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Chronique de concert Holysoul (Rude Klub)
Vendredi 15 novembre 2024 : 6918 concerts, 27223 chroniques de concert, 5420 critiques d'album.
Chronique de Concert
Holysoul (Rude Klub)
Après une grosse dizaine de jours passée à remettre des noms sur Les Trois Bassins, La Roche écrite, l'Hermitage, avec quasiment aucun moyen d'écouter de la musique (les lecteurs CD étant en voie de disparation) il était temps de se rendre dans une salle de concert. En effet quand je visite un nouveau lieu, en dehors des paysages, des gens et des églises il y a bien évidemment les concerts. Comme nous n'avons rien trouvé à Cilaos le 20 décembre pour la fête Kaf, que les rondas font eux aussi une pause dans leur programmation du dimanche soir (surtout quand ça tombe le 25 et le 1) et que nous nous sommes quand même pas mal baladés depuis le début de notre séjour, ce soir était notre seul et unique chance. Merci à Cyril de m'avoir passé le contact de Jul
Bref, après une bonne partie de la journée à Aquanor sous la pluie, où le gars à la caisse nous a dit "beau match hier" quand nous avons donné notre code postal et où j'aurai enfin mangé mon premier sandwich bouchon gratiné (version americano), après avoir essayé de boucler la mise en page de l'interview de Massilia Sound System, ... nous avons commandé des pizzas pour les enfants, et les avons laissés avec carte blanche côté dessins animés / films et nous sommes mis en route vers Saint-Leu, direction le Zinc où avait lieu la soirée Rude Klub, pour un "set de reprises de standards ska et 2tone et une ambiance résolument britonne." comme ils l'annonçait eux mêmes. Bref, la version cover band de Holysoul.
Ma soeur chez qui nous résidons m'avait décrit le Zinc comme un petit bar et Saint-Leu comme le cours julien de la Réunion (en terme de fréquentation, surtout le soir). En effet ces deux descriptions sommaires étaient plutôt justes. Nous nous installons dès notre arrivée (19h30) à une table située dans la partie couverte qui longe le bar et ne tardons pas à commander de quoi boire et un fish & chips préparé sous nos yeux. Derrière la vitre du bar un concert filmé d'un groupe de ska que je ne reconnais pas est projeté sur un drap (juste derrière l'affiche du concert).
Autour de nous une concentration anormalement élevée (pour l'ile) de t-shirt noirs (dont un de la Nef des Fous), et de doc martins. Clairement les gens ne sont pas là par hasard. Le public arrive progressivement. Tout le monde se connait ou presque. Ambiance DIY et moyenne d'age Lollipop Music Store quand ce n'est pas un groupe de petits jeunes qui passe. J'ai l'impression de revenir à la réalité (ma réalité quotidienne). Je n'avais pas imaginé qu'on puisse se baigner dans le lagon au milieu de mille poissons multicolores le jour et venir danser sur de tels sons le soir.
Lorsque je vais rechercher des bières au bar, je ne me presse pas, histoire de bien m'imprégner de l'ambiance et de ce qui se dégage du lieu. L'agilité du barman avec ses rastas, la rapidité de celui en kilt qui ramasse les verres et s'assure que tout se déroule bien, les musiciens qui commencent (enfin) à tourner autour de leurs instruments. Je ne le réalise pas tout de suite mais le sol est couvert d'un lino à damiers flambant neuf (en tout cas très propre) qui si j'ai bien compris à été posé pour le concert. Il y a aussi une cabine téléphonique anglaise. "ambiance résolument britonne" en effet.
Vers 21h15, je réalise que le concert a commencé (le lieu est plutôt bien insonorisé). Je mets mes bouchons (la première fois depuis 15 jours ; c'est aussi une des rares fois où j'ai l'occasion de me servir de mon gros appareil photo, mon smartphone l'ayant remplacé pour les grosses balades) et m'approche du devant de la scène, côté droit profitant du chemin très emprunté qui mène aux toilettes. Je suis prêt pour une belle session de rattrapage rocksteady and co, car en dehors de quelques grands titres je ne suis pas très connaisseur.
Si j'ai je crois raté le premier titre Do it right, je ne perdrai pas une miette de la suite. Grosse ambiance. Morceaux bien speeds et gens qui dansent. Hommage à Terry Hall décédé il y a quelques jours au moment de You're wondering now. On passe des Specials au Selecter puis de Selecter aux Specials; de temps en temps un petit Skatalite (superbe Guns of Navarone) ou un petit Madness (Night boat to cairo puis bien sur One step beyond) et même un petit bout de Bob Marley (Simmerdown).
Sur scène ils sont 7 avec (plus ou moins de gauche à droite) : saxo (puis guitare), trompette (puis harmonica), clavier (puis cuivre), batterie, basse, guitare (et chant) et chant(euse) qui joue aussi du melodica. Grands sourires, pas de danses irrésistibles, belles interactions avec le public de la part du duo chanteuse / chanteur, mais aussi du grand bassiste à l'épaule léopard.
Sur quelques morceaux ils seront rejoints par Penny Wildsmith, notamment pour leur très bon Boring banality une des rares (la seule) compos du groupe jouée ce soir (que l'on peut trouver sur l'album Backyard Diaries que j'aurais bien acheté si ils l'avaient proposé ce soir là),
Ce concert pendant lequel je ne sais pourquoi je penserai à Opossum et au Maximum Kouette (sans doute un petit quelque chose dans le chant puisant et haut perché de la chanteuse), sera aussi pour moi l'occasion d'apprendre que Ba ba boom n'est pas un morceau de Dai Pivo mais des Jamaicans.
Après un One step beyond forcement d'anthologie, ils rappelleront Penny (qui n'avait pas cessé de danser dans le paquet de tête) pour rejouer Monkey Man (l'occasion aussi de re-apprécier les talents d'harmoniciste du trompettiste) puis Guns of Navarone.
Après quoi ils laisseront la place à DJ Tranber et DJ Slip pour continuer dans le même esprit. Mais pour nous ce sera la fin (on ne bosse pas demain mais on a un réveillon à préparer). Juste le temps de saluer Jul (le chanteur guitariste) et la chanteuse, de les remercier pour ce très beau moment et de leur donner rendez vous à Marseille où je suis convaincu qu'ils recevraient un bon accueil (au Molotov ou à l'Intermédiaire au hasard ;-)
Set list : Do it right, Three minutes hero, Hard time, You're wondering now, Hey little rich girl, Patriot ska, Too much too young, Monkey man, Gansters, Boring banality, The whisper, Cold inside, Guns of navarone, Night boat to cairo, Rudy/simmerdown, Bababoom, One stel beyond + rappel
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Critique écrite le 01 janvier 2023 par Pirlouiiiit
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