle à laquelle on peut vendre des disques et le nombre de personnes dans le groupe, c'est quasiment inimaginable.
PH : Il faut toujours espérer quand même. C'est vrai qu'en tant qu'indépendant c'est très dur mais on reste ambitieux.
Stick : vivre du hip hop c'est difficile mais c'est faisable et si pour moi les diplômes sont une sécurité, HHP est une finalité.

Que pensez vous de la question des intermittents ?

Mut'1 : C'est compliqué, un intermittent ça peut être autant un acteur qu'un mec qui fait des animations dans les supermarchés ... un même statut pour tant des personnes ça devient ingérable ... mais bon moi je les soutiens dans leurs mouvements...
Stoof : Déjà dans une industrie qui génère autant d'argent, je n'arrive pas à me dire que la caisse peut être déficitaire, ou alors l'effort est vraiment bien mal réparti. Des entreprises font des millions voir des milliards de bénéfices, quelle est leur participation à cet effort ?
De plus on parle beaucoup d'abus mais il faut voir que des permanents sur des chaînes TV du service public ont des contrats d'intermittents....
PH : vu les notes de frais des hommes politiques, les économies sont sûrement à faire ailleurs
Stick : pour moi ils n'ont pas l'attention qu'ils méritent.

Parlons un peu de l'album Aperçu !



... Globalement le disque est assez réaliste donc un peu triste ... pourtant à son écoute se dégage un sentiment d'optimisme ?

Mut'1 : C'est surtout les sons (avec beaucoup de piano) qui donnent une impression triste mais malgré la lourdeur générale, la critique est toujours constructive donc l'album se veut quand même optimiste...et puis y'a quand même quelques morceaux pour faire respirer un peu ......
Stoof : Disons que ce disque nous ressemble, nous sommes réalistes mais ça ne nous empêche pas d'aller de l'avant. De faire tout ce qui est en notre pouvoir pour ne pas avoir de regret. On est encore utopiste, malgré tout ce qui nous pousse à être pessimiste.
Finch : avant tout, il y a beaucoup de thèmes, c'est un disque qui s'écoute avec attention. Tous les morceaux sont venus d'une envie de dire les choses ou de faire passer un message quel que soit le ton dérision, tristesse ou la colère e n essayant d'être réaliste et d'éviter la démagogie.

Vous partez beaucoup de (faux) faits divers pour vos morceaux ...

Stoof : Tu veux sans doute parler des "fictions". Oui c'est vrai que c'est un genre qui revient souvent chez nous. Disons que ça permet de jouer sur les émotions et que ça image de façon idéale une situation pour la faire mieux comprendre.
Finch : ça permet de donner un côté humain à une situation trop généralisée. Apres c'est à chacun de se faire son idée. Y a des morceaux polémiques volontairement parce que c'est important d'aborder le débat sur certains sujets sensibles.
Y a pas mal de thèmes différent, notre ou nos positions sont souvent prise clairement mais laisse la place à l'auditeur pour se faire sa propre opinion .
PH : Ca fait rentrer l'auditeur dans la peau du personnage, et donc de plus se sentir concerner.
Wawa : Ce sont des fictions qui restent très proches de la réalité.

La pochette est sombre et représente un fourmi ... elle est a l'image du groupe ?

Stoof : pas tellement sur le côté sombre, ça c'est plus un choix de rendu. Par contre c'est vrai que la fourmi nous représente à plusieurs égards. D'une part c'est l'individu qui s'efface au profit de la collectivité, c'est le symbole du travail et en plus c'est un insecte à la force cachée puisqu'elle peut soulever je sais pas combien de fois son poids.
Finch : C'est une sorte de métaphore.

Peut on trouver les paroles de vos chansons quelque part ?

Stoof : Très prochainement on pourra retrouver les paroles de tous les morceaux de l'album sur notre site https://www.hiphop-parallele.fr.

D'un point de vue plus technique ...



Quelques mots sur votre label Lyrical Lab ?

Stoof : C'est une petite structure qui se donne les moyens d'exister par ses compétences humaines. On a des spécialistes dans chaque secteur (vidéo, multimédia, graphisme, juridique, enregistrement, promo, etc....). Les artistes qui bossent avec le labels ont tous un gros potentiel (SBK, RPZ, MOJO, HHP et AL IMAN en coprod).
On a la particularité d'avoir seulement des artistes en développement et pas de figure de proue, c'est pour ça que le label fait un peu exception. La structure a aussi une image singulière à Marseille parce que ses artistes ne rentrent pas dans des créneaux existant et aussi sûrement parce que les fondateurs de la structure n'appartenaient pas à la base au milieu hip hop.

Trouver un distributeur a-t-il été une mince affaire ?

Stoof : On a eu pas mal de problèmes à ce niveau là, on devait sortir l'album en Novembre chez Night and Day. Mais ils nous ont fait un volte face de dernière minutes parce qu'ils nous devaient de l'argent des projets sortis auparavant. On a du donc se mette à la recherche d'un autre distributeur MUSICAST a cru à l'album donc on a décidé de travailler avec eux.

Un peu de politique



... On vous a vu a la telle chez (oups j'ai oublié) ... HHP groupe politiquement engagé ?

Mut'1 : Oui plus que jamais
Stick : Oui y a qu'à écouter les morceaux et puis le hip hop c'est plus ou moins déjà lié à la politique.
Stoof : c'était à 100 minutes pour convaincre avec Villepin comme invité. Disons que la politique nous concerne mais on n'a pas d'étiquette particulière. Bien entendu, on est peut être un plus gaucho qu'autre chose mais bon.... Disons qu'on n'hésite pas à prendre position contre la "bêtise politique".
Finch : je ne comprends pas les rappeurs qui disent qu'ils ne font pas de politique. Parce que tout ce qu'on touche est politique donc ignorer la politique c'est ignorer le monde qui nous entoure.

Etes vous tous sur la même longueur d'onde dans le groupe ?

Mut'1 : Non certains ne votent pas !!! D'autres si, chacun ses opinions...
Stoof : Y'a pas mal d'opinions divergentes sur pleins de sujets dans le groupe et c'est ça qui fait aussi notre force.
HHP c'est un échange et des débats constants (lol)
PH : A onze c'est jamais évident d'être d'accord.

Comment faites vous pour parler d'une seule voix (rien que l'itw ça doit être galère)

Mut'1 : On se fait censurer par Stoof ..lol
Stoof : Ce n'est pas toujours évident. Mais on a confiance les uns envers les autres après selon les sujets, on hésite pas à dire qu'on parle en notre nom uniquement.
Finch : comme on est onze, on a chacun 10 oreilles (mdr).

Un truc a dire sur la crise des banlieue ?

Stoof : C'est une sonnette d'alarme qui montre que la jeunesse se sent démunie de tout avenir. Je ne cautionne pas du tout la forme qu'elle prend car ces jeunes se sont attaqués aux biens de leurs voisins. Et tout cela lance déjà la campagne de 2007 sur le thème de l'insécurité. Les politiques font comme s'ils découvraient le problème des cités alors que ça fait 40 ans que ça dure. Après je ne supporte pas les amalgames qui sont faits avec l'immigration et la religion. Ca montre vraiment l'opportunisme du pouvoir.
PH : Pour moi, c'est le fait que passé colonialiste de la France ne soit pas encore assumé.
Finch : Ca montre bien que les politiques sont à mille lieux des préoccupations et de la vie des gens.
Outlaw : Les politiques s'arrangent toujours pour mettrent les réels problèmes de la France de côté.
Mut'1 : Malheureusement y a trop de choses à dire pour une seule question ... Faudrait faire une interview juste pour ce sujet........

Que pensez vous de la démarche de Kenny Arkana qui est allé au forum social de bamako ?

HHP : On se sent tous représenté par sa musique, c'est quelqu'un de très engagé qu'on respecte beaucoup
Mut'1 : Le mouvement alter mondialiste est en train de gagner du terrain , particulièrement en Amérique de Sud... et avec de la chance bientôt en Afrique. Si j'avais le temps et l'argent peut être que j'y serais allé ......

Le processus de création



HHP ce sont 11 membres, comment procédez vous pour composer ?

Stoof : On part sur une base de donnée d'instrus et le premier à écrire lance un thème.
Finch : Y a pas de règles établies.

Quelle est votre rythme de composition ?

Stoof : c'est vraiment très variable, il y a des périodes ou un peu être à un morceau par jour comme à un par mois. Ca dépend un peu des occupations de chacun, de la disponibilité du studio et des arrivages d'instrus.

Comment faites vous le tri dans votre production ?

Stoof : Le tri ce fait quasiment tout seul après quand il faut choisir par exemple pour un album ça se fait au vote.

Avec qui pourriez vous imaginer / aimeriez vous faire un "duo"

Mut'1 : Dans le hip hop, y a plein de groupes avec qui on aimerait collaborer : L'infanterie, Trijas, Panier Records etc..... Un featuring de Tété ça serait bien aussi .......
Finch : Plein de gens et pas forcément que dans le hip hop.
Wawa : Avec des musiciens notamment...même si on en a déjà fait. On est tellement dans le groupe que c'est pas toujours évident de faire des collaborations.

Que pensez vous du "problème" de internet et du mp3 ?

Stoof : Disons que c'est un bon moyen de découverte, ça permet d'écouter un maximum de chose. Après si ça remplace l'achat de disque systématiquement c'est dangereux pour l'industrie du disque et pour les musiciens. Après que les album finissent sur internet, on en est tous conscient, ça fait partie du jeu quelque part. Le problème c'est que bien souvent les albums atterrissent sur le net avant même leur sortie.
Finch : Si on arrive pas à prendre conscience du vrai problème, c'est la mort de la diversité car la licence globale continuerai d'enrichir les même et tuerait les indépendants.
Mut : Moi je télécharge avant d'acheter je l'avoue... si l'album est nul je ne l'achète pas....
Je continue à penser que les gros vendeurs de disque qui se font télécharger, ça me fait ni chaud ni froid, après je ne télécharge pas d'indépendant ni de petits groupes...
Outlaw : c'est un bon moyen de pré écoute avant achat, ça touche au porte monnaie de tout le monde mais ça reste une bonne chose au niveau découverte de musique.

La scène



Tourner lorsqu'on est aussi nombreux ne doit pas être facile ... comment faites vous ?

Stoof : Ben on essaie de s'adapter c'est surtout embêtant quand on nous donne moins de 30 minutes pour jouer des fois un gars peut se retrouver faire un déplacement pour rapper juste un couplet.

Vous arrive t il de faire des concerts en formation réduite ?

Stoof : C'est même assez fréquent mais vu que pas tous le monde est sur toutes les chansons à partir de 2 ou 3 mc's on peut faire un show conséquent.

Jusqu'ou êtes vous allés jouer ?

Stoof : Lille, St Etienne, Grenoble

Dans les groupes que vous avez croisé sur la route, qui vous a le plus marquée ?

Finch : Keny Arkana, L'infanterie
Wawa : Karkan

Et en dehors du hip hop ?

Stoof : Les Rat's Cassent
Wawa : BWZ
PH : Equation

Votre meilleur souvenir de concert (sur scène ou dans le public) ?

Stoof : Sur scène : St Etienne (accueil bouillant) - Public : The Roots (1997)
PH : Georges Clinton (public)
Outlaw : Gangstarr (public) - LOGIK HIP HOP en 2002
Finch : Herbaliser (public) - Le Jasrod en 2003 (sécurité routière) on avait joué une heure et demi avec une salle pleine (scène)
Wawa : KDD (public) St Etienne (scène)

Votre pire souvenir de concert (sur scène ou dans le public) ?

Stoof : Sur scène Soirée rap 2 rue à l'Affranchi (la salle s'est vidée avant qu'on rentre mdr)
Finch : Ni pute, ni soumise (au nomade café) heureusement qu'il y avait le gros après le concert, moi j'étais en bad

La scène musicale dans le sud et ailleurs



Marseille ville reggae rap ?

Mut'1 : Moi je trouve pas non, l'esprit n'y est pas
Stoof : Entre autre... je pense que tous les styles musicaux sont représentés après le public a besoin de référence pour associer la ville à un style musical.
Finch : Par rapport à la grosseur de la ville ça ne bouge pas beaucoup
Ph : y a pas d'étiquettes musicales à mettre sur les villes

Pensez vous qu'il soit possible de se faire connaître de Marseille ?

Stoof : Bien sur, par contre il faut constamment se déplacer et surtout sur paris car les principaux médias sont là bas.

Un plus grand dynamisme de la scène musicale au Nord, mythe ou réalité ?

Stoof : Je ne connais pas assez les panoramas régionaux pour t'en parler avec justesse maintenant c'est vrai qu'en ce qui concerne le rap, le nord et notamment la région lilloise est super dynamique.

A mes yeux et oreilles Marseille a une très grosse activité musicale dans tous les styles ... pourtant Marseille semble parfois boudée par pas mal de tourneurs ...

Mut'1 : Niveau hip hop , ça semble un peu s'arranger ces derniers temps (Nas, Method Man, Mobb Deep, Gangstarr ...)
Stoof : J'ai l'impression que la tendance s'inverse actuellement, on voit de plus en plus d'artistes passer par Marseille. C'est peut être le caractère spécial du public de la ville ou le manque de risque des promoteurs qui a abouti à cette situation. Je t'avoue que je ne me l'explique pas non plus...
Finch : C'est bouder par les tourneurs parce que le public ne suit pas forcement le mouvement jusqu'aux salles.

Comment avez vous senti évoluer la scène hip hop marseillaise/nationale/internationale ces dernières années ?

Stoof : Au niveau local, le fait que les structures se multiplient est une bonne nouvelle. Le hip hop se développe maintenant sur plusieurs axes et offrent de plus en plus de diversité. Au niveau national, c'est l'explosion du rap des provinces avec beaucoup d'artistes très performants avec des styles nouveaux.
Finch : Malheureusement, trop d'excellents groupes sont vraiment trop peut diffusés partout en France. On s'intéresse plus à la rentabilité des artistes qu'à leur musique.
Mut : La scène marseillaise a connu l'éclosion de groupes qui ne se contentent plus de cloner tel ou tel.. Même si ça existe encore... donc moi je trouve que ça a évolué de manière intéressante..
Le rap français garde une bonne santé, y'a de l'activité aux 4 coins de France et ça fait plaisir..
Niveau international, côté US y'a pas mal de grosses merdes ces derniers temps.......mdr

Les influences, les autres



... Revendiquez vous certaines influences ?

Stoof : Pas en particulier, on écoute de tout et on s'en nourrit, de là à en faire une filiation, il y a un pas.
Mut'1 : L'influence d'abord c'est les gens qui nous ont donné envie de faire du rap : Assassin, Fabe etc.. en français et tous les groupes de hip hop us (Mobb Deep, Gangstarr, Cypress, Dead Prez, Public Enemy, etc etc....) Ensuite toutes les musiques qu'on écoute en dehors aussi.
Finch : Y a des trucs qui m'ont marqués donc ça m'a influencé quelque part mais dans pleins de musiques différentes (Renaud, Brassens, Bob Marley, Assassin, etc....)
Wawa : tout le bon vieux rap français (Iam, Ntm, Assassin, Fabe, Rocca, etc....
PH : Public Enemy, Dee nasty, Iam, Ntm, etc......

Qui admirez vous le plus comme artiste (musical ou pas) ?

Stoof : J'apprécie plein de monde mais je n'admire personne.
Finch : j'apprécie le milantisme et l'engagement de beaucoup de journalistes, cinéastes, écrivains, musiciens, etc....

Vous écoutez quoi en ce moment ?

Stoof : Plein projet qui nous arrive de toutes la France pour notre émission radio.
Finch : Kenny arkana, Mic fury, Hocus Pocus, Outkast, etc...
Wawa: A l'ancienne en ce moment RAP ATTITUDE VOL 1, ça me fait kiffer le bon vieux temps.
PH : Je passe mon temps à chercher des nouveautés.
OUTLAW : Ben Harper (les premiers) et les vieux WU TANG + des actus du coin
MUT'1 : En ce moment j'écoute le dernier FF, Le compte à rebours 2 de l'Infanterie et l'intégrale Renaud.

Dans les disques que vous avez récemment acheté lequel vous a le plus plu et lequel vous a le plus déçu ?

Stoof : le plus plu Hocus Pocus "73 touches"
Outlaw et Mut : le + plu : Ali "Chaos et Harmonie"
Wawa : le + plu : Keny Arkana "L'esquisse"
Finch : le plus déçu "Tandem" je m'en remets toujours pas. Le plus plu "Mic Fury"
MUT : Celui qui m'a vraiment plu ? Kayne West. Le plus déçu, c'est le dernier Stevie Wonder ...



Pour finir pouvez vous me citer 10 groupes marseillais (en précisant leur style):

HHP :

Trouble makers (électro)
Dissident sound system (ragga, etc...)
Raspigaou (Reggae)
Keny Arkana (Rap)
Vibrion (Slam)
Les grosses papilles (chanson française)- ils sont pas de Marseille mais presque
RPZ ( rap )
Sound of Gaya (ndP : Sons of Gaia) (reggae)
Massilia Sound System (Raggae)
Toko Blaze (Ragga)
Osmoz (RnB)
Caedes et Dagoba ( metal),

Plus encore des questions à la noix ... et si le HHP était ...:

... un animal : la fourmi
... une couleur : le bleu marseillais
... un plat : du pied (dans la lucarne)

- Pour nos lecteurs marseillais ou de la région :

un conseil restau : La table de l'empereur à Dromel (vietnamien)
un conseil bar : L'intermédiaire

- Un truc a ajouter ?

HHP :Achetez l'album. Merci à Tous.



Sites internet :
https://www.hiphop-parallele.com/
https://www.lyrical-lab.fr/
Contact :
philippe@lyrical-lab.fr

Retrouver les chroniques des disques de HHP : ici
Les chroniques de concerts : là

Photos presse : Rico
Photos live : Pirlouiiiit