Chronique de Concert
Hopsin + SwizZz + Dizzy Wright
En effet, La Maroquinerie arborait ce soir un visage tristounet, rempli à un tiers seulement par une faible armée de lycéens. Fait doublement surprenant, Hopsin, l'homme des 20 millions de vue sur YouTube, n'est pas célèbre en France, et ceux qui l'adorent sont très jeunes, bon... admettons. Salle très peu remplie, première dérogation à la règle de 3. Les deuxième et troisième seront plus agréables. Hopsin et sa bande ne sont pas venus à Paris pour se mettre de la beuh suisse et du vin, ils sont là pour retourner la capitale. Tant mieux, face à cette salle clairsemée, livrer un show bâclé par dégoût aurait été compréhensible. Il n'en fut rien.
SwizZz
Après l'heure de retard traditionnelle, le premier rappeur du crew investit les planches. SwizZz, un proche du maître de cérémonie, épuisera la salle en 30 minutes d'un show festif parfaitement maîtrisé. Visiblement hyper-content (hyper-défoncé aussi), il enchaîne aisément les hymnes à la fête et à la débauche, le public en redemande.
Dizzy Wright
Il est suivi par Dizzy Wright, aussi frêle et calme que son comparse est expressif, il abordera le show autrement, dans un style plus posé, axés sur le storytelling. Le résultat, lui, sera identique : public ravi, convaincu d'en avoir pour son argent. Après plusieurs rappels et une chanson collective feat l'homme aux lentilles de contact chelou en personne, place au spectacle.
Hopsin
Hopsin enchaîne presque immédiatement, en ouvrant avec une de ses chansons les plus vues sur YouTube. L'audience ne semble toujours pas comprendre pourquoi ce rappeur ultra célèbre sur le net se promène dans une salle à moitié vide et on les comprend. Très vite, il n'y à plus de place pour les tergiversations, sa technique est quasi irréprochable, aussi à l'aise dans les rimes calmes que dans les morceaux plus vénères, dans des élucubrations à 100 BPM que dans les chuchotements, Hopsin impressionne. Reste le sentiment tenace d'avoir affaire à un pur clone d'Eminem, impossible de ne pas penser au slim shady : son physique - taux de mélanine à part évidemment-, les thèmes, le flow, l'humour etc...Il ne s'en est jamais caché certes, pourtant c'en est parfois gênant. Les gamins de la salle, eux, s'en tapent, ils n'ont pas connu l'âge d'or d'Eminem et de MTV, juste YouTube et l'une de ses stars. Ils connaissent surtout les paroles sur le bout des doigts, ne se gênent pas pour les hurler, et se contentent de profiter de ce show généreux, ou la joie et le partage dominent. Fait rarissime de fin de concert, Hopsin et sa bande reviendront pour un "encore" de deux chansons, chose que les Américains font très, mais alors très rarement. Preuve qu'avec Hopsin, les choses ne sont jamais ce qu'elles devraient être. Un excellent rappeur, bien entouré, qui est à une étincelle de vraiment exploser. La salle sera pleine la prochaine fois, c'est inévitable.
https://www.facebook.com/hellohopsin
Critique écrite le 28 novembre 2012 par monsieur burnain
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